Par une sédentarisation progressive, le nomadisme ancestral des pastoraux de la région commence à s'éteindre. La modernité a, peu à peu, bouleversé leur vie quotidienne. Freinés dans leur mobilité géographique, la plupart des nomades se lancent dans une sédentarisation que favorisent les instances gouvernementales par la création du programme de l'habitat rural au milieu de la steppe, qui génère au fur et mesure de petites agglomérations. Un programme destiné en quelque sorte à fixer définitivement les pastoraux. Les uns, passionnés par les grands espaces, hérités de leurs aïeuls et par le grand air, là où, ovins et caprins de races locales demeurent l'élevage traditionnel de la région. Ces derniers sont quelque peu circonspects, voire réticents, voulant être assez loin de la ville et de ses tracas, préfèrent s'isoler, vivant dans la tente sur les zones de pacage et de transhumance, tout en se déplaçant au rythme des saisons avec armes et bagages dans leur propre moyen de transport, assez classique et remarquable, en l'occurrence le camion Gak. Besoins de la famille Les autres, plus optimistes, veulent à présent participer à la marche du temps en citadins, profitant d'une certaine modernité et d'un meilleur cadre vie. Dans certaines zones reculées de la steppe, certains pères décident que leurs enfants deviennent pasteurs de métier pour la conduite du troupeau. Nombreux, aussi, sont les enfants de bergers qui contribuent aux besoins de la famille. De jeunes enfants, malheureusement privés des lieux du savoir, alors que plusieurs internats primaires existent pourtant. Sur l'importance de l'instruction et du savoir de leurs enfants, on a souvent tenté de convaincre ces pères nomades, mais en vain. Ils disent aussi que les filles ne sont pas faites pour les études. Elles devront, déclarent-ils, activer sous la tente dans les travaux domestiques, le traitement de la laine et la traite du lait, jusqu'au mariage.
