Il fait un froid sibérien. Les affres de l'hiver sont là, terrassant bien des gens. Le mercure est descendu en dessous de zéro ces dernières 48 heures à cause de la neige qui s'est accumulée sur 28 cm. Hier, tous les axes, que ce soient des routes nationales ou des chemins communaux, étaient coupés. Des habitants de plusieurs communes nous ont fait part de leur isolement et de leurs difficultés à s'approvisionner, notamment en produits de première nécessité comme la semoule et le gaz butane. Dans les endroits les plus reculés comme les communes de Tamza, Babar, El Hamma, et les localités d'El Kharoub, Teberdgua, Chechar et Tekhtelet, la population fait face à une situation dramatique. Les gens courent partout, en quête de charbon ou d'un peu de bois pour se réchauffer. Il n'y a aucun moyen de se procurer du gaz butane.
L'on se rabat sur le bois et le charbon Pour les habitants des anciennes cités du chef-lieu de wilaya, c'est le cauchemar, notamment dans les cités El Amel, Ennour et Marrito ; ils passent des nuits blanches à surveiller les importantes infiltrations d'eaux pluviales dans leurs habitations délabrées ; ils sont angoissés par un éventuel effondrement des toits et des murs. L'on nous dit d'ailleurs, à ce propos, que 4 familles sinistrées de la cité El Amel ont été accueillies au centre des sourds-muets. Dans la région de Tébessa, il a beaucoup neigé. Selon la radio locale, la neige a atteint plus de 25 cm, voire 30 cm d'épaisseur dans certaines localités. Les routes nationales 16, 10 et 83 ainsi que tous les chemins communaux et de wilaya demeuraient, jusqu'à l'heure où nous mettions sous presse, fermés à la circulation. A Aïn Zerga, l'on enregistre l'effondrement de trois maisons et des affaissements sur des routes et certains cols. Autre problème, et non des moindres, dans la wilaya de Tébessa : la cruelle pénurie de gaz butane et de mazout. Les populations des zones reculées relevant des communes d'El Houijebet, El Kouif, El Méridj et certains quartiers de la ville de Tébessa, qui ne sont pas encore raccordés au gaz de ville, font face à des températures glaciales qui atteignent parfois -9°. Des familles se rabattent sur le bois et/ou le charbon pour se réchauffer. «La pénurie de mazout et la cherté du gaz butane, cédé entre 600 et 700 DA la bonbonne, nous a obligés à nous rabattre sur le bois et le charbon, car on risque de mourir de froid si cette tempête de neige sévit encore pendant quelques jours», nous dit un paysan du douar Zyat, à Aïn Zerga, contacté par téléphone.
