Ghilas s'est fait connaître du public en accompagnant de tags acérés le café littéraire. De telle sorte qu'à la longue, pour le fidèle public, les projections de ses dessins en arrière-plan des conférences deviennent incontournables. Le cartoon event qui saisit spontanément le discours au fur et à mesure de son débit confère au café littéraire un angle divertissant. En fait, c'est à l'université que Ghilas dévoilera en premier son talent. Ses vignettes sulfureuses croquent dans les contraintes affectant le cadre estudiantin mais aussi les anecdotes les plus folles vécues à l'université. Comment en est-il arrivé là ? A l'âge de 7 ans, à l'école, il joue dans des sketchs. Le comique l'amène à la BD. Captif du trait déformé, il crayonne personnages et décors. Au collège et au lycée, il prend part à la confection de journaux internes. Sans doute aiguillé par les guignols de l'info, il se source gentiment en satires chez l'encadrement et le personnel enseignant, en désignant ces derniers, respect oblige, par des pseudos. Le même regard déborde avec évidence sur la rue. Il s'attaque alors sans limite aux cocasseries qui ont du sens. Il fait de la sorte école dans la touche de Dilem et Gotlib. En 2008, avec des copains de l'université, il monte le journal du collectif culturel Imnayen, où il prend en charge l'illustration et la caricature. En 2009, il travaille avec une publication béjaouie Avis. Il y burine l'actualité nationale «non sans prendre des gants». La chaîne de télé BRTV l'emploie en 2010 dans l'émission Yal pour une chute de 6-7 vignettes collée aux reportages et portraits dressés. Il atterrit ensuite dans le Jeune Indépendant, avec à la commande une caricature quotidienne et une page BD hebdomadaire. Il vient de poser pied dans le journal web Béjaïa-aujourd'hui. Et, enfin, pourquoi ne pas s'exporter ? Il y va sans complexe. Une page face book, You Tube, une interview en 2011, by Skype, dans l'émission de TV5 Monde, Maghreb Orient Express, où il se distingue par des caricatures inspirées des évènements majeurs ayant marqué les révolutions arabes. Sa muse est fervente maintenant de l'actualité politique, cependant Ghilas tient à déclarer son autonomie sur ce registre; il est «affranchi de tout embrigadement partisan». De ce fait, nul n'est à l'abri de son «carton rouge».
