Pour marquer le 14e anniversaire de l'assassinat du chanteur engagé Matoub Lounès, plusieurs activités commutatives seront organisées, cette semaine, en Kabylie et même à l'étranger. La fondation qui porte le nom du Rebelle a mis sur pied, à l'occasion, un riche programme afin de rendre un vibrant hommage à Matoub. Ainsi, à Taourirt Moussa, village natal du défunt, dans la daïra de Beni Douala, wilaya de Tizi Ouzou, les fans et les membres de la fondation ont mis en place, depuis vendredi, une grande exposition pour retracer, à travers des photos, livres, revues et des coupures de presse, la vie et l'œuvre de Lounès. D'autres activités sont au menu de cette commémoration, comme des présentations théâtrales et des récitals poétiques. Un concours de la poésie engagée baptisé «Matoub» est également de la partie. Les lauréats de ce concours seront primés à la clôture de ces journées commémoratives. Aujourd'hui, dimanche, un grand gala artistique est prévu, à partir de 14h, à Taourirt Moussa. De nombreux chanteurs sont au programme pour rendre hommage à l'auteur d'Aghourou. On citera, entre autres, Ali Amrane, Yasmina, Lani Rabah, El Hasnaoui Amechtouh et Ouazib Mohamed Ameziane. Le lendemain, lundi, un recueillement sera organisé, comme de tradition, à Tala Bounane, sur le lieu de l'assassinat du Rebelle. Riche programme à l'étranger A l'étranger, Matoub sera aussi revisité dans plusieurs pays. L'Association des jeunes Kabyles de France organise un rassemblement en hommage à Matoub Lounès au Trocadéro, aujourd'hui, à 16h, avec la présence de nombreux artistes. Durant la même journée, Radio Pays rend hommage à Lounès avec une émission en direct de l'espace Cyrnéa de Paris où il sera projeté également le documentaire Matoub Lounès, l'éternel combat de Tahar Yami, suivi d'une conférence-débat. A Montréal, des activités commémoratives sont prévues à l'initiative de la communauté algérienne afin d'honorer la mémoire de Matoub. Le Centre amazigh de Montréal a revisité le Rebelle à travers une panoplie de festivités. Par ailleurs, rappelons que sa vie était marquée de troubles. Il avait reçu une rafale de balles tirées par un gendarme, lors des événements d'Octobre 1988, à Aïn El Hammam. Le 25 septembre 1994, il a été enlevé par un groupe d'individus armés à Takhoukht, près de Tizi Ouzou avant d'être libéré par ses ravisseurs après 15 jours de captivité et suite à une importante mobilisation en Kabylie. Matoub a été assassiné le 25 juin 1998, à Talla Bounane, sur la route de Beni Douala. 14 ans après… Aujourd'hui, quatorze années se sont écoulées depuis sa disparition, mais ses chansons résonnent toujours et restent fièrement et savamment un repère inébranlable du combat identitaire et des luttes démocratiques. Dernièrement, la mairie d'Arcueil, au département du Val-de-Marne, en région Ile-de-France, a décidé de baptiser sept rues du quartier Chaperon-Verts aux noms des hommes de culture et lettres, dont le chantre algérien d'expression kabyle Matoub Lounès.
