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« Contribuer modestement au devoir de mémoire »
Publication. De Pomaria au jardin de France de Merad Boudia Kheireddine
Publié dans El Watan le 13 - 10 - 2009

Vie sous occupation française et vie sous une autre forme d'occupation, celle du parti unique et son lot d'oppression. Mais le médecin, qui voulait suivre des études de sciences politiques, a arrêté son témoignage en 1962. Un arrêt voulu.
Mais il promet une suite. Elle pourra s'appeler « Les feuilles mortes »... « J'ai fait de mon mieux pour raconter ce que j'ai vu, rencontré et ressenti. Je suis conscient de mes lacunes et que je n'apporte pas plus que ce qui a été déjà écrit par d'autres », écrit-il dès le départ. Son souci ? Contribuer « modestement » au devoir de mémoire. « J'ai tenté de rappeler que la France n'est pas venue civiliser notre pays », souligne-t-il. Lors de ses études, à Paris et à Tours, Merad Boudia Kheireddine a rencontré des Français attachés à l'indépendance de l'Algérie. A travers l'UNEF, qui a avait reconnu le droit de l'Algérie à disposer d'elle-même, les étudiants de Tours ont pu imposer l'idée de soutenir le combat libérateur des Algériens. « L'UNEF sera sévèrement sanctionnée par le gouvernement français qui, en plus des représailles, dressait sur son chemin une association adverse. Celle-ci n'aura jamais la notoriété de l'UNEF... », relève-t-il. Etudiants et lycéens vont se dresser contre les tenants de l'Algérie française. « Ils seront parfois exclus de leurs établissements, emprisonnés, privés de sursis et envoyés dans les centre disciplinaires », précise-t-il expliquant « le travail titanesque » de l'Union générale des étudiants musulmans algériens (Ugema). L'Ugema a été créée à Paris en 1955 et dissoute trois ans après. A Tlemcen, sa ville natale, le jeune Merad Boudia Kheireddine ne reste pas en marge de l'engagement nationaliste. « J'ai commencé à participer à la lutte de libération sans le savoir, mais je ne serais structuré que quelques mois après l'assassinat du docteur Benzerdjeb, dont la mort va être le déclic pour l'adhésion massive des Tlemceniens au FLN. Mon adhésion fut des plus simples.
Elle se fera parmi mes amis d'enfance les plus proches, notamment les Berber », explique-t-il. L'oncle du jeune Merad a connu Benzerdjeb, « un gentleman affable, courtois ». Ses obsèques avaient donné lieu à une manifestation à Tlemcen surtout qu'il avait été inhumé la nuit, ce qui avait augmenté la colère de la population. « Cette manifestation sera donc le déclic pour drainer vers le FLN une grande partie de notre jeunesse. C'est à ce moment qu'on a entendu les noms de Benbella et de Krim qui ont été scandés par des personnes présentes dans la foule. Pour la première fois, on a entendu scandé : ‘'Vive le FLN !''.Mais, je ne suis pas sûr que la manifestation ait été organisée par les cadres du FLN », se souvient-il. Il se rappelle de ce carnage perpétré par des soldats sénégalais à Tlemcen et des exploits du jeune Lotfi, qui a rejoint le maquis à 20 ans, de Gouvion, professeur d'histoire qui avait de la sympathie pour les Algériens, ce que lui avait valu son rapatriement en France, et de Inal, autre professeur d'histoire. « M. Inal était notre fierté pour avoir été le premier Tlemcenien agrégé en histoire-géographie. Il prendra le maquis et militera au FLN, abandonnant son appartenance au Parti communiste, comme d'ailleurs Guerroudj et ses compagnons de la région », raconte-t-il. Il se rappelle de ses études à Dar El Hadith. « Le peu d'arabe que je connais, je le dois à cette école », souligne-t-il. Il se rappelle aussi de son quartier, Riad El Hamar (le jardin rouge) que les autorités coloniales baptisaient « le jardin des ânes ». « Les rues y sont étroites et les maisons construites selon le goût des habitants venus d'un peu partout, bâties peut-être sans beaucoup de style mais surtout dans un souci de conserver l'intimité des familles », écrit-il soulignant que citadins et ruraux étaient séparés par des ruelles. « Quelques vieilles familles tlemceniennes s'étaient installées en dehors des remparts, contraintes par la force des choses à s'exiler », indique l'auteur. Merad Boudia Kheireddine évoque avec passion Tlemcen : « De toutes les villes d'Algérie, elle est celle qui a gardé le plus de traces de notre civilisation arabe, berbère et musulmane. Elle mérite son titre de perle du Maghreb. Chouraqui, un juif natif de la région, devenu maire de Jérusalem par la suite, lui trouve des similitudes avec celles d'El Qods », écrit-il. La communauté juive était, selon lui, plus nombreuse après les musulmans. « L'implantation des juifs dans le Maghreb en général et à Tlemcen en particulier a suscité beaucoup d'interrogations, notamment pour savoir s'ils sont arrivés après la premières destruction du Temple ou après la seconde », note-t-il. Après la fin de ses études en France, Merad Boudia Kheireddine est revenu en Algérie. Il aurait pu s'établir en Europe, il ne l'a pas fait . « Si c'était à refaire, je reprendrais la même décision, tant pis si tout n'est pas allé comme on le souhaitait », relève-t-il. « Je ne désespérai pas de voir à Pomaria devenue Tlemcen, les jeunes de Caesarodunum (Tours), devenu Jardin de France, venir avec leurs collègues rétablir le dialogue et permettre un partenariat solide », écrit en guise d'épilogue.
De Pomaria au Jardin de France. témoignage, 278 page, Thala édition, 2009


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