Les distributeurs de lait en sachet réclament une plus grande marge bénéficiaire pour faire face aux charges induites par leur activité. Une rencontre entre les distributeurs de lait en sachet dans la wilaya de Tizi Ouzou et le président de la Fédération syndicale (UGTA), le coordinateur de l'UGCAA (Union générale des commerçants et artisans algériens) et la représentante de la DCP (direction du commerce et des prix), s'est tenue, jeudi dernier à la laiterie de Draâ Ben Khedda, à 10 km à l'ouest de Tizi Ouzou. Une quarantaine de distributeurs de la wilaya ont pris part à cette rencontre organisée pour recevoir les doléances des concernés. Les distributeurs ont fait part de leur désarroi quant à l'insignifiante marge bénéficiaire de 0,90 DA/le litre, toujours en application depuis 2008, alors que les charges n'ont cessé de connaître des augmentations. Dans ce contexte, ils ont en outre dénoncé la hausse du prix de «l'agrément sanitaire», qui était de 100 DA chaque six mois, à 1000 DA aujourd'hui, en plus des procès, transfert des dossiers à la justice, compliquant davantage les situations des distributeurs. Dans le cas de surplus dans le poids, c'est la saisie de la marchandise, que l'on transfert ainsi directement au profit du Croissant-Rouge algérien (CRA). «De la sorte, c'est nous qui subventionnons ce lait au profit des ménages, et non l'Etat», clame l'un des présents à la rencontre. Face aux risques que la wilaya de Tizi Ouzou soit touchée par la pénurie de lait, les représentants syndicaux et le coordinateur de la wilaya de l'UGCAA, Salim Zaïdat, ont exhorté «l'ensemble des distributeurs à continuer de travailler normalement, le temps de trouver une solution». Les mêmes orateurs disent avoir saisi, depuis juillet dernier, toutes les instances concernées (DCP, wali, APW, Office national interprofessionnel du lait et des produits laitiers, Onil, ministères du Commerce, de l'Agriculture, etc.), ayant sollicité une compensation, provisoirement du moins, des disparités qu'enregistrent les distributeurs, par notamment l'exonération des impôts, de pénalités, etc. Le coordinateur de l'Ugcaa a rassuré ces derniers quant à la volonté de l'Union des commerçants de les accompagner là où ils rencontrent des difficultés. Il a invité dans ce sens les distributeurs à continuer sur cet élan de la vente du lait à 24,10 DA le litre, et ce, exclusivement aux commerçants (alimentation générale) pour que cette denrée puisse parvenir au consommateur au prix de 25 DA le sachet. «Il ne faut jamais livrer ce produit subventionné aux cafés, aux crémeries, ou autres commerçants n'ayant pas de rapport direct avec le consommateur (ménage)», dira-t-il. Les organisateurs de la rencontre ont invité le collectif des distributeurs à patienter encore le temps de trouver une solution avec les responsables concernés. Des distributeurs indiquent que, souvent, pour de banales infractions, ils font l'objet, de la part des services de la DCP et de sécurité, de la saisie de leur marchandise, de retrait de permis de conduire, de mise en fourrière de leurs véhicules, etc. «Nous ferons tout pour bénéficier, à l'avenir, d'une quantité de poudre de lait plus importante, mais pour le moment, œuvrons à ce qu'aucune diminution ne touche au quota qui nous est réservé. Et des solutions, nous en trouverons», rassure Salim Zaïdat, représentant de l'UGCAA.
