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Les lignes rouges
Publié dans El Watan le 02 - 08 - 2012

Qu'ont apporté de nouveau les chaînes de télévision privées captées depuis peu par les algériens ? Pertinente question pour un pays comme l'Algérie qui est resté l'un des rares au monde à s'autosuffire d'un écran unique pour domestiquer le terrain médiatique. Si elles sont encore en période de «rodage», ces dernières ont déjà, par leur seule présence aujourd'hui dans l'espace satellitaire, apporté une diversité certaine dans la diffusion du produit télévisuel qui commence à changer les habitudes de consommation d'images chez nos téléspectateurs. L'apport le plus probant, selon les spécialistes, est celui de permettre aux algériens de quitter le monopole communicationnel imposé depuis des années par la télé officielle pour un choix de consommation plus large et donc plus approprié aux goûts des uns et des autres.
En termes plus terre à terre, la venue de la télévision privée, longtemps attendue comme une véritable bouffée d'oxygène, a quelque peu bouleversé le paysage télévisuel en instaurant d'ores et déjà un climat de concurrence positive qui peut avoir des résultats très bénéfiques à l'avenir. On ne peut certes pas encore parler de révolution dans un champ audiovisuel qui a du mal à trouver sa voie en raison de son enfermement politique et idéologique, mais à considérer le succès d'audience obtenu par ces nouvelles chaînes, dans un laps de temps très court, d'aucuns ne peuvent que mesurer l'ampleur de la performance psychologique qui est parvenue à briser tous les tabous. Il est certain, toutefois, que le fait de venir piétiner les plates bandes de la télévision d'Etat érigée en institution intouchable, est apprécié différemment selon la position où l'on se trouve.
Si la vox populi trouve parfaitement son compte dans la diversité des programmes désormais plus étoffés, le Pouvoir politique voit en revanche d'un mauvais œil l'impact populaire de ces nouvelles chaînes qui perturbent, à des degrés divers, la stratégie communicationnelle qu'il a mise en place. C'est au niveau de l'information que le pouvoir politique manifeste, en fait, ses plus grosses craintes. Livrer à la population une autre version des faits, rapporter plus objectivement l'actualité, proposer des analyses et des commentaires expurgés de l'aspect démagogique, voilà en principe le plus que doit apporter la télé privée pour être plus crédible que sa devancière publique.
Le but est-il atteint au bout de quelques mois de gestion ? Face à la rigidité des JT de l'Unique qui continuent malgré la rude concurrence à rester fidèles à un mode d'emploi redondant et archaïque, force est de constater que les nouvelles versions d'info proposées dans un style différent, plus moderne, n'ont pas eu trop de mal pour conquérir le public. En effet, quand au Boulevard des Martyrs on s'obstine, en dépit d'une actualité bien plus importante, à ouvrir le journal par les audiences ou les messages de félicitation du Président de la République, ailleurs on cible le sujet le plus sensible qui intéresse le téléspectateur. Il n'y a pas photo sur l'incidence de la démarche qui fait mouche à tous les coups.
Autant celle de l'Unique paraît complètement dépassée et même ridicule, autant celle adoptée par les chaînes privées donne l'impression d'une supériorité professionnelle incontestable alors qu'en réalité elle ne fait que s'aligner sur les normes journalistiques contemporaines. C'est la télé d'Etat qui est en retard sur son temps, et qui ne fait rien pour s'émanciper. Cela dit, changer la donne du journal télévisé, notamment sur le plan de la forme, le rendre plus lisible, plus agréable à suivre, plus près aussi des événements ne veut pas signifier forcément que la bataille de l'information est remportée par ces télévisions au statut encore équivoque puisqu'elles sont encore justes «tolérées».
En d'autres termes, si la carapace démagogique est battue en brèche, rien ne peut autoriser à reconnaître que la liberté d'expression, celle qui s'oppose totalement à la censure et non celle qui reste subordonnée à des considérations diverses, est devenue une réalité tangible à travers nos petits écrans. Appartenant soit à des groupes de presse (Ennahar, Echourouk), soit à des personnalités friquées plus ou moins connues dans le monde de la politique ou des affaires, ces télés qui affichent ostensiblement une certaine indépendance d'esprit et bien sûr financière avec une manne publicitaire qui arrive à assurer les équilibres, n'ont pas pour la plupart encore offert les garanties d'une liberté d'action qui les mettrait à l'abri de toute suspicion. Nous ne voulons pour preuve que cette attitude pour le moins bizarre qui consiste à critiquer tout ce qui relève par exemple des prérogatives gouvernementales mais sans jamais toucher plus haut. Et ce ne sont pas les interviews des personnalités politiques controversées (Khaled Nezzar, Aït Hamouda…) engagées par Ennahar pour se démarquer qui changeront quoi que ce soit. Il y a comme des lignes rouges à ne pas franchir au risque de se faire taper sur les doigts, un peu comme le vivent les télés privées marocaines qui ont droit de tout critiquer sauf le makhzen.
Une sorte de modus vivendi avec lequel les nouvelles venues du ciel semblent bien s'accommoder, surtout lorsqu'on sait qu'elles dépendent pour l'heure d'une simple accréditation. Mais il y a un début à tout, et ces dernières sauront sûrement nous démentir une fois que leurs assises… politiques seront consolidées. Reste le programme de divertissement plus facile à gérer, et là on peut dire qu'avec le Ramadhan il y a comme dans le panier de l'Unique du bon, du moins bon, du médiocre et de l'insipide. Comme quoi, le génie algérien il faut vraiment le chercher…


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