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La quête désespérée d'une simple chambre d'hôtel…
Publié dans El Watan le 18 - 08 - 2012

Tigzirt (Tizi Ouzou).
De notre envoyé spécial
Ramadhan ou pas, Tigzirt (130 km à l'est d'Alger) connaît décidément un succès qui ne se dément pas, avec plus de 800 000 estivants enregistrés depuis le début de l'été. Elle est, avec Azeffoun, le principal pôle balnéaire de la wilaya de Tizi Ouzou. Nous y étions à quelques jours du Ramadhan. Point de chute d'une escapade le long de la RN24, précisément sur le tronçon Dellys-Tigzirt, resté fermé pendant plus de 15 ans et rouvert à la circulation en décembre 2011. Il faut rappeler que la réouverture de ce segment de côte a été une revendication très forte de la part des habitants de Tigzirt, tout particulièrement la frange commerçante. Cela se comprend : une route fermée, c'est le négoce qui coule. Et, a contrario, quand le bitume va, tout va. En effet, la population de Tigzirt n'a eu de cesse de réclamer la remise en service de ce tronçon. Les députés de la région ont même porté l'affaire devant l'APN. La société civile a fait des pétitions, les comités de village se sont fortement mobilisés. Les commerçants ont observé des grèves de plusieurs jours. Des citoyens en furie ont fait le siège de l'APC. Des routes ont été coupées, des pneus brûlés. Dans leur missive aux autorités, les Tigzirtois s'étonnaient que «cette route soit la seule de tout le pays à être fermée pour raison de sécurité».
D'aucuns voyaient dans cette situation «un manque de volonté politique». «La preuve : quand ils ont voulu l'ouvrir, ils l'ont ouverte», fait remarquer Mohand, chauffeur de taxi, avant d'ajouter : «Quand l'Etat veut instaurer la sécurité, il le fait.» La voici donc enfin libre, la fameuse route côtière. Résultat des courses : la charmante station balnéaire a connu une affluence exceptionnelle et un surplus de visiteurs cet été. A J-3 du Ramadhan, c'était la folie, avec un rush de vacanciers qui souhaitaient profiter de la dolce vita estivale jusqu'à la dernière goutte.
La moitié des hôtels de Tigzirt fermés
Les trois plages de Tigzirt, à savoir La Grande-Plage, Tassalast et Feraoun, sont bondées de parasols. Une belle promenade a été aménagée au long de la plage centrale. Le petit îlot faisant face au port, véritable attraction en soi, est desservi par des barques converties en «water taxis» qui proposent des virées vers le grand rocher pour 150 DA. Le port de plaisance arbore un nouveau look. Le jardin qui l'entoure est «the place to be», l'agora où se retrouvent tous les fêtards. Des mioches nagent à même le bassin du port.
Tigzirt, c'est aussi, bien évidemment, le site archéologique qui surplombe la grande plage. Le soir, le spectacle est saisissant de beauté, entre les vestiges romains et phéniciens de l'antique Iomnium et la splendide vue sur la marina qui s'offre au visiteur depuis ce magnifique belvédère. Les charmes envoûtants de Tigzirt donnent envie d'y poser son barda séance tenante pour un petit séjour succulent. Problème : où trouver une chambre ? A cette question tout à fait prosaïque et pourtant ô combien vitale, nous retombons brutalement sur terre. Alors que notre tentative de passer la nuit à Dellys était tombée à, l'eau faute d'hôtels (cf. notre reportage du lundi 23 juillet sous le titre : «Guérites, barrages et désert bleu»), nous croyions être mieux lotis à Tigzirt. Que nenni. La moitié des hôtels de la ville sont actuellement hors service. Les autres affichaient complet, à l'exception du complexe Mizrana qui proposait des chambres à 6500 DA.
Notons que la ville de Tigzirt compte «sur le papier» neuf établissements hôteliers d'une capacité globale d'environ 250 lits. Seuls les hôtels suivant sont fonctionnels : Le Mizrana (40 chambres), Le Numide (25 chambres), l'hôtel Aurès (16 chambres), Le Bel Air (16 chambres). Pour ce qui est des hôtels fermés, il est question de l'hôtel Les Trois frères (24 chambres), La Baie (14 chambres), Le Pavillon de la Plage (10 chambres), Le Tigzirt Hôtel (ex-Domergue. 11 chambres). A quoi ajouter l'hôtel Le Chez nous situé à l'entrée ouest de Tigzirt, et qui est fort d'une dizaine de chambres. Au final, cela représente 60 à 70 chambres de perdues (100 lits) pour 97 disponibles (153 lits). Une capacité d'accueil, faut-il en convenir, bien dérisoire au vu du potentiel touristique de la région. Par ailleurs, et selon des chiffres qui nous ont été communiqués par la direction du tourisme de la wilaya de Tizi Ouzou, il faut savoir que sur les 49 hôtels que compte la wilaya, 18 sont fermés, soit 36,73% du parc hôtelier départemental.
Question qui coule de source : à quoi est due cette campagne massive de fermetures ? Le directeur du tourisme, Rachid Guedouchi, l'attribue essentiellement à deux facteurs : cessation d'activité pure et simple, pour les uns, et infractions en tous genres pour les autres (voir article). A Tigzirt, des hôtels et autres débits de boisson assimilés à des «lieux de débauche» ont été fermés au pas de charge suite à des opérations de police dans le cadre de «campagnes de moralisation» inopinées. Ces opérations ont été très souvent déclenchées suite à des plaintes de la population. «Avant, la ville était un repaire de prostituées. On ne pouvait pas s'afficher avec sa mère ou sa sœur», témoigne un élu. Dans les années 1990, les filles de joie trouvaient refuge sur la côte kabyle, réputée plus tolérante. Et dans le décor dantesque de l'époque où le tourisme était au point mort, les hôtels, pour continuer à tourner, versaient pour certains d'entre eux dans une forme de «tourisme sexuel». Tigzirt a connu à ce titre, il y a de cela quelques années, une vaste offensive policière qui a ciblé les «bars à hôtesses» et les hôtels de la ville. «La plupart d'entre eux ont écopé d'une fermeture temporaire allant de deux à trois mois», se souvient un fonctionnaire municipal.
Les déboires de l'hôtel Les Trois Frères
Parmi les hôtels fermés à Tigzirt figure, comme nous l'indiquions tantôt, l'hôtel Les Trois frères. L'établissement situé sur l'artère principale (rue Ahmed Chaffai) est sous le coup d'une fermeture depuis maintenant deux ans sur ordre du wali de Tizi Ouzou (arrêté n°763 du 2 novembre 2010). Nous avons rencontré son propriétaire, Arezki Kaouane, qui ne comprend toujours pas les motifs réels du gel de son activité. «Cela a commencé avec la nouvelle réglementation sur la mise à niveau des hôtels qui a été entamée en 2006 afin de se conformer aux normes internationales. Moi, j'ai un établissement 3 étoiles. Il me fallait donc me conformer aux normes d'un hôtel 3 étoiles. J'ai déposé un dossier en bonne et due forme en 2006 à la direction du tourisme sachant que je devais engager ces travaux à mes propres frais», raconte M. Kaouane, avant de poursuivre : «A l'époque, l'hôtel Mizrana était fermé pour travaux. On m'a dit : ‘‘dès qu'il ouvre, vous entamez vos travaux''. Précipitamment, on m'a convoqué un jour en me disant : ‘‘Vous devez entamer vos travaux rapidement.'' On m'a signifié que j'avais un délai de 3 mois pour lancer le chantier. J'avais consommé un mois sur ce délai pour cause d'indisponibilité. Il me restait encore deux mois. Les travaux exigés nécessitaient tout de même la bagatelle de 700 à 800 millions de centimes. Il fallait que je m'y prépare. Et avant même que ce délai expire, j'ai reçu un avis de fermeture.» M. Kaouane assure qu'il n'a pas de lourdes interventions à entreprendre : «Il s'agit surtout de refaire la réception, le ravalement de la façade, des choses de ce genre, mais pour le reste, mon hôtel est aux normes. Les chambres sont équipées de toutes les commodités : toilettes, salle de bain, TV, frigo, tout. J'ai même l'eau courante alors que Tigzirt souffre d'une pénurie d'eau chronique. J'ai une bâche de 20 000 litres. 80% des règles, je les remplis», insiste-t-il.
L'hôtel Les Trois frères a été inauguré le 7 juillet 1990, précise Da Rezki. «J'ai monté ce projet avec mon oncle et un cousin. Nous étions comme des frères, ce qui explique cette enseigne. C'était le deuxième hôtel de la région après le Mizrana», dit-il. «Même quand il y a eu cette campagne de fermeture des hôtels et des bars de la région, nous étions les seuls à ne pas avoir subi une fermeture. Jamais nous n'avons reçu le moindre contrôle de la police ou de la gendarmerie», affirme l'hôtelier. En désespoir de cause, et voyant les choses traîner en longueur, Arezki Kaouane demande audience auprès du wali de Tizi Ouzou. «Il m'a aimablement reçu et m'a dit : si vous ramenez les papiers nécessaires le matin, à midi, je vous autorise à ouvrir.» Une requête qui le laisse perplexe : «Je ne comprends pas quels autres documents veut-on que je produise. J'ai un agrément interministériel signé par trois ministres. J'ai toutes les licences requises. Que veut-on de plus ?» Le wali finit par le confier aux bons soins du DRAC (directeur de la réglementation et du contentieux), selon ses dires, qui l'informe que le problème était d'ordre juridique. Après le décès de ses deux associés, obligation a été faite à M. Kaouane de revoir les statuts de sa société hôtelière de concert avec les héritiers. Lui clame haut et fort être le principal propriétaire de ses biens. «Je suis parfaitement en règle. Je n'ai rien à me reprocher», martèle-t-il.


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