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L'option militaire mènera à une catastrophe humanitaire de grande ampleur
Publié dans El Watan le 26 - 08 - 2012

Comme dans le cas de la crise libyenne, le pouvoir algérien fait porter au pays des positions qui compromettent ses intérêts, remettent en cause sa sécurité, et mettent en péril son intégrité. Sans réévaluation des positions qui ont été les «siennes» dans la crise de Libye, l'Algérie ne peut adopter que des positions consternantes dans les deux crises qui frappent l'Azawad et le sud du Mali.
Les gesticulations de la Cedeao
Obnubilée, jusqu'à l'hypnose, par la situation en Asie du sud-ouest, la «communauté internationale» n'accorde que peu de priorité à la situation du Sahel. L'Algérie, nonobstant sa proximité avec cette zone crisogène, adopte la posture de l'autruche. Elle ferme les yeux pour faire disparaître les périls qui s'amoncellent à ses frontières. Sous l'impulsion de la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'ouest (Cedeao), la gestion actuelle des crises du Mali et de l'Azawad se fourvoie dans l'occultation du coup d'Etat du 22 mars, doublée d'un dialogue compromettant avec des groupuscules islamistes, maillon important du terrorisme international, du narcotrafic mondial et des réseaux de traite d'êtres humains. Toutes ces choses que la «communauté internationale» est censée condamner et combattre !
L'Algérie est reléguée à un rôle marginal, périphérique au rôle pivot que s'est octroyé la Cedeao. Mais, quel intérêt avons-nous, nous algériens, à feindre ignorer la réalité de la situation qui prévaut à Bamako ? Celle d'un pouvoir de fait concentré entre les mains du capitaine putschiste, Sanogo. Pourquoi feignons-nous croire et donnons-nous crédit aux gesticulations de pantins qui figurent des autorités de transition ? Les faits et gestes de ces «autorités», s'ils ne sont pas imposés à partir du camp de Kati, sont au minimum soumis à son approbation et à son veto.
Nous sommes loin de l'obligation que s'est faite l'union africaine (UA), à sa création, de mettre hors la loi et de déjouer toute prise de pouvoir par les armes. La Cedeao plutôt que de déjouer le coup d'Etat du 22 mars lui fournit, en avalisant des institutions transitionnelles guignolesques, un camouflage qui enrobe le pouvoir réel de la junte du capitaine Sanogo. Celui-ci, dans une attitude digne de la taqiya islamiste, rentabilise à merveille la situation. Le premier biais fait à l'analyse de la crise au Sahel est donc celui-là : au-delà des déclarations des uns et des autres, rien absolument rien n'est réglé dans la partie sud du Mali. La focalisation sur la seule crise du Nord est donc suspecte, voire criminelle. La Cedeao bafoue le droit en se rendant complice de la junte du 22 mars. Non seulement elle s'évertue à induire les opinions publiques africaines et mondiales en erreur, elle s'apprête à aller plus loin et entend faire des hommes du capitaine Sanogo l'ossature de son intervention au Nord. Elle se place donc en totale illégalité au regard des fondements de l'UA.
Le MNLA, un ange en enfer
Au Nord, dans l'Azawad, l'œuvre de manipulation et de désinformation n'en est pas moins importante. Les biais y sont aussi nombreux. Les mêmes acteurs qui s'attellent à sauver les apparences au sud, dénaturent la réalité des faits dans l'Azawad. Même si l'actuel soulèvement des populations des provinces du nord contre Bamako apparaît comme une onde de choc de la chute du pouvoir de Mouammar El Gueddafi, ses racines plongent jusqu'au moment de l'accession du Mali à l'indépendance. La revendication d'autodétermination de ces populations date du moment même de l'accession à l'indépendance.
Durement éprouvées par les sécheresses répétitives, complètement délaissées en matière de développement socio-économique, ces populations ont payé lourdement leurs précédents soulèvements. Pourtant, la légitimité de leurs revendications a été reconnue par les accords auxquels ont abouti les médiations algériennes. Ces accords prévoyaient à chaque fois un rééquilibrage entre les prérogatives du pouvoir central et celles des échelons régionaux. Condition idoine pour permettre une meilleure intégration des populations du Nord dans les institutions et les appareils d'Etat. L'autre revendication légitimée par les accords d'Alger et de Tamanrasset est l'exigence d'un effort singulier en matière de développement socio-économique de ces régions situées aux confins du Mali.
Bamako n'a jamais tenu sa parole et ne s'est jamais astreinte au respect de ses engagements. Les seules mesures prises dans le prolongement de ces accords sont celles dilatoires d'incorporation de quelques dignitaires aux clientèles du pouvoir central, et aux réseaux de trafic en tous genres. Le but évident est celui de coopter une aristocratie locale qui puisse être retournée contre les populations.
Paradoxalement ! Et, bien plus que les accords d'Alger et de Tamanrasset, c'est la politique targuie de Mouammar El Gueddafi qui été un facteur de «stabilisation» du Nord Mali. Cette politique a retardé le soulèvement que les reniements de Bamako rendaient inévitable. Sans les ressources que procurait leur enrôlement dans les bataillons d'El Gueddafi, les populations de l'Azawad se seraient soulevées depuis de nombreuses années.
Echaudées par les précédentes issues à leurs rebellions, les populations de l'Azawad se sont soulevées sous la bannière d'une nouvelle élite, une nouvelle génération de militants. Plus jeunes, plus instruits, mais malheureusement marqués par une perception quelque peu naïve des réalités du monde actuel. C'est avec une certaine innocence qu'ils se méprennent sur l'importance des proclamations de principe et qu'ils sous-estiment les froids calculs de la realpolitik. Tout en refusant de verser dans un combat ethniciste ou communautariste, le MNLA donne une perspective nationale au combat des populations de l'Azawad. Il se proclame laïc, républicain et démocrate. Il se pose en cadre fédérateur et unificateur de toutes les populations des provinces du nord. Son poids était prédominant au début du soulèvement. Son ancrage dans la société largement démontré. Le MNLA paraissait une synthèse réussie entre des idéaux universels et les spécificités locales. Mais, dans ce monde qui n'a que faire des grands idéaux, tant qu'ils ne servent pas des intérêts tout aussi inavouables qu'occultes, le MNLA n'avait d'autres appuis qu'une population exsangue, éprouvée par des décennies d'épreuves, de famines et de répression.
Les groupes islamistes, un greffon malin
Dans cette région, oubliée des dieux, les groupuscules islamistes se sont incrustés de longue date. Ils y évoluent en marge d'une société qui leur est pour l'essentiel impénétrable. Ils se sont ingégniés à établir un modus vivendi avec elle. Cette société leur est en tous points incompatible. Société fortement marquée par le matriarcat, et par un islam populaire, soufi, qui aux yeux des nouveaux prophètes apparaît comme un Islam hérétique. Sans aller à sa propre destruction, cette société ne peut donner prise à l'idéologie misogyne, rigoriste et patriarcale des intrus. Le terrorisme islamiste tente bien de se donner un ancrage local par des alliances matrimoniales contractées avec des membres de castes inférieures ou de groupes périphériques minoritaires, mais cette démarche s'inscrit dans le long terme et ne pèse pas encore de manière significative dans la crise actuelle. Par contre, la reconversion d'anciens chefs de guerre touareg dans les trafics en tout genre se trouve être à la base de la collusion entre les groupuscules islamistes et la faction mafieuse du soulèvement du Nord.
Le Qatar, H'mida des temps modernes
Sous l'effet de facteurs exogènes, la situation dans l'Azawad a connu une rapide dégradation. La position dominante qu'occupait le MNLA au début du soulèvement est battue en brèche grâce à l'afflux de financements qataris au profit d'Iyad Ag Ghali.
Dépourvu de tout soutien international, le MNLA ne pouvait résister au déferlement des pétrodollars de l'émirat gazier. Cette manne financière permet au chef des Ançar de siphonner les effectifs mobilisés par la nouvelle génération de jeunes loups qui n'ont, pour leur part, que leur idéalisme à offrir en partage.
L'autruche régionale que nous sommes devenus est bien trop niaise pour avoir l'idée de contrecarrer une telle démarche belliqueuse. L'audace du Qatar ne se limite plus aux attaques virtuelles par ondes Jazeerienne. Elle devient une présence militaire directe dans notre premier périmètre. Comble de cette niaiserie, ce micro Emirat continue encore à disposer de larges latitudes d'accumuler des intérêts financiers sur notre territoire. La situation est, à ce point, malsaine que tout le monde en vient à lier langue avec les groupuscules islamistes : tout, tout sauf le MNLA semblent-ils répéter en chœur ! Les roulements de tambour qui s'amplifient à l'Ouest de l'Afrique semblent avoir, entre autres fonctions, de légitimer le dialogue avec les islamistes. Le message subliminal semble être : «Après tout, si cela devait permettre d'éviter la guerre, pourquoi pas ?». Mais qui a dit que la guerre pouvait être la solution aux crises du Mali ? Et, même, qui dit que la confrontation avec les groupuscules islamistes est évitable ?
La Cedeao, un bien mauvais va-t-en-guerre !
L'option militaire, dont l'issue sera sans le moindre doute une catastrophe humanitaire digne de l'holocauste, ne va rien régler. La démarche de la Cedeao va définitivement légitimer le pouvoir de la junte du 22 mars.
Le capitaine Sanogo, pour faire oublier sa forfaiture contre l'Etat malien et recycler son pouvoir de fait, appelle cette intervention de tous ses vœux. Une intervention qui en aucun cas ne pourra venir à bout des groupuscules islamistes. Les islamistes, conscients des dangers auxquels les expose leur immixtion dans la crise de l'Azawad, se sont emparés de positions défensives fortes. Ils se sont précipités dans les villes pour en faire des places fortifiées, protégées par des boucliers humains géants. Les populations de Gao, Tombouctou et Kidal, tenues par la force sont l'élément central de la stratégie de défense des islamistes. Tous ceux qui aujourd'hui battent les tambours de l'intervention militaire, qu'ils s'annoncent déterminés à l'action directe ou au seulement au soutien logistique voient clairement cette shoah annoncée. Et pourtant, ils paraissent ignorer cet évident gros nez qui trône au milieu de la face d'un monde hideux. Un monde guidé par la quête du profit et de la rapine. Est-ce à dire qu'il n'y a d'autre choix que de composer avec les groupes djihadistes, comme le suggèrent les audiences qui leurs sont accordées ? Loin de moins une telle idée.
Intangibilité des frontières et droit à l'autodétermination
L'impasse serait-elle totale ? Non, absolument pas. D'abord, l'examen de la crise de l'Azawad dans son historicité illustre largement la patience et la bonne volonté des populations du nord. Dans le même temps, la démarche exhume les graves reniements du pouvoir de Bamako. La responsabilité de la remise en cause de l'entité malienne est, incontestablement, imputable exclusivement au Sud. La prétention, actuelle, du pouvoir fantoche qui y est en place, et dont les ficelles sont tirées par la junte du camp de Kati, à défendre l'intangibilité des frontières héritées de la colonisation doit être examinée à la lumière de ce lourd passif, fait de reniements et manquements à la parole donnée, de marginalisation et de répression des populations du Nord.
Il est temps de poser la question de savoir si l'intangibilité des frontières héritées de la colonisation, disposition pratique retenue à la création de l'OUA, est opposable au principe, consacré par le droit international, qui énonce le droit inaliénable des peuples à disposer d'eux-mêmes ? La hiérarchie à établir entre ces deux éléments de droit saute aux yeux. Si l'intangibilité des frontières est opposable aux velléités belliqueuses dont peuvent se rendre coupables des Etats voisins, opposée au droit d'autodétermination des peuples, elle perd toute pertinence et légitimité. Cette intangibilité est, en quelque sorte, une disposition conservatoire, qui n'est opposable qu'aux Etats, et entre les Etats. Si elle vient à prendre le pas sur le droit des peuples à s'autodéterminer, principe qui a fondé et légitimé les luttes de libérations nationales, elle devient un principe colonial négateur de la souveraineté des peuples. Il en découle, à l'évidence, que la question nationale Azawad est incontournable, et que dans cette crise le MNLA est le seul interlocuteur qui puisse peser pour une réelle solution équitable et durable. La communauté internationale, au travers de l'Union africaine et de l'Organisation des Nations unies, sauf à renier ses valeurs, devrait trouver un intérêt majeur à la crédibilité du MNLA. C'est là la condition capitale pour l'isolement du noyau narco-salafiste de Ançar Eddine, et pour la liquidation des groupuscules du GSPC et du Mujao.
Les solutions aux crises du Mali passent, autant, par la mise en échec du coup d'Etat du 22 mars que par l'isolement des groupuscules djihadistes incrustés au nord. Comment y parvenir ?
Transition au Sud, autodétermination au Nord
La Cedeao, pour peu qu'elle le veuille réellement, peut jouer un rôle déterminant dans la résolution de la crise au sud. Elle devra aider à engager une réelle transition qui déjoue le coup d'Etat du 22 mars. Au nord, par contre, cette organisation régionale ne dispose pas, en propre, de réelles capacités d'action autonome, sauf à verser dans une aventureuse opération militaire au concept flou, aux moyens dérisoires, dont l'enlisement est certain et l'issue assurément dramatique pour les populations de l'Azawad. Si le risque d'une intervention militaire est de provoquer un drame humanitaire majeur, la solution, elle, est l'évitement de ce drame humanitaire. Il faudrait, dans le cadre des opérations du chapitre VII de la charte des Nations unies, monter une opération humanitaire de grande ampleur qui déjoue la tactique que les islamistes ont mise en place. Ils se sont précipités au cœur des trois centres urbains de l'Azawad afin de se placer dans un terrain qui leur est «favorable» et qui maximise le coût humain de leur délogement. L'objectif prioritaire doit, donc, être de soustraire les populations civiles au contrôle des islamistes. Il s'agit de prendre conscience, et de faire prendre conscience à ces populations qu'elles sont en situation d'otages. En demeurant dans ces villes, elles constituent les remparts des groupes salafistes. Aucune intervention militaire digne de ce nom ne peut ignorer une donnée aussi essentielle, sauf à ce qu'elle soit sous-tendue par des visées scélérates.
En soi, cette prise de conscience sera une première défaite des groupes terroristes. Les populations n'ont pas à confronter ces djihadistes. Il faut aménager des camps d'accueil suffisants pour accueillir toutes les populations qui pourront être soustraites de ces villes-prisons. D'autant plus qu'il sera facile d'accueillir ces populations au vu qu'une grande partie est d'origine nomade.
Il ne faut pourtant pas se faire d'illusion. Il sera difficile de soustraire l'ensemble de la population au piège qui s'est renfermé sur elle. L'essentiel est de modifier les caractéristiques du champ de la confrontation pour le rendre le plus hostile possible aux groupes islamistes. Cela définit un concept d'opération qui peut recevoir l'aval des institutions internationales.
Un concept où l'action militaire est un accompagnement d'une action humanitaire majeure. Le volet militaire combinera maillage et contrôle des pourtours des villes, infiltration de commandos au sein du champ de confrontation pour en disputer le contrôle au GSPC et au Mujao, et surtout pour inverser le siphonage des effectifs combattants locaux dans le sens Anàar MNLA. Dans toutes ces questions les combattants du MNLA s'avéreront irremplaçables. Dans son efficacité et ses chances de réussite, la partie imposition de la paix est totalement dépendante de l'implication du MNLA. Cette démarche d'ensemble nécessite des moyens conséquents.
Les Etats de la région et les institutions internationales consentiront-ils à les mobiliser ? En tout cas, l'international islamiste n'hésite pas à mettre ses moyens au service des greffons islamistes. Sans une implication internationale, il sera impossible de contrecarrer l'influence qatarie qui a su se substituer au rôle qu'avait occupé El Gueddafi dans cette zone. C'est seulement à la condition de cette implication que l'Azawad sera le tombeau du GSPC, du Mujao et du narco salafiste d'Iyad ag Ghali. A contrario, le Sahelistan est déjà en place. Le Conseil de sécurité des Nations unies s'honorerait à engager un traitement de la crise de l'Azawad qui fasse la part belle à une véritable démarche humanitaire. Il le ferait encore plus si, pour le volet imposition de la paix, il s'appuyait sur les forces africaines, celles des Force africaines en attente (FM) et du Comité d'état-major opérationnel conjoint (Cemoc) dont se sont dotés les pays du champ. La stabilisation des situations au nord et au sud du Mali ouvrira sur le traitement des causes de fond de ces crises répétitives qui frappent cette région. Il sera possible de discuter de la perspective de la refondation d'un Mali unitaire régionalisée, de la création d'un Etat fédéral ou encore de la création de deux entités distinctes qui cohabiteront dans la paix et la coopération.


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