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Je demandais à tous les présidents de porter un costume foncé
Publié dans El Watan le 19 - 10 - 2012

-Vous avez commencé à réaliser les portraits des présidents dans les années 60, avec Ahmed Ben Bella. Début facile ?
Oui. J'ai fait le portrait d'Ahmed Ben Bella en parfaite collaboration avec Mohamed Kouaci. A l'époque, il était à Tunis, photographe de l'Armée de libération nationale. Le portrait de Ben Bella a été réalisé à la villa Joly. Après 1965 (coup d'Etat militaire contre Ben Bella, ndlr), il fallait faire le portrait de Houari Boumediène. Il n'a jamais voulu poser pour un photographe. Il n'y a pas d'explication à ce refus. Les services du protocole de la Présidence m'ont contacté pour voir par quel moyen on pouvait tirer un portrait officiel à partir des photos d'entretiens qu'il accordait à la presse. La position assise du président s'y prêtait, mais avec beaucoup de retouches.
-Boumediène ne s'y intéressait pas…
Pour lui, un portrait officiel ne demandait pas toute cette technique. Finalement, j'ai réalisé trois portraits en noir et blanc prises de reportages. Il fallait pour cela visionner beaucoup d'images du Président. J'ai fait ressortir un portrait où l'on voit Boumediène porter un burnous marron. Nous n'avions pas d'autre choix.
-Avec Chadli Benjedid, à partir de 1979, c'était quelque peu différent.
Chadli Benjedid a accepté de poser pour le premier et le deuxième mandats, en 1979 et en 1986. Les portraits ont été réalisés à la présidence de la République avec préparation de studios, des projecteurs et tous les équipements. Avec Chadli, ce n'était pas difficile. Pour le deuxième portrait, j'ai dû faire un lifting sur le visage*. Le président paraissait plus jeune après des retouches réalisées par ordinateur.
-Chadli était-il au courant du lifting ?!
Non ! Nous n'allions pas dévoiler toutes nos cartes ! Lors du deuxième mandat, le Président n'avait plus de moustache. Le portrait était donc différent. La mise en place et le fond ont changé un peu. Dans le premier portrait, le fond était foncé, avec le sceau de la République. Le drapeau n'y était pas. Dans le deuxième portrait, le drapeau y était, le Président légèrement de côté avec un fond vert en dégradé. A l'époque, la coordination se faisait avec Mahieddine Amimour, puis avec Mouloud Hamrouche, directeur de cabinet.
-Après Chadli, vous avez fait le portrait de Ali Kafi, président du Haut-Comité d'Etat.
C'était facile aussi. Les photos ont été prises à la présidence de la République. Je demandais à tous les présidents de porter un costume foncé. C'est presque obligatoire puisqu'il s'agit d'un chef d'Etat. Il y a donc des normes à respecter. Je n'ai malheureusement pas fait le portrait de Mohamed Boudiaf… A l'époque, je m'apprêtais à partir à la retraite. Je dois dire que j'ai bien fait. Son assassinat (juin 1992, ndlr) m'a profondément touché. Depuis cette date, la photographie de presse ne m'intéresse plus.
-Votre dernier portrait était-il celui de Liamine Zeroual en 1995 ?
Zeroual s'est facilement prêté à l'exercice. Je lui ai même dit : «Monsieur le président, sur le plateau c'est moi le patron !» Les services du protocole m'ont demandé de ne pas le toucher. Je leur ai répondu que je devais toucher le Président pour mieux le préparer à la prise de photo. Et cela n'a pas du tout gêné Liamine Zeroual ! C'est un homme exceptionnel. Je l'ai connu en 1952 à l'école primaire Jules Ferry de Batna. J'ai même gardé une photo de cette époque. Après, je ne l'ai plus revu. Globalement, ce n'est pas compliqué. Quand on a la photo dans la peau, tout devient souple, facile ! Ce qui peut être compliqué, c'est le regard des autres, car chacun voit la photo à sa façon. Surtout les personnalités politiques qui trouvent toujours quelque chose à dire, toujours !
-Vous avez sûrement vu le portrait de Abdelaziz Bouteflika. Qu'en pensez-vous ?
C'est un portrait marqué par un défaut. Lorsque vous faites le calcul du buste et de la tête, ils ne sont pas à l'échelle voulue. Le buste est trop grand par rapport à la tête. Je ne sais pas si le photographe a employé les bons objectifs. Cela dit, la qualité est bonne.
-Justement, quels sont les ingrédients pour faire un parfait portrait présidentiel ?
Il faut avoir l'œil, avoir vu et analysé les portraits officiels de présidents et rois à travers le monde. Cela permet d'élaborer le bon portrait d'un Président, d'une manière personnalisée. Chaque Président a ses préférences : poser devant une bibliothèque, en extérieur…
-Certains aiment avoir des portraits réalisés dans les jardins…
Je n'aime pas trop. Ce n'est pas une question de sérieux mais d'esthétique. Il y a plusieurs façons de composer un nouveau portrait. L'intérêt doit être porté sur le premier plan et les couleurs nationales. Le personnage lui-même doit être en symbiose avec la toile de fond. Maintenant tout dépend du talent du photographe, de son esprit d'initiative. Il faut aimer ce métier, d'abord.
-Quels sont les portraits des présidents étrangers que vous avez le plus appréciés ?
Mon préféré est celui de l'ancien président américain Bill Clinton. Ce portrait est beau par sa simplicité. Aux Etats-Unis, le drapeau est toujours mis en valeur. Le Président n'est pas éternel, l'emblème national l'est !
-Quelqu'un a-t-il fait le portrait de Nordine Ziani ?
Personne. Le photographe est le cordonnier le plus mal chaussé. J'ai fait le tour du monde. J'ai visité beaucoup de pays, couvert plusieurs conflits. La guerre du Sinaï en 1967, par exemple. En 1970, j'étais en Jordanie pour Septembre noir. J'ai couvert les obsèques de Djamel Abdel Nasser au Caire. J'ai fait deux fois le Viêtnam. Lors de la deuxième visite, quinze journalistes ont été tués, quinze amis ! Je suis le seul rescapé. Je préfère ne pas en parler. Mais je garde en souvenir la date du 8 mars 1974, le jour de la catastrophe. J'ai réalisé beaucoup de reportages en Afrique. J'ai assisté aussi à des manifestations sportives comme la Coupe du monde au Mexique en 1986.
* Ces déclarations ont été faites avant le décès du président Chadli.


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