L'hiver promet d'être rude pour les habitants des immeubles 2 et 3 de la cité de l'Espérance, sis dans la ville de Skikda. Des dizaines de familles sont sous la menace de voir un jour leurs appartements s'effondrer suite aux nombreuses inondations enregistrées après les dernières pluies torrentielles. « Chaque hiver c'est le même calvaire, nos maisons croulent sous les eaux pluviales qui proviennent du toit », a expliqué cette dame, rencontrée sur les lieux. « Nous vivons ainsi depuis plus de dix ans, mais aujourd'hui c'est une fois de trop », a-t-elle martelé. Elle n'est d'ailleurs pas la seule à exprimer sa colère face à cette situation, jugée « catastrophique ». Tous les habitants sont révoltés. Le problème, ont-ils expliqué, vient du fait que les toitures des deux immeubles ne disposent actuellement pas de protection. Ils disent à ce propos : « Nous avons fait appel au mois d'août dernier à un huissier de justice pour qu'il fasse le constat de l'état déplorable de nos appartements ; le constat étant fait, l'OPGI désignera, in extremis, un entrepreneur privé pour entreprendre les travaux de réhabilitation du toit ; au bout de quelques semaines et après le décapage de ce dernier, l'entrepreneur a abandonné les travaux prétextant la pénurie d'un certain produit indisponible sur le marché. » Les résidants ont d'ailleurs insisté pour nous faire visiter leurs appartements, et le constat est quasiment identique dans la majorité des habitations : forte odeur d'humidité s'échappant de l'intérieur, des murs fissurés alors que dans d'autres cas ils sont carrément cassés, en plus des traces d'infiltration des eaux. « Regardez, toutes les pièces se sont détériorées ; ici vous avez des morceaux du plafond qui sont tombés, on essaye alors de colmater comme on peut, mais jusqu'a quand allons-nous continuer à vivre ainsi, d'autant plus que c'est bientôt l'hiver ? », dira cette dame, résidant au 5e étage. La colère des habitants est d'autant plus justifiée qu'ils ont tout tenté. « Nous avons frappé à toutes les portes ; l'OPGI, le premier nous a dit d'entamer les travaux nous-mêmes, chose que nous avons fait avec des jeunes, mais ça reste du bricolage nous ne sommes pas des spécialistes », ont expliqués les citoyens. Entre-temps, la situation continue d'empirer puisque les habitants sont aujourd'hui privés d'électricité ; toutes les armoires électriques des immeubles ont pris feu. « Nous avons, à maintes reprises, fait appel aux services de la Sonelgaz, mais cette dernière a jeté l'éponge estimant qu'en l'état actuel des choses, il y a danger d'électrocution », disent encore les résidants. Aujourd'hui ces derniers vivent la peur au ventre et craignent réellement pour leurs vies. « Qu'est ce qu'on attend ? Qu'un drame se produise pour intervenir ? » s'est indignée cette mère de famille. La cité de l'Espérance n'est pas un cas isolé, puisque des habitants de l'immeuble n°25, sis à la cité du 20 Août, réclament eux aussi l'intervention imminente des service de l'OPGI, sachant qu'il y a des fuites d'eau dans leurs habitations provenant du réseau AEP. « Les eaux ont inondé le bâtiment et nous craignons qu'un court- circuit ne se produise », expliquent-ils. En attendant, les citoyens continuent à espérer qu'un jour ou l'autre, leurs problèmes seront enfin pris en charge.
