Poursuivi en justice par trois entités du pouvoir local, le journaliste et militant des droits de l'homme, Hafnaoui Ghoul, a finalement échappé à la prison ferme. Comparaissant hier devant le tribunal de Djelfa pour « diffamation, insultes, atteinte à corps constitué et abus de pouvoir », H. Ghoul a fait face à des plaintes émises à la fois par le wali et le directeur de l'administration locale, par le DRAG de Djelfa, ainsi que par le commandant du groupement de Gendarmerie nationale de la wilaya de Tlemcen. Dans la première affaire l'opposant au wali et concernant une plainte pour diffamation au sujet d'un article paru le 18 février 2008 dans le journal Al Wassat et évoquant « la violation par les autorités locales de la Constitution et de la loi suite à l'interdiction de réunion pour une organisation non gouvernementale », le juge a décidé d'acquitter le journaliste ainsi que l'extinction des poursuites judiciaires contre lui. Concernant la deuxième affaire qui oppose M. Ghoul au directeur de la DAL et de la Drag, le tribunal de Djelfa n'a retenu du réquisitoire du procureur général que le versement par le journaliste d'une amende de 50 000 DA et a exclu la peine d'emprisonnement à deux mois ferme requis par le même procureur. Dans cette affaire, le journaliste Ghoul avait, pour rappel, livré un article le 9 septembre 2008 dans le journal Al Wassat qui évoquait « l'ouverture d'une enquête autour d'une affaire de corruption impliquant des responsables de la wilaya ». Pour la troisième affaire qui met H. Ghoul face au chef du groupement de gendarmerie de la wilaya de Tlemcen pour atteinte à corps constitué et pour laquelle le procureur général avait requis 14 ans de prison ferme à l'encontre du journaliste, le juge a finalement opté pour une peine de 2 mois avec sursis. Le Syndicat national des journalistes avait, pour rappel, condamné « une cabale visant à museler et à faire pression sur les journalistes et les défenseurs des droits de l'homme qui dévoilent et dénoncent les atteintes au respect des lois ».