Même s'ils évitent d'être triomphalistes, les Américains annoncent des chiffres positifs, car l'activité économique se stabilise. Certaines mesures de soutien pour maintenir la croissance seront certainement reconduites. Dans son allocution radiophonique hebdomadaire hier et reprise par les agences, le président américain, Barack Obama, a officiellement annoncé que les Etats-Unis sortaient de la récession économique en déclarant : « Nous allons dans la bonne direction. » Près d'un million d'emplois ont été créés ou sauvés, selon le président américain, grâce au plan de relance qui est resté réaliste en évoquant le problème du chômage. Le département américain du Commerce a annoncé « une croissance de 3,5% » du produit intérieur brut américain en rythme annuel au troisième trimestre confirmant ainsi les pronostics établis à la mi-août. A l'époque, la Réserve fédérale américaine avait indiqué que « les informations reçues depuis juin laissent penser que l'activité économique est en train de se stabiliser ». En parallèle, l'annonce d'une hausse de la production industrielle aux Etats-Unis de 0,5% avait suscité aussi des espoirs. C'était le premier chiffre positif depuis le mois de décembre 2007, début de la récession. Une enquête menée par le journal le Wall Street avait laissé entrevoir cette reprise au troisième trimestre. 59% des 47 économistes interrogés par le Wall Street pour une étude de conjoncture avaient considéré que la récession était terminée. 26% avaient prédit que la récession sera finie à la fin du troisième trimestre, soit au mois de septembre. Tandis que les 15% restants pensaient qu'elle allait durer au-delà du mois de septembre. Le chiffre de 3,5% constitue la meilleure performance de l'économie américaine en deux ans et c'est ce qui leur permet de sortir de la plus grande récession depuis celle des années 1930. Cette hausse du PIB est la première depuis le début de l'année 2008, époque où la récession démarrait et où on constatait les premiers signes de recul avant qu'elle ne devienne officielle vers la fin de l'année 2008. Avec cette reprise ou cette sortie de la zone rouge, l'économie américaine rejoint ainsi celles des grands pays développés qui ont connu déjà un début de redressement. Toutefois, cette croissance du PIB ne signifie pas la fin de la crise. Les autorités américaines évitent d'être triomphalistes, à l'image du secrétaire américain au Trésor, Timothy Geithner. Il a déclaré juste après l'annonce des chiffres positifs : « Pour chaque personne sans travail, chaque famille confrontée à une saisie immobilière, chaque petite entreprise qui fait face à la contraction du crédit, la récession reste d'actualité et aiguë. » Ou de la présidente du Conseil économique de la Maison-Blanche, Christina Romer, qui a souligné que « la croissance enregistrée au troisième trimestre n'est qu'une étape », et qu'il « faudra une croissance soutenue, robuste pour faire baisser le taux de chômage de manière substantielle ». Le chômage, qui se rapproche des 10% (il est à 9,8%, plus fort taux depuis 26 ans), reste la plus grande plaie de cette crise. De plus, les dépenses de consommation de ménage ont reculé de 0,5% au mois de septembre. Et la croissance n'est pas aussi forte pour espérer la faire reculer.Le gouvernement sera peut-être obligé de reconduire certaines mesures de soutien pour maintenir la croissance en attendant que le secteur privé et les banques prennent la relève.
