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La part des choses
Publié dans El Watan le 18 - 04 - 2013

Comment faut-il interpréter la décision du gouvernement d'accorder (enfin) des autorisations provisoires aux télévisions privées qui ont réussi avec plus ou moins de bonheur à se frayer une place dans le paysage audiovisuel algérien, comme El Djazaria TV, Echourrouk TV ou Ennahar TV ? De l'avis général, on rétorque du côté de ces boîtes que : c'est bien, mais peut mieux faire…en s'adressant au ministre de la Communication ! De simples autorisations faut-il le préciser (et non encore des agréments officiels) qui expireront fin décembre 2013 et qui donnent donc une sorte de sursis à ces chaînes alors qu'elles espéraient de la part des autorités un geste plus «réaliste» pour sortir définitivement de la clandestinité. Juste un peu de lumière. Mais pour sortir du tunnel, il faut encore du temps et de la patience. Cependant, si pour les responsables de ces télés privées, la mesure permet avant toute chose de lever l'épais écran de suspicion qui entourait leur activité, il reste que dans l'absolu elle n'apporte aucune solution fiable au problème de fond qui est posé et qui comme on le sait à trait au concept même de la privatisation d'un secteur stratégique que l'Etat ne veut pas lâcher.
Au demeurant, certains spécialistes de la communication pensent que c'est pour mieux faire passer la pilule du lourd cahier des charges imposé aux chaînes privées et contenu dans l'avant-projet de loi que cette décision a été prise. D'autres estiment que c'est pour nous dire que les compromis qui seront retenus d'ici l'adoption de la loi sur l'audiovisuel seront de mise pour une «ouverture» programmée pour être dans les limites du politiquement correct. Dans tous les cas de figure, la réaction officielle prête à confusion et laisse les concernés dans l'expectative.
«C'est bien de nous tolérer comme partie prenante de l'espace audiovisuel national, mais pas avec une épée de Damoclès au-dessus de nos têtes.» C'est le sentiment qui prévaut dans les rédactions de ces télés, où l'optimisme portant sur un changement radical de la politique de communication dans notre pays se trouve aujourd'hui paradoxalement atténué. C'est la preuve, par ailleurs, que nos dirigeants n'en font qu'à leur tête. Ils ont un canevas de télé privée, et rien ne pourra les détourner de leur objectif qui consiste à concocter une privatisation télévisuelle et radiophonique avec énormément de garde-fous . C'est en quelque sorte la politique actuelle habillée autrement pour faire plus actuel. Et tout cet entêtement en ayant conscience que cette vision basée sur le principe de la pensée unique a donné des résultats désastreux. Mais alors, pourquoi des autorisations pour activer librement dans un temps limité ? Le gouvernement a-t-il alors fait un pas en arrière pour ne pas briser l'élan d'investissement télévisuel consenti au privé même si celui-ci a bousculé l'orthodoxie du paysage audiovisuel national, en mettant en sérieuse concurrence la télé publique ?
Lui donne-t-il simplement le temps de se préparer à la sortie s'il ne respecte pas les fondamentaux prescrits par la loi, de se faire à l'idée d'une reconversion dans laquelle tout le monde —promoteurs privés et Etat—trouverait son compte ? En fait, les spécialistes pensent que l'existence sur le tas des chaînes privées qu'on n'attendait pas aussi prolifiques et à un niveau de performance non négligeable, a posé un vrai dilemme au gouvernement qui imaginait un simple rafistolage du secteur au lieu d'une profonde transformation. Maintenant qu'elles sont là, comment les gérer et surtout comment éviter qu'elles servent de référence à toutes celles qui frappent à la porte. Faut-il les démotiver au point de les voir disparaître, ou bien faire confiance aux textes législatifs pour les amener à entrer dans les rangs ? Une chose est sûre : ayant goûté à la liberté d'expression, les télés qui se sont déjà construites une petite popularité ne voudront jamais revenir en arrière. Elles veulent toujours plus et la seule solution à leur préoccupation reste de les prendre comme elles sont, c'est-à-dire des entités algériennes à cent pour cent qui ambitionnent d'enrichir le paysage audiovisuel national avec un souffle nouveau, un esprit neuf, une autre manière de faire la télé, et non pas de constituer un danger pour…la stabilité du pays.
Cet argument avancé par les représentants de l'Etat pour décourager toutes les initiatives qui ne sortent pas de la matrice du système n'a plus sa raison d'être, aujourd'hui à partir du moment où le téléspectateur algérien a mûri au contact de la multitude d'images venant de toutes les parties du monde qui inondent son écran, et a notamment appris à faire la part des choses. Continuer à le croire incapable de discerner le bien du mal c'est faire insulte à son intelligence. L'exemple de la chaîne El Magharibia, dominée par le discours intégriste, est frappant à ce sujet. Cette chaîne qui sème à longueur de journée haine et violence verbale, sous prétexte de critiquer le gouvernement et les hauts dirigeants du pays, a vite lassé. Elle rabâche de vieux clichés qui ne font plus d'effet car les Algériens sont passés à autre chose. Ils veulent vivre leur époque, et des télés propagandistes du genre ne risquent plus d'avoir une emprise quelconque sur l'opinion.
La chaîne devant son fiasco a même imaginé le scénario de fameuses pressions venant on ne sait d'où qu'elle subirait pour l'empêcher de travailler.
Mais ça ne porte plus…et tant mieux pour la crédibilité des autres chaînes qui essayent de se rapprocher des attentes des Algériens mais pas en utilisant l'agressivité. Les temps ont changé, la télévision dans le monde a beaucoup évolué, l'esprit des Algériens est devenu plus exigeant, et il n'y a que le conformisme de l'Etat qui ne veut pas bouger. Bien sûr que c'est lié à la survie du système, mais combien de temps tiendra-t-il encore avant de tomber devant la folle envie des populations, surtout la jeunesse, d' être en phase avec l'image de son siècle.


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