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Les éditeurs algériens du livre face à l'achat de droits : Un mouvement à sens unique
Publié dans El Watan le 08 - 11 - 2009

Les éditeurs algériens de livres sont tous intéressés par l'achat des droits d'ouvrages pour la publication en Algérie.
Rencontrés au 14e Salon international du livre d'Alger (SILA), qui s'est tenu du 27 octobre au 6 novembre à l'esplanade du complexe sportif du 5 Juillet, ils en parlent. Karim Chikh, des éditions APIC, estime que les cessions de droits sont devenues plus accessibles ces dernières années. « Cela dit, il est plus intéressant d'éditer des auteurs moins connus, car la cession des droits est plus facile. L'éditeur originel travaille avec les importateurs algériens. Qui ne vont pas importer 1000 exemplaires car leur achat ne dépassera pas les 300. Donc, l'éditeur originel a plus intérêt à céder les droits et à créer un partenariat avec un éditeur algérien », relève-t-il. Mustapha Madi, des éditions Casbah, remarque, qu'il est parfois difficile d'acheter les droits chez les français, dans la mesure où ils consultent les importateurs, « Cesderniers refusent que les éditeurs algériens achètent les droits pour ne pas perdre le marché aussi », souligne-t-il. Casbah éditions ont réussi à acheter les droits de Une vie debout, de Mohamed Harbi, et deux ouvrages d'Olivier Le Cour Grandmaison dont le dernier, République impériale. Mustapha Madi précise que le livre importé est toujours plus cher que le livre fabriqué en Algérie après cession de droits. Il cite l'exemple de Une vie debout de Mohamed Harbi dont le différentiel du prix entre le livre réédité en Algérie et le livre importé est de 1200 DA ! Yasmine Belkacem Allik de Chihab éditions souligne que jusqu'à un passé récent, les éditeurs français étaient réticents à l'idée de vendre les droits pour la littérature.
« A force de négociations et de meilleure connaissance du marché algérien, ils ont bien admis qu'un livre à 22 euros ne se vendra qu'à petite quantité, alors qu'en cas de cession à une maison d'éditions algérienne, l'ouvrage sera disponible sur le marché avec un prix abordable », relève-t-elle. Asia Baz-Khebab, des éditions Alpha, estime que l'achat des droits coûtent trop chers et qu'un appui financier de l'Etat est nécessaire. Les éditions Alpha ont fait quelques achats par le biais du bureau du livre du Centre culturel français (CCF) d'Alger. Les éditions Hibr ont commencé l'achat des droits en 2009 chez Albin Michel et Fayard en France. Il s'agit de trois ouvrages, La fraternité en héritage de Khaled Bentounès, 150 ans d'histoire d'une famille algérienne de Bachir Hadjadj et La fracture islamique de Zidane Miribout. « Dans mes achats de droits, je cible les auteurs algériens.
Les droits sont calculés sur la base du prix public algérien, 10% de ce prix sera multiplié par le nombre de tirages. Les tirages sont fixés dans le contrat. Généralement, notre tirage ne dépasse pas les 1000 exemplaires », précise Mohamed Smaïl, directeur des éditions Hibr.
Un droit de cité
Un projet d'achat des droits de cinq ouvrages est à l'étude par cette jeune maison d'éditions qui n'existe que depuis trois ans. « Le marché pour l'instant est réduit pour la littérature. L'achat des droits se fait pour un certain tirage, pour des éditions modestes. Donc, c'est jouable. On n'achète pas des droits pour 20 000 ou 100 000 exemplaires », précise Yasmine Belkacem Allik. Les éditions Casbah n'arrivent pas à conclure des contrats avec les éditeurs arabes pour la cession de droits. « En quinze ans d'expérience, je n'ai pas réussi à acheter un seul titre. L'Algérie est aussi un grand marché pour les éditeurs égyptiens ou libanais. Chez eux, ils vendent au maximum 1000 exemplaires. Mais ils arrivent à écouler 10 000 dans le monde arabe. Donc ils ne sont pas intéressés par la cession des droits, pour ne pas perdre leur part de marché », explique Mustapha Madi. Les éditions APIC ont elles, acheté des droits d'auteurs africains, comme Sami Tchak, Tannela Boni, Akli Tadjer et Hamid Skif.
« Quel est l'importateur qui va s'intéresser à un auteur africain pour l'importer en Algérie ? », s'interroge Karim Chikh. Chihab éditions ont lancé la collection de Littérature voisine. d'où l'intérêt pour des écrivains maghrébins, africains et arabes. Des romans et récits du Libanais Yussuf Bazi et du Djiboutien Abderrahmane Wabéri ont été déjà publiés. « Nous nous sommes concentrés pour l'instant sur les romans édités en France. Ce n'est pas l'intérêt qui manque pour les autres pays, comme le Liban, l'Allemagne, l'Espagne ou l'Italie. Le problème qui se pose est celui de la langue, de la traduction, donc, du coût. Il faut dire que les traducteurs sont rares », observe Yasmine Belkacem Allik. Selon elle, la tradition de la traduction littéraire commence à peine en Algérie.
Une tradition à installer
Pour Mustapha Madi, il est important d'encourager la traduction et de bien rémunérer les traducteurs. « L'Algérie peut jouer un rôle important dans le monde de l'édition en devenant une passerelle entre l'Europe, le monde francophone et le Moyen-Orient. Nous avons les meilleurs traducteurs », souligne Mustapha Madi. Les éditions El Ikhtilef ont, selon Bachir Mefti, opté pour la coédition. Elles travaillent avec la maison d'éditions libanaise Dar El Arabia li Elouloum sur des ouvrages de poésie, de littérature, de philosophie et de sciences sociales. « La coédition nous intéresse parce qu'elle nous permet de publier des auteurs arabes en Algérie et de mettre à la disposition du public des ouvrages à prix raisonnables. Cela nous permet de faire connaître des auteurs algériens dans le monde arabe avec des ouvrages bien imprimés », indique-t-il. Ainsi, El Ikhtilef ont publié, entre autres, des œuvres de Djoumana Haddad, de Brahim Nasrallah et de Zahi Wahbi. Selon Bachir Mefti, exporter les livres algériens est toujours compliquée. « On vous demande une tonne de papier et on exige de vous de récupérer l'argent en trois mois. Donc, la coédition est la solution », explique-t-il.
Les éditions Socrate, qui s'intéressent à la littérature du domaine étranger, ont repris des auteurs grecs, suédois et congolais. Elles envisagent de publier à l'avenir des textes turcs et gallois. « Nous voulons proposer d'autres lectures aux Algériens. Pour l'instant, nous achetons les droits et bientôt, nous allons faire des traductions simultanées. Nous voulons que nos œuvres soient traduites en d'autres langues. Nous projetons de travailler directement avec les auteurs dans leurs pays d'origine au lieu de passer par des éditeurs français », explique Abdallah Benadouda. Pour Nazim Mekbel des éditions Dalimen, l'achat des droits d'auteurs étrangers ne favorise pas la création algérienne. « Il y a beaucoup d'auteurs qui demandent à être découverts, à être publiés. Qu'est-ce que nous avons comme nouvelles signatures ces dernières années ? », s'interroge-t-il. Asia Baz-Khebab observe que l'achat des droits se fait toujours à sens unique.
« Nos auteurs sont édités en France et nous sommes obligés d'acheter leurs droits. Normalement, une maison d'éditions algérienne doit d'abord éditer les auteurs algériens et vendre les droits après. Donc, je ne vois pas pourquoi nos auteurs sont exportés », dit-il.
Textes et découvertes
Pour Karim Chikh, les difficultés sont liées au marché. L'intérêt d'un éditeur étranger pour un auteur pourra avoir, selon lui, deux raisons : le texte est une découverte extraordinaire à ne pas rater ou la thématique a ses « clients » dans le marché destinataire. Les éditions APIC ont fait des propositions des textes. « Les choses vont s'améliorer. Il n'est pas normal que l'éditeur algérien continue d'acheter des droits qu'il n'en vende pas. C'est un travail qui demande un peu de temps. Cela commence par l'installation de la confiance et par l'établissement d'un partenariat réel », estime-t-il. Pour vendre des droits d'auteurs algériens à l'étranger, il est impératif, selon Yasmine Belkacem Allik, d'éditer des textes de qualité. « Cela ne sert à rien d'intéresser les gens sur des choses en pleine élaboration, pas encore perfectionnées. La qualité de l'édition s'améliore et les textes sont également d'un niveau appréciable. Les auteurs font l'effort d'écrire mieux. Il n'y pas de raison pour que ça ne marche pas à l'avenir. C'est mieux parce que les textes vont circuler dans les deux sens », analyse-t-elle.


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