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Exclusif interview d'Adonis : «la colère du juste»
Publié dans El Watan le 01 - 06 - 2013

-Vingt ans après l'assassinat de Tahar Djaout, vous souvenez-vous de votre première rencontre avec lui ? Et quelle étaient vos relations ?
Je me souviens que dès l'instant de notre rencontre, il y a eu une sorte d'empathie et de compréhension mutuelle comme ciment de notre amitié. Malheureusement, les circonstances ne nous ont pas permis d'entretenir cette amitié par de l'entraide, un dialogue continu ou l'échange de points de vue, et ce, dans la situation politique et culturelle vécue par le Monde arabe alors. Nos rencontres furent très rares donc. Je me souviens précisément de sa simplicité, sa modestie et sa sensibilité extrême, son écoute de l'autre et enfin son respect des différents points de vue, surtout lorsqu'il n'était pas d'accord avec telle ou telle idée. C'est une qualité importante pour une personne qui s'inquiète de sa société et encore plus lorsqu'il s'agit d'un poète ou d'un artiste.
-Tahar Djaout suivait de près la culture arabe et il avait de solides amitiés avec nombre d'écrivains arabes. Vous-même avez été attentif à sa démarche poétique. Pensez-vous qu'elle préfigurait une certaine évolution du fait culturel ?
Malgré sa présence poétique singulière, je ne saurais donner un avis autorisé et objectif sur son projet créatif – je n'ai lu que trop peu de choses de lui. Cependant, je peux dire qu'il traçait clairement son chemin d'écriture, écrivant sa poésie avec la vigilance du gardien et la colère du juste. Son assassinat s'inscrit dans la perspective de l'image qu'ont certains musulmans d'eux-mêmes et de leur religion à notre époque : des êtres humains qui vivent en dehors des grands bouleversements de la connaissance, qu'elle soit scientifique, artistique ou philosophique, et qui ne voient dans la religion que la loi, des injonctions et des interdits en toute ignorance de son histoire culturelle et des sens qu'elle a portés. Ceux-là sont, avec notre époque, à deux extrêmes opposés. Plus les choses avancent, plus ils régressent. Ils ne voient l'avenir qu'en termes de passé. Que devient l'être humain alors ?
-L'assassinat de Tahar Djaout a eu lieu à une période décisive de l'histoire récente de l'Algérie. Pensez-vous que l'on puisse reconsidérer cet épisode et en tirer des enseignements sur le Monde arabe, qui traverse des transformations profondes ?
J'ai – partiellement au moins – répondu à cette interrogation dans ma réponse précédente. Cependant, il faut noter une chose : si nous voulons être précis avec les mots, on ne peut parler de «transformations» dans le Monde arabe.
Lorsque nous parlons de «transformation» sociale ou culturelle, cela signifie que de nouvelles fondations sont jetées dans la société ou la culture. Rien de tout cela dans le Monde arabe aujourd'hui. Il y a une accumulation de motifs, historiquement traditionnels, qui ne visent qu'à renverser un pouvoir pour le remplacer par un autre. Juste une substitution des gardiens et des stratégies. Le marécage reste tel quel, ou peut-être est-il devenu encore plus boueux parce que notre horizon n'est que passéisme et oppression. Il est devenu encore plus complexe aussi.
Ces changements étaient, par le passé, courants et rapides : on surprenait le gouvernant dans sa chambre et on le tuait. Aujourd'hui, le pays entier est surpris et devient le théâtre de la mort et de la destruction.
Mais quelque chose de plus grave encore est le fait que le gouvernant n'est plus seul à suivre les puissances étrangères. Toute la politique est dans ce suivisme. Le suivisme est devenu un système achevé : politiquement donc, culturellement et économiquement. Et, plus il apparaît aux groupes radicaux du «takfir» qu'ils défendent l'islam, plus, en réalité, ils le combattent en tant que pensée, culture et civilisation.


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