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Saïd Bouteflika : Il voulait être Président…
Publié dans El Watan le 29 - 07 - 2013

Mardi 16 juillet. Ce n'est pas Madiba Day (fête de Nelson Mandela). Sur le tarmac de l'aérodrome militaire de Boufarik crissent les roues de la chaise roulante présidentielle poussée par des mains fraternelles ! Ce n'est pas tout à fait le carrosse papale d'un Borgia* usé par un long règne par le crime, la ruse et la corruption, ni celui d'une sénile Betancourt, la milliardaire française abusée par les voyous de la République et signant des chèques comme d'autres signeraient des décrets à blanc. Retour semi-clandestin au bercail de l'enfant terrible du clan d'Oujda. Tandis qu'à l'autre bout du continent, en Afrique du Sud, un peuple est au chevet de son héros intemporel. A Alger, c'est sans fanfare ni trompette. Pas de raison de pavoiser. Après le tour – en 80 jours – des hôpitaux et structures de santé de l'ancienne armée coloniale, éprouvant pour l'ego et orgueil national, les «Bouteflika» regagnent leur palais algérois. Dans le silence perplexe et la gestuelle du «cinéma muet» servis par la télévision d'Etat. «Si Bouteflika peut signer des décrets et adresser des messages de félicitations, pourquoi ne s'adresse-t-il pas aux Algériens pour les rassurer ?», réagissait, le lendemain, Ali Fawzi Rebaïne, le leader du parti Ahd 54, qui soupçonne un mal présidentiel plus profond : Alzheimer. Les images diffusées ne sont pas de nature à rassurer. «Le Président peut-il parler ?», «A-t-il toutes ses facultés mentales ?», «Qui gouverne en Algérie ?», s'interrogent nombre de personnalités politiques.
Saïd Bouteflika, le spectre du revenant
Cimetière de Sidi M'hamed. Samedi 20 juillet. Apparition/réapparition à l'heure de l'enterrement du général-major Ahmed Sanhadji, l'ancien secrétaire général du ministère de la Défense ayant raccroché ses galons dans la foulée de la ré-élection du président Bouteflika. 55 ans, la frêle silhouette du rouquin du palais d'El Mouradia promenait ses airs de spectre revenant dans la vieille nécropole algéroise. Visage émaciée, yeux vert bouteille, sans âge, une moustache grisonnante, presque invisible, lui barre le dessous du nez, cheveux lisses taillés impeccables comme un boy-scout, la voix petite, rauque. «Revoilà Saïd Bouteflika !», tirait le lendemain, en une, le quotidien Liberté (édition du 21 juillet). Avec ou sans prétendu décret de limogeage, le frère cadet du Président se rappelle au bon souvenir des vivants et des morts. Il serrera bien des mains quémandeuses, essuiera quelques «bousboussates» de Judas, et recevra autant d'allégeances à la ferveur renouvelée de tribus au pouvoir. «C'est un homme décidé à vendre cher sa peau», commente un ancien des «services» qui voit en Saïd «l'agent testamentaire» chargé d'appliquer les dernières volontés d'un président partiellement HS (hors service). «Dans la ‘'sphère virtuelle'', son potentiel de nuisance est considérable. Il peut constituer une menace sérieuse au processus de succession pacifique pouvant, comme Gamel Moubarak, en Egypte, être tenté de provoquer, pour se maintenir, un bain de sang, une guerre civile». Délire paranoïaque d'officines malintentionnées ? «Saïd Bouteflika n'est pas un tigre en papier, estime cet ancien cadre à la présidence. Son pouvoir n'est pas surfait.» Le frère du Président exerce, selon lui, un contrôle effectif sur un «grand segment des activités de l'Etat. Hormis peut-être le secteur de la Défense qui, même lui, n'échappe pas complètement à son influence».
Omnipotent, omniprésent, Saïd Bouteflika est positionné sur les «sentiers de la rente publique», présent dans les «mécanismes de propulsion et nomination aux postes civils et parfois militaires, au niveau des grandes entreprises publiques ; exerce une mainmise sur les partis politiques ayant une représentation parlementaire : FLN, RND, MSP et PT, dont les caisses sont régulièrement renflouées à coups de centaines de millions de dinars. Saïd influe sur le gouvernement à travers des ministres qu'il coache personnellement : Harraoubia (Enseignement supérieur), Louh (Travail), Tou (Transports), membre influent du RND à travers Bensalah (SG par intérim), au sein du MSP via certains barons de l'import/ import et tenants de l'économie de bazar ; Saïd Bouteflika est présent au sein de représentations de l'Etat à l'étranger. Dans la CNAN, à Air Algérie, à l'APS. Cela paraît anodin, mais tout ce monde constitue son réseau dense et tout ce monde lui rend compte de tout. Au niveau de certaines ambassades aussi, il a des oreilles : des conseillers diplomatiques qui travaillent pour lui et à la perpétuation du pouvoir de Bouteflika».
Le limogeage le 18 juin dernier de l'ex-ambassadeur à Paris, Missoum Sbih, porte la griffe du conseiller spécial du Président. «Limogé sur un simple coup de téléphone, rapporte la même source, passé à Mohamed Rougab, le secrétaire particulier du Président lui demandant de préparer un décret de nomination du nouvel ambassadeur, Amar Bendjemaâ. En deux temps, trois mouvements, le décret, portant la signature scannée du président, est prêt.» Les cadres de la présidence observent notre interlocuteur, ils sont tétanisés.
Gouverner par oukases : mode d'emploi
«Ils sont interpellés intuitu personæ par Saïd Bouteflika, alors qu'officiellement, il n'a aucune relation avec les structures de la présidence de la République.» Bien qu'il ne soit pas le directeur de cabinet, poste occupé par Moulay Kendil depuis le départ de Larbi Belkheir, Saïd «gère par téléphone toutes les directions de la présidence : le protocole, l'information, l'administration générale où se distribue la rente et les bons d'essence, la direction des transmissions». «Autant d'attributs matérialisés de la souveraineté dont il dispose à sa manière au niveau de la première institution de la République.» Ce même modus operandi, l'oukase est appliqué dans les secteurs des affaires. «Interroger les directeurs généraux des entreprises publiques, tous vous diront que ce personnage les a soit appelés, invités, ordonnés ou instruits pour dégommer ou promouvoir untel, ou donner le marché à un tel, etc.»
17 juillet, siège de Mon journal. «Saïd Bouteflika fait peur au DRS.» Non ce n'était pas une blague. Hicham Aboud le dit en conférence de presse et il n'en pense pas moins. «C'est une question d'attitude, explique-t-il. Le DRS est à l'image de son chef : il joue la défense. Parce qu'il est légaliste, parce qu'il sait qu'il peut être dégommé par un simple décret.» Aboud en est convaincu. Depuis peu, le torchon brûle entre le conseiller spécial du président Bouteflika et le patron de presse, ancien capitaine de la sécurité militaire, ayant servi dans les cabinets du général Lakhal Ayat, directeur central de la Sécurité militaire et du général Betchine.
Aboud est, par ailleurs, journaliste, auteur et témoin à décharge dans l'affaire Hassani, le commanditaire présumé de l'assassinat de l'opposant Me Ali Mecili. Saïd Bouteflika incarne selon lui les «pouvoirs occultes», le «néo-cabinet noir». «Il est aussi puissant que l'est le plus puissant des généraux», argue-t-il. Sous le coup d'une ISTN , une interdiction de sortie du territoire et d'une instruction judiciaire pour «atteinte à la sûreté de l'Etat», l'auteur de la Maffia des généraux accuse nommément Saïd Bouteflika d'être à l'origine de ses déboires avec la justice et avec l'agence publique de publicité (ANEP). «Pire, ajoute-t-il, il a détourné le mandat de son frère, a pris en otage tout un pays.»


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