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Un acteur majeur de l'indépendance de l'Algérie
Publié dans El Watan le 20 - 08 - 2013

Un anniversaire oublié par les autorités du pays auquel il a consacré la plus grande partie de sa vie. Aucun lieu, aucune rue, aucune pierre ne porte, à ce jour, le nom d'un des principaux artisans de l'indépendance de notre pays. Pourquoi les autorités de notre pays, depuis son indépendance, souhaitent-elles effacer une partie importante de notre histoire ? Pourquoi certains acteurs majeurs de notre Révolution, qui reste une des plus importantes du monde moderne, sont intentionnellement ignorés et oubliés par les différents responsables de notre pays depuis 1962 ?
Bentobal a été et restera à jamais un des acteurs majeurs de l'indépendance de notre cher pays, qui a permis au peuple algérien de vivre librement et en toute dignité. Malheureusement, l'histoire révolutionnaire de Lakhdar Bentobal a non seulement été oubliée, méprisée de son vivant, mais elle continue de l'être même après sa disparition. Une grande majorité du peuple algérien, jeunes et moins jeunes, ne connaissent ni son nom ni ce qu'il a accompli pour notre pays. Evidemment, notre jeunesse n'est pas fautive ni responsable de cette conjoncture car elle a, d'une part, hérité d'une histoire spoliée et confisquée et, d'autre part, elle a été éduquée à faire l'amalgame entre les héros de notre Révolution et les différents chefs, de 1962 à ce jour, qui se sont emparé du pouvoir et ont diffusé une «réalité-fiction» pour légitimer leur poste. L'Algérie, d'après le point de vue mon père, devait revenir à la jeunesse qui aurait contribué à la réussite de son développement. Il m'a aussi dit que pendant la Révolution, c'étaient les jeunes qui étaient aux commandes du sort de l'Algérie. Il pensait que les jeunes avaient droit à leur chance et que leur vision ne pouvait être que bénéfique au progrès. Il avait foi en la jeunesse.
L'Etat algérien poursuit délibérement la même politique tracée depuis l'indépendance : effacer le passé révolutionnaire des acteurs légitimes de la Révolution. Lamine Khène a dit : «Qu'on le veuille ou non, les 3B (Krim Belkacem, Abdelhafid Boussouf et Lakhdar Bentobal) ont amené le bateau à bon port.» L'histoire ne l'oubliera jamais. Pour toutes les personnes ayant participé, de près ou de loin, à la Révolution algérienne, il y a toujours eu un hommage post mortem qui leur a été consacré même à des niveaux de responsabilité ou d'importance moindre. Ceci prouve encore une fois que Lakhdar Bentobal avait une légitimité qui continue de déranger aujourd'hui. Le «piston», les passe-droits, les relations et toutes les bonnes vieilles habitudes de notre autocratie sont ancrés dans le fonctionnement de l'Algérie même à ce niveau.
Aucun site important ni moins important n'a été nommé «Lakhdar Bentobal», un révolutionnaire qui a participé sans exception à tous les événements majeurs depuis le 1er Novembre 1954. Le piston en Algérie va très loin, mais l'histoire ne restera pas muselée car la jeunesse et les générations future ont besoin de la vérité. Bentobal est une figure nationale de l'Algérie et le peuple a le droit de le voir au niveau national. Mon père me disait qu'il appartenait à l'Algérie entière et non à une région ou un groupe de personnes.
Bentobal est resté propre et intègre de 1962 jusqu'à ses dernières heures ; il n'a jamais baigné dans aucune affaire d'intérêt ni œuvré de façon malhonnête.
Larbi Alilat (militant et responsable au sein du FLN pendant la Révolution) ayant connu mon père depuis son jeune âge, à Constantine, à l'école Jules Ferry a dit : «Lakhdar Bentobal ne sait pas mentir.»
Je me pose des questions sur le rôle du ministère des Moudjahidine et le travail effectué par ce dernier. Pourquoi ce ministère n'a-t-il pas pris la moindre décision concernant l'appellation d'un site algérien du nom de Lakhdar Bentobal ? A-t-il les pouvoirs pour le faire ou est-ce une décision qui doit venir de la présidence de la République ou d'un consortium ? Ceci reste une énigme sans pour autant l'être.
Il est important de rappeler que des sites ont été baptisés du nom de certains chefs de la Révolution immédiatement après leur décès. Ces décisions de nommer, au nom d'illustres défunts, sont-elles prises à l'avance ? De leur vivant ? Si la réponse est oui à ces questions, c'est à se demander jusqu'où ira le piston.
L'histoire ne peut pas être arbitrée de manière personnelle, elle est le bien et le garant de la collectivité.
Le passé qui dérange a été écrasé par les différents gouvernements depuis 1962, il est tout simplement inconnu des Algériens.
Une anecdote mérite d'être relatée. En me rendant au consulat général d'Algérie à Paris, j'ai demandé au préposé à l'accueil s'il connaissait Bentobal ; cette personne, native d'Algérie, me répondit qu'elle ne connaissait pas Bentobal et, comme exemples de personnages historiques algériens, elle me nomma l'Emir Abdelkader et Gamal Abdennasser. Non seulement une de ces deux personnes n'a rien à avoir avec notre pays, sauf en tant que perturbateur de notre histoire, mais l'histoire de son propre pays il ne la connait pas et ce gros travail de sabotage et d'ignorance, les divers gouvernements qui se sont succédé en sont les seuls responsables !
La commémoration du décès de Lakhdar Bentobal aura lieu au cimetière El Alia le 21 août à 11h, pour rendre hommage à un des héros de ce pays que les autorités souhaitent tant oublier.


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