La Fédération internationale de football, à travers un communiqué publié hier après-midi sur son site officiel, poursuit sa politique de deux poids, deux mesures, en ne prenant aucune décision, pour ne pas dire qu'elle affiche clairement son parti pris pour l'Egypte, suite aux graves incidents, survenus avant, pendant et après la rencontre Egypte-Algérie de samedi dernier au Caire, comptant pour la sixième et dernière journée des éliminatoires du Mondial. En effet, c'est le moins que l'on puisse dire en lisant ledit communiqué, dont voilà l'intégralité : « A l'heure actuelle, la FIFA étudie les différents rapports et documents relatifs aux incidents qui ont entouré le match Egypte-Algérie. En attendant que la procédure arrive à son terme, la FIFA ne fera aucun commentaire et ne livrera aucune information sur le sujet. Dans un premier temps, la FIFA doit établir les faits. Cette dernière demande à l'ensemble de la famille du football et aux fans du monde entier, en particulier ceux concernés par ce match, de respecter l'esprit du fair-play et de faire preuve de la plus grande retenue afin que chaque rencontre se déroule dans les meilleures conditions. » Ce communiqué laconique est loin d'être à la hauteur des attentes et du semblant de fermeté affichée par l'instance footballistique, dans d'autres cas, généralement beaucoup moins graves, face à des incidents gravissimes, dont ont été victimes aussi bien notre sélection que ses fans dans la capitale égyptienne Le Caire, sur la période s'étalant entre jeudi dernier et dimanche, avec les rapports accablants de la presse algérienne, témoin même de ces événements, en relatant les agressions et les intimidations dont ont été victimes les joueurs et les supporters. Pis encore, c'est consternant quand on lit dans ledit communiqué que « la FIFA doit établir les faits ». De quels faits l'instance de Blatter fait état, alors que ces incidents remontent à une semaine et que le monde entier a vu ce qui s'était déroulé réellement au Caire ces derniers jours ? Même les témoignages de journalistes étrangers sont accablants, sans oublier que le représentant de la FIFA avait ses propres représentants qui ont surtout mentionné tous les dépassements. A moins que l'instance footballistique attende mort d'homme pour intervenir avec fermeté. Désolant et indigne, cette politique de l'autruche de la FIFA, qui reste apparemment la seule à ne pas être au courant « des faits » et des graves dépassements du Caire, au point d'attendre « d'établir ces faits », alors que sous d'autres cieux, une réponse ferme aurait été certainement prononcée. Mais que devons-nous vraiment attendre d'une instance mondiale qui condamne Maradona à deux mois de suspension de toute activité footballistique pour des propos injurieux à l'égard de la presse et qui ferme les yeux sur des incidents gravissimes avec son lot de blessés, en appelant juste au calme et au fair-play au lieu d'agir et de prendre ses responsabilités, en temps qu'organisatrice de ces rencontres des éliminatoires au Mondial.