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Le serment oublié des martyrs
Publié dans El Watan le 21 - 12 - 2013

Mais cette attitude est variable selon les individus, car certains se rapprochent de l'animalité, tandis que d'autres poussent l'altruisme jusqu'à sacrifier leur vie afin de procurer du bien-être à leur communauté. Les héros de la guerre d'indépendance de notre pays furent parmi ces derniers. Mais leur sacrifice a-t-il engendré ses fruits, ou bien est-il tombé dans l'oubli ? Examinons la situation afin de tenter d'éclaircir nos idées. En l'an de grâce 1958, la Révolution était engagée dans le chemin du non-retour jusqu'au recouvrement de notre souveraineté. Pourtant, la situation des populations dans les «zones interdites» était désespérée : outre les brutalités de l'armée coloniale lors des «ratissages», les gens n'avaient presque plus rien à manger.
Pour contourner quelque peu le blocus, les adultes recouraient aux enfants de six à douze ans (parmi eux, l'auteur de ces lignes) afin de ramener de la ville, distante de six kilomètres, le «ravitaillement» (semoule, sucre, café, légumes secs) qui sera partagé avec les hommes du maquis. Malgré cette âpreté de l'existence, les populations avaient foi en l'avenir, car l'indépendance était au bout des souffrances. Pour perpétuer cette flamme révolutionnaire, les moudjahidine (qui seront pour la plupart des martyrs) faisaient le serment qu'en cette Algérie nouvelle l'oppression cédera la place à l'équité, grâce à l'égalité de tous devant la justice et au partage équitable des richesses.
Un demi-siècle après la Libération, le serment des martyrs ne semble pas encore réalisé. Certes, le pays est indépendant, mais nullement la majeur partie de la population qui est sous la domination de nouveaux colons. Pour satisfaire leur boulimie d'anciens colonisés, ils détournent à leur profit la rente provenant des hydrocarbures qui est le bien de toute la communauté. Pourtant, cette richesse naturelle est un don de Dieu qui devrait servir pour le développement de la nation. Il en est autrement puisqu'une partie du butin est transférée à l'étranger, le restant servant à l'activité de l'import-import qui a mis notre économie à genoux. En effet, pour booster leur activité, ils prirent soin de détruire notre industrie en transformant en chômeurs des centaines de milliers de travailleurs. Pour acheter la paix sociale, on engloutit des milliards de dollars dans la création de folkloriques entreprises artisanales (emplois Ansej).
Pour commettre leur gabegie, ils évoquent la «légitimité révolutionnaires», alors que la plupart d'entre eux ne sont que des sous-fifres ayant évincé les vrais dirigeants (GPRA) en 1962. Leur seule légitimité est celle de la force, tandis que la guerre d'indépendance n'est pour eux qu'un fonds de commerce pour continuer à bénéficier des privilèges. Ces dernières années, les usurpateurs furent rejoints par les «bouchkara» (adeptes de l'argent sale) : des individus ayant peu de sens moral, à l'instar de leurs homonymes de la Révolution (des mouchards ayant le visage dissimulé sous un sac).
Ces nouveaux maîtres ne peuvent défendre la dignité des Algériens, car ils sont juste capables d'opprimer les populations et transformer notre pays en une sinistre prison. Pour fuir ce monde infernal, certains de nos compatriotes se suicident, d'autres prennent le chemin de l'exil en traversant la mer à bord d'embarcations de fortune. Ils préfèrent vivre en clandestins dans le pays des anciens colons que de supporter l'injustice qui règne chez eux : les martyrs doivent se retourner dans leur tombe en constatant la négligence de leur serment.
Toutefois, nous sommes tous complices de cette situation : les destructeurs le sont par leurs actes, les autres par leur résignation due à l'indifférence, voire à la peur. Pourtant, notre pays risque la dislocation qui mettra fin à son unité que même le terrorisme barbare n'avait pu concrétiser.
Ce péril ne provient pas des forces étrangères comme le claironnent certains esprits mal éclairés, mais de l'intérieur, conséquence directe de ceux qui détruisent le pays depuis des décennies. Cette partition ne concernera pas des régions pauvres, telles les Aurès ou la Kabylie (n'en déplaise au corbeau blanc du Djurdjura, Ferhat M'henni), mais des régions riches avec des populations misérables qui n'ont pas encore accès aux bienfaits du progrès. Voyant les richesses de leur territoire prendre des chemins détournés, ils seraient tentés de penser qu'ils sont victimes de la domination des autres régions et demander leur autonomie.
La domination étrangère proprement dite débutera après l'effondrement de la rente pétrolière : la plupart des Algériens seront des esclaves des puissances de l'argent venues de l'Occident et du Moyen Orient. En bref, le pays est en danger et tous les patriotes conscients de cela doivent faire quelque chose pour que le sacrifice des martyrs ne soit pas vain. Mais comment entamer ce redressement ?
A près de cinq mois des élections, il est frustrant de constater qu'aucun espoir de changement n'est perceptible à l'horizon. En effet, hormis quelques individualités ayant déclaré publiquement leur intention de se présenter (sans la moindre chance de l'emporter), la majeure partie de l'opposition se contente de pleurnicher ; d'autres attendent le moment opportun afin de sortir de leur trou. Ce n'est guère avec de telles mentalités que l'Algérie sera sauvée. Surtout qu'en face, les adeptes du statu quo érigent des remparts en béton : mise en place des hommes «sûrs» dans tous les rouages de l'administration, domestication des partis politiques «maison» qui assureront le «rabattage» des populations, neutralisation des forces qui pourraient s'opposer aux violations de la Constitution. Malgré l'état de santé handicapant du Présidant, les troubadours de la «boulitique»sortent derbouka, bendir et ghaïta afin de chanter les bienfaits du 4e mandat. Ces opportunistes n'en ont cure de la santé du Présidant, ni des épreuves qui guettent le pays, leur seule préoccupation est la préservation de leurs propres intérêts.
Pour contrecarrer les desseins de ces êtres qui ont perdu le sens de la mesure, les patriotes intègres et conscients de la dérive de notre pays doivent se ressaisir et sortir de leur léthargie en prenant conscience de leurs responsabilités. Contrairement aux années 1990 où la confrontation opposait «la famille qui avance à celle qui recule», aujourd'hui le différend est entre les démolisseurs et les bâtisseurs de l'Algérie. Les premiers se recrutent parmi ceux qui semblent avoir oublié le serment des martyrs, les «bouchkara» accaparant la rente pétrolière, les individus à la solde des puissances étrangères.
Les seconds proviennent des anciens moudjahidine intègres, des patriotes (civils ou militaires) : héros de la lutte contre l'intégrisme, de tous ceux accomplissant convenablement leur boulot pour que ce pays demeure encore debout, des chômeurs demandant un travail pour mener une vie épanouie, des jeunes payés au tiers du salaire minimum garanti. En bref, tous les Algériens qui font passer l'Algérie avant tout, car ils savent que nous n'avons pas un pays de rechange, car «rihet l'ebled» (la senteur du pays ?) n'est disponible nulle part ailleurs. Présentement, le rapport de force est largement en faveur du premier groupe, dont les membres sont soudés par de sordides intérêts de clan, tandis que les forces du changement sont dispersées aux quatre vents. Mais des individus corrompus et corrupteurs, destructeurs de leur communauté sont fondamentalement fragiles, car leur démarche s'oppose aux recommandations de Dieu et au sens de la vie.
Pour hâter la fin de règne des destructeurs, nous devons commencer par combattre nos propre faiblesses qui sont, entre autres la peur, le défaitisme, l'égoïsme, l'égocentrisme (qui engendre le «zaïmisme»). Ce dernier est la cause principale de la dispersion des forces, car chacun croit détenir à lui seul la solution. Pourtant, si on regarde le passé, un exemple revient à l'esprit : celui de Messali Hadj qui renia ses convictions indépendantistes en transformant le MNA et ses hommes (tels le «général» Belounis, Kobus et d'autres messalistes) en alliés de l'armée colonialiste.
Le bon exemple nous vient des dirigeants du FLN originel, tels Boudiaf, Ben M'hidi ou Abane, lesquels en abolissant le culte de la personnalité réalisèrent l'une des plus grandes révolutions des temps modernes en changeant le cours de l'histoire. C'est précisément ce que devraient faire nos «élites» en mettant de côté leur ego, n'ayant à l'esprit que l'intérêt de la nation. Celui-ci exige l'union de tous les patriotes qui s'opposent aux destructeurs en entamant un dialogue afin de chercher les voies et moyens pour mettre fin au marasme et passer à l'action pour réaliser pacifiquement le changement.
Cela paraît difficile, mais pas impossible en nous inspirant de l'exemple des martyrs, car le jeu en vaut la chandelle. En effet, imaginons notre pays, l'actuel plus vaste d'Afrique, disposant des services de sécurité qui traquent les brigands de la base au sommet de la société en appliquant la loi à tous les individus. Le terrorisme étant éradiqué, le citoyen peut vaquer à ses occupations, de jour comme de nuit ; imaginons la rente provenant des hydrocarbures servant pour le développent de l'industrie, de l'agriculture, du tourisme, etc., créant des richesses et offrant des emplois viables pour que nos jeunes puissent réaliser leurs rêves ; imaginons nos politiciens débarrassés de leur esprit perverti pour devenir des guides qui conduisent notre peuple vers le progrès ; imaginons notre algérianité assumée en reconnaissant l'apport de toutes les ethnies : qu'il soit noir, blond ou basané, l'Algérien devrait être fier de son identité. Vous pourriez penser que tout cela n'est que mirage, mais ce rêve deviendra réalité si chacun de nous daigne participer au combat pour la dignité.
Ainsi, le cours du fleuve de la Révolution sera remis à la place qu'il n'aurait jamais dû quitter et nos martyrs pourront, enfin, reposer en paix en constatant que leur serment est exaucé.


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