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L'école et la morale écologique
Publié dans El Watan le 03 - 02 - 2014

L'étude de l'environnement naturel a pris une grande importance avec l'avènement de l'ère atomique et l'explosion démographique mondiale. L'homme peut agir avec une puissance sans précédent sur le milieu vivant dont il ignore la plupart des mécanismes. Cette ignorance a déjà entraîné de nombreuses erreurs (pollution, dégradation des sols, disparition d'espèces…). Pour y remédier, il s'est créé une nouvelle division fondamentale de la biologie : l'écologie, qui étudie les conditions d'habitat des êtres vivants. L'écologie scientifique nomme biosphère l'ensemble des organismes vivants et leur environnement terrestre. Elle montre que l'équilibre des écosystèmes et celui de la biosphère elle-même sont menacés par l'érosion, par l'épuisement des sols, par les pollutions que le phénomène de la biodégradation ne suffit plus à résorber et par la dilapidation des ressources naturelles.
Aucun pays n'est à l'abri d'une déperdition dangereuse de sa substance animale et végétale. La biosphère étant limitée, on voit mal comment le système planétaire assurerait sa suivie s'il ne s'autorégulait par l'arrêt de ce développement sauvage irréfléchi qui se fait aux dépens des classes et des pays pauvres. Doctement, des savants utilisent parfois le terme «sphère de la raison», la nappe pensante (noosphère) pour désigner l'enveloppe matérielle de la terre ayant subi l'action des populations humaines devenues une grande force écologique. Friedrich Engels disait il y a déjà plus d'un siècle : «Nous ne régnons nullement sur la nature comme un conquérant règne sur un peuple étranger, comme quelqu'un qui serait en dehors de la nature, mais nous lui appartenons avec notre chair, notre sang, notre cerveau…». «Nous sommes dans son sein et toute notre domination sur elle réside dans l'avantage que nous avons sur l'ensemble des autres créatures de connaître ses lois et de pouvoir nous en servir judicieusement».
L'indifférence et le laisser-vivre ne sont plus de mise. Il faut créer et répandre une morale écologique. L'écologie scientifique dicte son impératif de modération à l'action écologiste : «ralentir, réfléchir, réorienter». Les hommes sont tous solidaires de l'écosystème mondial. «Une seule terre, un seul peuple !», mais cette idée de solidarité universelle n'entre pas aisément dans les esprits et dans les cœurs. Par d'innombrables maillons interposés (défrichement, surpâturage, désertification, mines, carrières, circulation, tourisme…).
L'expansion démographique aboutit à l'appauvrissement de la faune et de la flore dans le monde. 25 000 espèces végétales, 1000 espèces de vertébrés, parmi lesquelles une quantité de plantes et d'animaux irremplaçables pour leurs propriétés alimentaires ou médicamenteuses sont en voie de disparition. Il y a bien longtemps, dans le Middle West américain, la transformation de la prairie (association végétale naturelle) en champ de céréales a donné le Dust Bowl (bol de poussière) décrit par John Steinbek dans Les raisins de la colère.
Protection des espèces végétales en voie de disparition
«C'est injuste de corrompre les règles de la nature.» Montaigne
On estime à 25 000 environ (sur un total de 250 000 espèces) le nombre de végétaux vasculaires rares vulnérables ou en voie de disparition sur les cinq continents. Nombre de médicaments sont tirés des plantes sauvages (curare, cocaïne, quinine). Avec celles qui disparaissent se perd une réserve inexploitée de substances médicamenteuses. L'agriculture et l'élevage des ruminants domestiques mobilisent des surfaces considérables, ce qui laisse d'autant moins de place disponible pour la faune et la flore sauvages. Le dernier santal de l'île Robinson Crusoé (archipel Juan Fernandez) a disparu en 1916. Nombreuses sont les espèces (bignonia de Nouvelle-Zélande, acajou de l'Equateur, palmier de la République dominicaine) qui ne comptent plus que quelques représentants, quand elles ne sont pas réduites à un seul exemplaire.
Les variétés uniques d'une espèce : le «gamhen» du Yémen, la seule cucurbitacée arborescente, la droséracée dionaera, plante insectivore d'Amérique du Nord, ou telle graminée de l'Inde croissant sous la poussière humide des cascades, ou telle composée préglaciaire de l'île de Malte sont à préserver pour leur valeur scientifique. Chez nous, les cèdres de l'Atlas blidéen et des Aurès, le sapin de Numidie des Babors, le chêne-zéne, le chêne-liège, le pin maritime, leur superficie régresse d'année en année. Les incendies, l'abattement clandestin, le déboisement sont les principales causes. Les grandes étendues de champs d'alfa des Hauts-Plateaux sont victimes de surpâturage. Il faut arrêter le désastre !
Le déclin des espèces prouve la dégradation des écosystèmes au sein desquelles elles prospéraient. Les agents de cette dégradation sont en premier lieu la croissance démographique et ses effets : défrichement, surpâturage, désertification. L'exploitation des forêts, les mines et carrières, l'industrialisation, l'urbanisation, la pollution des eaux, la circulation routière, le tourisme prédateur se conjuguent pour arracher les plantes à leur milieu. Les habitats naturels sont aussi attaqués par la multiplication des voies de communication, des grands équipements publics (centrales, barrages…), les dépotoirs, les extractions de matériaux dans les dunes ou les rivières… les campings et les circuits touristiques s'accompagnent d'un excès de fréquentation de certains sites, ce qui entraîne piétinement de la flore et dérangement de la faune.
Enfin, l'agriculture moderne, avec sa mécanisation, ses engrais chimiques, ses désherbants, ses insecticides, et l'industrie avec ses polluants rejetés dans l'air, les rivières et les mers modifient considérablement les habitats naturels. Des pays comme le Brésil déboisent pour étendre la culture de la canne à sucre qui sert à la fabrication du biocarburant dont il est le premier exportateur mondial. Les Etats-Unis et l'Europe consacrent eux aussi de grandes étendues de terres agricoles à la culture du maïs, du colza, du tournesol, de la betterave, du blé nécessaires à la production des agrocarburants. Partout où l'arbre recule, le désert avance. Il progresse de 100 000 hectares au nord du Sahara, de 13 000 hectares aux confins du Thar en Inde, de 2 à 3 km au Chili sur un front de 80 à 160 km.
La pédagogie de l'environnement : les jardins scolaires
«Rendez votre élève attentif aux phénomènes de la nature, bientôt vous le rendrez curieux.»
J. J. Rousseau
Dans un domaine dont dépend directement la vie quotidienne des hommes, s'impose plus qu'ailleurs le contrôle des citoyens et leur participation effective à l'aménagement de leur existence. En ce sens, l'écologie, pensée scientifique qui se veut à la fois globale et rigoureuse, est presque une gageure épistémologique. La crise écologique que nous connaissons est le résultat d'une contradiction entre le caractère limité des ressources et des possibilités de régulation naturelles et le caractère d'accumulation et de croissance illimitées des processus techno-économiques de la civilisation industrielle récente. Dans un domaine dont dépend directement la vie quotidienne des hommes s'impose plus qu'ailleurs le contrôle des citoyens et leur participation effective à l'aménagement de leur existence. Plus que toute autre étude, les sciences de la nature, à condition qu'elles soient enseignées dans un esprit et avec des méthodes appropriées, permettent de développer l'esprit d'observation.
Elle doit être, chez l'enfant, soigneusement cultivée car elle est nécessaire pour le préparer à prononcer un bon jugement et lui inspirer une conduite raisonnable. L'enseignement scolaire ne doit pas seulement être fondé sur la lecture de livres, mais fait de plus en plus appel aux ressources des jardins de manière à montrer, selon les données locales, à l'enfant la part mystérieuse encore de la nature et la part de l'homme ainsi que l'union des deux efforts pour créer. «Le milieu naturel, constitué par une ferme, des champs, des prairies, des animaux à élever, des plantes à semer, à soigner, à récolter, représente le vrai matériel intuitif capable d'éveiller et de stimuler les forces cachées dans l'enfant», disait le médecin et pédagogue belge Decroly et les fruits qui se développent sont observés jour après jour.
Les plantes d'intérieur sont alignées dans les couloirs propres et protégés de l'établissement ; elles sont entretenues régulièrement par les écoliers. Au bord des fenêtres, les pots de plantes fleuries qu'arrosent à tour de rôle les élèves de la classe, sous le regard attentif du maître… il faut dire cette fierté des enfants d'une école de Bab El-Kantra à Constantine présentant aux parents d'élèves et responsables d'éducation, à chacune de leurs visites, les beaux régimes de bananes pendants d'un bananier qu'ils ont planté et soigné avec leur enseignant dans le jardin de l'établissement.
C'est une note de gaieté et de couleurs. Ces fleurs s'élèvent à l'aise, sur de longues tiges ou s'infléchissent gracieusement suivant le port : elles font alors une impression de liberté élégante qui n'est pas à dédaigner pour l'éducation esthétique et morale, mais aussi elles sont vraies et auront réveillé sûrement des vocations de fleuriste, d'horticulteur, de botaniste dans l'esprit et le cœur des écoliers. Une école verte, fleurie, accueillante, habituera l'élève à vivre dans une atmosphère de beauté, puis contribuera à développer en lui le sentiment esthétique, le goût des fleurs (sur les bords des fenêtres, aux balcons, dans les jardins) et l'amour des espaces verts.
L'environnement, un centre d'intérêt
«Ces feuilles qui tombent comme nos ans, ces fleurs qui se panent comme nos heures, ces nuages qui fuient comme nos illusions… ces fleurs qui se glacent comme notre vie, ont des rapports secrets avec nos destinées…» Chateaubriand
Dans le but de chercher à sensibiliser le monde scolaire au respect des écosystèmes, l'école doit définir un enseignement attentif à l'environnement en utilisant très largement des expériences concrètes d'étude du milieu. L'élève ainsi sensibilisé prendra conscience des défis à relever pour la protection de la nature. Le lac, l'oued, le champ de blé, la montagne, la forêt, l'arborétum, la pépinière, l'oasis, les dunes, le chott, le verger, le potager, chez le fleuriste, s'offrent comme autant de thèmes d'exercices innombrables pour l'observation, l'association, l'expression. Ils créent le dépaysement et suscitent de ce fait la curiosité et la découverte. Ils aident aussi l'enfant à conquérir son espace, à élargir sa vision des choses et des êtres. Ils permettent de renouer avec la nature et les éléments, l'air, l'eau, la terre, les plantes et les fleurs qui sont autant d'occasions de contribution, de confrontation, de connaissance sensible, indispensable support à l'élaboration des idées. S'impliquer dans une opération de reboisement animé par un technicien des forêts ne serait pas de trop. Les arbres contribuent largement à la protection, à la richesse et à la parure d'un pays. «Celui qui a planté un arbre, dit un proverbe de chez nous, n'est pas passé vainement sur la terre et ses descendants lui devront son ombrage…». Auprès de mon arbre, je vivais heureux, a chanté Georges Brassens. Belle sagesse écologique qu'il nous faudrait méditer ! Car le domaine forestier fait peau de chagrin : il rétrécit à vue d'œil. L'ensemble des forêts du globe dégageraient actuellement près de 40 000 milliards de tonnes d'oxygène, merci pour nos poumons !
«Sans plante verte, pas de vie»
«La forêt précède l'homme, le désert le suit.» (anonyme)
Les associations nationales de protection de l'environnement peuvent aider l'école en y organisant des projections, des expositions avec la collaboration de spécialistes (conservateurs des forêts, inspection départementale de l'environnement, ingénieur chimiste, biologiste, médecin…) suivies de mini-débats, de mini-colloques. Les interrelations entre les êtres vivants et les grandes lois qui gouvernent les mondes végétal et animal incitent nécessairement les jeunes au respect de l'homme, de ses activités, de son patrimoine culturel, aux préoccupations d'ordre esthétique et en même temps à un civisme éclairé. La protection de l'environnement n'est en effet ni une exigence désincarnée ni un devoir abstrait, c'est une tâche permanente et quotidienne, un idéal collectif que chaque individu peut et doit faire progresser à la mesure de ses moyens. Lieu géométrique des réflexions sur l'action éducative, la nature peut également jouer le rôle d'école de civisme pour les jeunes d'aujourd'hui.
Le rôle pédagogique des vivariums
«C'est que vents, ondes, flammes, arbres, roseaux, rochers, tout vit! Tout est plein d'âmes.» V. Hugo
L'initiation biologique et expérimentale à l'école élémentaire doit contribuer de la meilleure façon à la formation générale des élèves, leur donnant très tôt la joie de vivre, de connaître la vie et ses mystères, de protéger la nature dans l'intérêt même de l'homme, le désir d'apprendre, de toujours mieux faire, finalement l'envie et le moyen de grandir. Autour du vivier, de l'aquarium, de l'insectarium, du terrarium, de la volière, du clapier, du poulailler, des observations sur le développement et la vie des poissons, oiseaux, lapins, insectes… sont suivis et analysés (principales étapes d'évolution de la grenouille par exemple : œufs, têtards…), sont opérées de façon ludique. Quel est le rôle de l'animal ? Il aide à l'épanouissement de l'enfant et parvient à transformer l'école en un lieu où l'on fait l'apprentissage du réel, de la vie. Que de questions à poser à leur sujet auxquelles le maître répondra en évitant toute prétention scientifique aussi fastidieuse que prématurée ! Quelle intense curiosité provoque leur aspect, leur forme, leur couleur, leurs aptitudes, leurs jeux…
La classe émerveillée, inlassablement curieuse, impatiente, fait cercle autour du lapin ou de la tortue grignotant allégrement une feuille de laitue, ou du lapin se toilettant avec une application minutieuse et comique : on les regarde, attentifs, on les touche, on les compare, on échange des impressions. Comment mesurer le diamètre d'une coquille d'escargot ? L'escargot voit-il les objets qu'on lui présente ? Comment se reproduit-il ? Peut-on voir ses œufs ? Quand ? Où ? Que doit-on en faire pour les voir éclore ? Autant de questions qui peuvent être posées à l'enseignant. Plus tard, on les racontera, puis on les représentera en des dessins charmants et colorés, reflets de la perception, du potentiel et de l'individualité de chaque élève. L'observation de l'escargot est un exercice sensoriel débouchant sur un apprentissage de vocabulaire. Il y a un rapport avec le vécu, les pratiques instrumentales, l'autonomie de l'enfant, la nécessité d'un effort
d'abstraction : c'est l'objet qui détient la vérité.
Ainsi, l'enfant prend l'habitude de s'étonner, de chercher à comprendre et forge à sa mesure les instruments intellectuels d'une compréhension ultérieure ; cet acte pédagogique consiste à lui faire sentir que l'analyse du monde est une nécessité. L'esprit éveillé prend alors conscience des faits du monde et de leurs rapports. Ne dit-on pas, en science pédagogique, que l'éveil est l'étincelle qui établit les synthèses ? La présence d'animaux à l'école, qui devient de ce fait le prolongement naturel de la vie, génère une sécurisation qui stimule la scolarisation et l'insertion des enfants dans le groupe scolaire. On s'efforcera systématiquement d'inculquer à l'écolier non seulement une saine curiosité, mais le sentiment de l'unité des êtres, le respect de la vie, l'horreur de toute souffrance, en un mot une sympathie.
C'est donc bien ce respect pour les bêtes et les plantes qu'il faut faire germer chez l'enfant, non seulement dans le but de former des défenseurs des animaux et de la nature, mais avant tout pour en faire un homme sain et équilibré. La croisade pour la défense de l'humanité ne peut réussir que si l'éducation, qui doit reposer sur le respect intelligent de la faune et de la flore, apporte une vue claire des problèmes de l'homme de son avenir ambigu, de sa puissance et de sa fragilité.
«L'homme n'est qu'un roseau, le plus faible de la nature; mais c'est un roseau pensant.»
Pascal
Nous croyons fermement que l'intelligence des individus est assez remarquable pour concevoir et appliquer les moyens de faire échec aux dangers qui menacent l'aventure humaine. La société des hommes doit s'organiser, elle a tous les moyens pour découvrir les clés d'une organisation qui la mettrait à l'abri, et penser en premier lieu à une inversion économique : l'adoption d'une autre économie, fondée sur la préservation vitale et non plus sur le profit et le rendement ; une inversion aussi dans les valeurs morales et sociales, car la morale écologique n'est pas celle que privilégie notre société. «L'accélération de ces derniers siècles, mutation provoquée par l'intelligence, risque d'être catastrophique, sauf si cette intelligence parvient à prendre le dessus sur la stupidité de ceux qui provoquent les pollutions de toutes sortes» confiait le volcanologue Haroun Tazieff. La bonne gestion à long terme de la maison Terre ne pourra pleinement se développer sans la participation active du plus grand nombre et son triomphe assurera dès lors la protection, l'aménagement écologique, la reconstitution du patrimoine naturel pour aujourd'hui et pour demain.


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