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Biodiversite : Les dangers de l'exotisme
Publié dans Le Financier le 29 - 10 - 2010


par S SLAMA
Alors que l'année est en phase de clôture, la biodiversité n'a pas fait l'objet d'une préoccupation soutenue. A peine si, à l'occasion de la Journée internationale de la biodiversité, les Directions de l'Environnement furent tenues de marquer l'événement à travers différentes actions.
Bien entendu, ce fut là l'occasion de quelques discours de circonstances et de résolutions qui n'ont pas pour vocation d'aboutir. Oran ne fut pas en reste et est une simple foire commerciale en l'occurrence, les floralies furent transformées à l'occasion en événement consacré à la biodiversité. Pour cet écologiste de l'Algérie profonde, «en milieu méditerranéen l'un des écosystèmes les plus fragiles du globe, la biodiversité est un sujet bien trop important pour se suffire de quelques manifestations plus exhibitionnistes qu'autre chose».
Mourad, étudiant en biologie végétale déplore que «cette année en particulier, rien n'a été fait pour faire connaitre la richesse de la flore locale dans les écoles. Les collèges ou les lycées, même les Universitaires ignorent ce que l'on trouve localement». Cette réflexion fait démarrer Anissa, prof de sciences dans un CEM : « j'ai voulu visiter avec mes élèves le jardin public et leur faire découvrir sa végétation, il n'y a aucun moyen d'identification même pour les plantes les plus communes». La forêt de chêne liège de M'sila est un écosystème rare dans la région, mais nous ne savons presque rien de ses richesses. Selon Mourad «il n'y a à ce jour aucun inventaire complet et d'établir à peine si quelques travaux universitaire sont disponibles». Selon un cadre du service des forêts qui préfère garder l'anonymat comparativement aux cartes de la végétation de la période coloniale, la végétation aurait largement régressé faute d'une stratégie pour la protéger. Les raisons de cette régression sont nombreuses, le surpâturage, qui fait que certains végétaux prisés par les ovins et les caprins sont en voie d'extinction, alors que d'autres connaissent une large expansion. L'arrachage répété et dans les même endroits d'arbrisseaux et de plantes vivaces, par des herboristes pour récupérer des morceaux de racines et des bulbes épuisent les stations. Jusqu'aux visiteurs du weekend qui massacre allégrement la forêt en stationnant leurs voitures en trop grand nombre en lisière des pistes sous les mêmes arbres qui finissent par stériliser les sols fragiles et rendre toute repousse impossible. Ainsi le productivisme agricole qui fait que l'on utilise de plus en plus de désherbant complet, l'absence presque totale de rotation dans les cultures et le combat que l'on mène avec acharnement contre les jachères sont des dangers potentiels pour la biodiversité de nos campagnes. Fethi ingénieur agronome et enseignant, souligne que le catalogue Australien mentionne l'inscription de nombreux cultivars de fétuque, de ray-grass, de dactyle, de phalaris et de medicago issus des ressources génétiques introduites à partir de l'Afrique du Nord. A l'ICARDA, 24 % du germoplasme conservé est de type fourrager, dont 66 % proviennent d'Afrique du Nord, alors qu'au niveau mondial sur les 15 espèces fourragères les plus collectées, l'Algérie participe pour 2.196 accessions soit 42 % du nombre total d'accessions». Pour les agronomes puristes l'introduction anarchique de variétés importées se sont révélées, dans beaucoup de cas, peu adaptées au climat et/ou aux systèmes de production adoptés. Les fourrages naturels sont plutôt soumis à la pression engendrée par les transformations des systèmes de production, notamment le défrichement et l'extension des cultures, l'augmentation des effectifs des animaux et le pâturage continue. Ainsi les écosystèmes des prairies sont en net recul suite à l'accroissement des surfaces de cultures, alors que dans les parcours pastoraux et sylvo-pastoraux les espèces palatables et appréciées par les animaux sont exposées, dans beaucoup de situations, à une pression ne leurs permettant plus, à tous les coups, une régénération durable.
La diversité et la richesse de la flore de notre pays, avec quelque 4.287 espèces recensées, sont parmi les plus importantes de la Méditerranée. Quelque 640 des espèces répertoriées en Algérie sont considérées comme rares et 327 soit 8% du total sont menacés. A noter que 168 espèces sont endémiques et spécifiques à l'Algérie et doivent être absolument protégées. La préservation de la biodiversité c'est aussi la lutte contre les plantes invasives. Elles seraient légion dans nos villes et nos campagnes. A Oran à l'occasion du GNL 16, une nouvelle variété de robinier à fleur rouge a été introduite, or il existe localement et depuis longtemps une variété à fleur blanche . Certes, il n'y a pas encore danger en la demeure, mais l'introduction d'une nouvelle variété ne peut plus se faire sans tenir compte du caractère invasif du végétal. Le robinier pseudo acacia est considéré comme envahissant dans la quasi totalité de son aire de répartition. C'est un arbre agressif qui empêche la croissance des espèces natives. La litière qu'il produit est très riche en azote et favorise l'installation d'espèces nitrophiles. Le robinier présente des qualités qui autorisent son utilisation Pour la végétalisation de talus, de décharges, d'anciennes mines et de terrains pollués et acides, car son système racinaire stabilise le sol et l'enrichit en azote. Sa vitesse de croissance qui va de 4 à 12 cm par jour en début de croissance, sa capacité à drageonner et à rejeter de souche en fait un arbre remarquable pour les terrains à problème
Le caractère invasif d'une plante n'est pas immédiat en fait, selon les spécialistes il n'apparait que 40 à 50 ans après l'introduction du végétal. Une plante envahissante est par définition une «espèce exotique naturalisée dans un territoire qui modifie la composition, la structure et le fonctionnement des écosystèmes naturels ou semi-naturels dans lesquels elle se propage» Les invasions biologiques sont unanimement reconnues comme un réel problème à l'échelle mondiale. Les organisations internationales et les gouvernements se mobilisent autour de ce phénomène, considéré comme l'une des plus grandes causes de perte de diversité biologique. Il n'existe pas de «profil type» pour les plantes envahissantes. Celles-ci présentent des traits biologiques très variés. Elles ont souvent une croissance rapide, des modes de reproduction sexuée ou végétative très actifs. Elles sont, par ailleurs, très compétitives et résistantes. Souvent, leur caractère envahissant ne se révèle qu'à la suite d'une phase de latence de plusieurs dizaines d'années après leur introduction. Les plantes envahissantes se caractérisent en fait par les nuisances qu'elles génèrent sur l'environnement, sur les activités humaines, sur la santé ou encore sur les paysages. Elles entrent en compétition avec les espèces autochtones et peuvent concurrencer ou menacer des espèces rares, protégées ou à forte valeur patrimoniale. Par leur prolifération, elles modifient également les écosystèmes et peuvent, en conséquence, perturber la faune sauvage. Les modifications du milieu qu'elles entraînent peuvent avoir des répercussions sur le pastoralisme en diminuant la valeur fourragère des pâtures, ou sur la circulation de l'eau en milieu humide. Elles peuvent également devenir des pestes pour les cultures et diminuer les rendements agricoles. Quelques espèces posent des problèmes de santé publique, qu'elles soient allergisantes, urticantes ou encore photos sensibilisantes. Les habitats naturels soumis à des perturbations d'origine naturelle (incendie, éruption volcanique, crues) et surtout artificielle (déforestation, mise à nue de la terre, surpâturage), sont généralement les plus sensibles aux invasions végétales.
Cette année consacrée par la Communauté internationale à la biodiversité aurait peut être était une occasion de faire un petit bilan sur l'utilisation et l'introduction des végétaux exotiques dans notre pays. Cela nous aurait amenés à réfléchir sur ce qui se fait en matière de plantations en milieu urbain et périurbain. Ainsi pour l'exemple à Oran la création d'une pseudo forêt urbaine autour de daya't Morsli a été réalisée avec essentiellement des acacias, une espèce largement connue pour son caractère invasive. Selon des forestiers, c'est la résistance au sel qui a été le critère déterminant. Un résonnement quelque peu alambiqué. Le Mimosa dealbata forme des peuplements denses qui entrent en compétition avec la flore indigène. Il émet des substances toxiques qui limitent la germination et la croissance racinaire de la végétation locale. Les colonies qu'il forme perturbent la dynamique naturelle de formations végétales littorales ou rivulaires (Oueds thermo-méditerranéens à Lauriers roses). Toutefois la plantation de dayat Morsli qui est un espace circonscrit appelé à connaître un réaménagement n'est pas trop grave et même insignifiante. En fait la catastrophe si l'on peut dire provient des plantations d'acacia réalisée par les entreprises chinoises sur le tronçon oranais de l'Autoroute Est-Ouest. Pour cela l'entreprise chinoise ne s'est pas trop broyée les méninges, elle a tout simplement créer une pépinière à El-Kerma. La multiplication du mimosa dealbata par semis étant assez simple avec un taux d'échec insignifiant. Il semblerait que l'entreprise chinoise chargée de la réalisation de l'autoroute, ne c'est pas encombrée de l'avis des forestiers et encore moins des spécialistes de l'Environnement ou même d'un paysagiste-conseil pour réaliser les plantations d'alignement routier. Aujourd'hui à Oran, il n'est pas possible de lever les yeux sans voir la frondaison des ailantes, plus connus sous l'appellation de faux verni du Japon. Par endroit se sont de véritables forets qui se sont installées. Jusque dans les jardins de la wilaya ou cet arbre, par ailleurs nauséabond forme de véritables petites forêts. Un arbre tellement invasif qu'il intéresse les scientifiques qui testent les toxines qu'il émet pour produire un herbicide naturel. Son puissant système racinaire et sa grande faculté à drageonner occasionnent des dommages sur les fondations, les bouches d'égout, les trottoirs et les places. A l'instar du robinier l'ailante est un arbre intéressant pour terrain déstructuré à la condition que sa propagation soit étroitement surveillée. Les plantes invasives dans notre pays sont nombreuses, et proviennent aussi bien d'Afrique, d'Asie que des Amériques. Dans leurs majorités, elles ont étés introduite durant la période coloniale pour des raisons esthétiques Certes très peu ont quitté le périmètre urbain ou périurbain à l'exception des Carpobrotus plus connus sous l'appellation de griffes de sorcière qui se sont grandement propagées sur les dunes littorales quelques fois volontairement pour retenir et consolider le sable. Fautes de données, on ne peut pas dire qu'elles constituent un danger certain pour la végétation autochtone à l'exception de l'opuntia plus connue sous l'appellation de figues de barbarie qui constituent un danger en milieu rocheux, un habitat pour de nombreuses plantes rares. Il est toutefois urgent d'instituer un observatoire et un réseau de surveillance. C'est là un travail qui peut très bien échoir aux Associations écologiques à la seule condition que les pouvoirs publics locaux et nationaux s'impliquent à travers la réalisation d'un listing et la mise à disposition d'un minimum d'outils. L'Association Bel Horizon a bien, commencé à travailler sur cette question et compte présenter un fichier des plantes exotiques naturalisées chez nous.


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