Le pharmacien d'officine veut désormais s'affirmer en tant qu'acteur de santé et participer activement à améliorer le système sanitaire algérien. Un rôle pour lequel il est voué et qu'il compte jouer pleinement. C'est ce qui ressort des Journées scientifiques organisées depuis hier par le Syndicat national des pharmaciens d'officine (Snapo) d'Alger portant sur l'élargissement de la pratique officinale et les groupements de pharmaciens comme modèle alternatif de la distribution. L'exercice officinal est aujourd'hui très réduit, voire insuffisant, a estimé Rahem Chafik, président du bureau d'Alger du Snapo. Pour lui, le pharmacien ne doit pas se contenter de la dispensation des médicaments, mais doit être un acteur actif de santé car la pharmacie est un espace ouvert à tout le monde. L'objectif de ces journées est justement d'expliquer aux pharmaciens, qui sont aujourd'hui 8000 à 9000 à travers le pays, la nécessité de faire un pas vers la pratique d'une activité élargie et le développement du concept de diversification de la pratique officinale, tel que préconisé par l'OMS et la Fédération internationale des pharmaciens (FIP) dans un rapport publié en 2006. «Le but est d'être plus près des nouvelles réalités de l'exercice officinal afin de mettre en lien une pharmacie moderne avec la mutation de la distribution initiée par les groupements officinaux, depuis suivis par l'ensemble des acteurs de ce secteur», a déclaré M. Rahem. Et de signaler qu'il y a un potentiel dans cette corporation qu'il faut impérativement exploiter ; les actions qui seront initiées engendreront des économies considérables. Le pharmacien d'officine, souligne M. Rahem, peut jouer un rôle très important dans la prévention de certaines maladies telle que le diabète, l'hypertension et autres. Comme il peut également participer activement à des dépistages de certaines pathologies. Cet élargissement de l'activité, qui donnera un rôle très actif au pharmacien, doit, selon M. Rahem, être réglementé et codifié. «Nous ne voulons pas nous substituer au médecin. Nous voulons participer activement au système de santé et nous avons des propositions à ce sujet. Nous lançons un appel aux pouvoirs publics pour mettre en place un cadre réglementaire afin de faire aboutir ce projet et prévoir des mesures incitatives du pharmacien, tels des allégements fiscaux, des marges bénéficiaires ou une rémunération. Des mesures qui peuvent être discutées et débattues», a-t-il ajouté. Et de plaider pour l'encouragement des groupements officinaux dans un cadre légal car ils ont connu, selon lui, un engouement de la part des pharmaciens «qui ont souffert durant des années des pratiques commerciales indignes de certains grossistes avec des répercussions négatives sur la distribution voire sur les patients algériens», a-t-il indiqué. Des ateliers sont programmés aujourd'hui pour justement débattre de la question, où une expérience étrangère dans le domaine sera présentée.