Elle a invité pour l'occasion des poètes, écrivains, journalistes et artistes. «Nous avons décidé de créer cette association en raison du vide culturel qui existe à Bordj Menaïel et même dans la wilaya de Boumerdès. Il existe une centaine d'associations dans cette wilaya, mais peu sont présentes sur le terrain», a estimé Merzak Hamadache, président de l'association. Il a salué le jeune poète, Nacereddine Haddid, qui a soutenu l'association dès sa création et a rendu hommage, entre autres, aux poètes Toufik Ouamane, Nacer Bakria et Mohamed Djaâfer, à l'écrivain et journaliste Abderrazak Boukeba, au romancier Samir Kacimi, au dramaturge Omar Fetmouche, au journaliste Youcef Baâloudj, au comédien Hacen Azzazni, et à l'ancien footballeur Mohamed Agrani… Toufik Ouamane, Nacer Bakria et Abderrazak Boukeba ont lu des textes poétiques rafraîchissants et au goût doux-amer. «Nous voulons réaliser le rêve d'une véritable liberté d'expression dans le pays et continuer ce qui a été réalisé», a soutenu Abderrazak Boukeba. Samir Kacimi a évoqué les petits secrets de l'écriture littéraire et son attachement à Halabil, son troisième roman. «L'écriture littéraire ne peut pas démarrer du hasard. C'est le fruit d'une réflexion et d'une construction», a-t-il dit. Selon lui, l'autobiographie domine la littérature arabe actuelle. Youcef Baâloudj a évoqué la pièce Al Fazaâ, montée dernièrement par le Théâtre national algérien (TNA), mise en scène par Lynda Sellam. La pièce est en tournée actuellement. Le texte a obtenu un prix à Sharjah, aux Emirats arabes unis. «Je souhaite que dans chaque commune il y ait un théâtre comme celui d'El Sinjab à Bordj Menaïel», a relevé Youcef Baâloudj. L'expérience du théâtre de poche demeure peu connue en Algérie. El Sinjab est l'un des premiers en Algérie. «La création de cet espace théâtral est une histoire de beaucoup de sacrifices, d'un combat commencé dans les années 1970. Bordj Menaïel connaît le théâtre depuis les années 1940. La ville a organisé le premier festival du théâtre expérimental en Algérie», a souligné Omar Fetmouche, qui s'est rappelé de la venue de Kateb Yacine dans les années 1970. Ouvert en 1998, le théâtre El Sinjab a été détruit par le séisme qui a frappé la région de Boumerdès en 2003. «La reconstruction de l'édifice a duré six ans. Nous avons repris nos activités, surtout avec les pièces destinées aux enfants. Des associations telles que Dzaïr El Khir nous aident à avoir un programme culturel. Nos portes restent ouvertes», a précisé Omar Fetmouche. Il a annoncé la générale d'une nouvelle pièce (une comédie) pour le 7 juin prochain. Le comédien Hacen Azazni a, pour sa part, parlé de son expérience, de ce qu'il a appris de Abdelmalek Bouguermouh et de sa volonté d'aider les jeunes à suivre la voie de l'art théâtral. «Il faut travailler dans la joie et être patient pour réussir», a-t-il plaidé.
