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Rasmane Tiendrébéogo. Réalisateur et scénariste burkinabe : « La jeunesse africaine a besoin de son cinéma »
Publié dans El Watan le 15 - 12 - 2009

Présent à Alger dans le cadre de la tenue des 6es Journées internationales du film d'animation qui se déroulent du 13 au 15 de ce mois à salle Ibn Zeydoun, le réalisateur et scénariste Rasmane Tiendrébéogo donne une vision plutôt perspicace du cinéma d'animation algérien et burkinabe.
Comment êtes-vous venus dans le monde du cinéma ?
Je suis né en 1971 au Burkina Faso. J'ai suivi une formation en art plastique et en calligraphie au Centre national d'artisanat de Ouagadougou de 1995 à 1997. En 1998, je suis entré à la direction de la cinématographie nationale de Ouagadougou pour suivre une formation en cinéma d'animation, cependant, je suis avant tout un chef décorateur mais aussi un réalisateur en cinéma d'animation, je suis venu d'abord dans le cinéma en tant qu'- aide décorateur en 1991, par la suite, je suis passé d'assistant à chef décorateur.
Dans le souci d'approfondir mes connaissances cinématographiques sous d'autres aspects, j'a décidé de m'orienter vers le cinéma d'animation. Tout a commencé en 1996 par le biais de la coopération Nord-Sud en Belgique, en collaboration avec le Burkina Faso et ce, dans le cadre de la formation d'un jeune cinéaste africain dans le domaine du cinéma d'animation. J'ai saisi cette opportunité pour me former, et cela a duré quatre ans. Une fois ma formation terminée, je suis parti à Bruxelles pour me perfectionner. Il est clair que j'ai profité de cette formation pour sortir mon premier film intitulé Tiga le guérisseur en 2001.
Après la réalisation de votre deuxième court métrage Tiga au bout du fil en 2004, vous caressez d'initier une série autour du personnage Tiga...
Tout à fait, mon intention est de créer une série sur ce personnage. Mon premier court métrage aborde la thématique de la médecine traditionnelle, car au Burkina Faso, 80% de la population n'arrive pas à accéder à la médecine moderne à cause du manque de moyens du fait qu'il y a des gens de mauvaise foi qui passent pour des guérisseurs. J'ai voulu jeter un regard critique à l'endroit de ces gens car la médecine c'est avant un métier. Le deuxième court métrage Tiga au bout du fil tourne autour de la problématique du téléphone portable. Quand le téléphone portable est arrivé au Burkina Faso, cela a suscité de l'intérêt et de la curiosité. J'ai voulu dire que le téléphone portable est un moyen de communication comme tant d'autres mais qu'il est également un outil de travail. Il doit être utilisé à bon escient. Le scénario de mon prochain film est presque prêt. Il portera sur le mariage, basé sur des intérêts. C'est un thème universel. Maintenant, il faut attendre la production. Je profite de l'occasion pour lancer un appel à toutes les bonnes volontés qui peuvent et veulent me suivre dans ce projet.
Justement, quel regard portez-vous sur le film d'animation au Burkina Faso contrairement à l'Algérie où il est au stade embryonnaire ?
C'est cela le paradoxe. J'avais un autre regard sur le cinéma d'animation en Algérie par rapport à nous. Nous au Burkina Faso, on n'a pas les moyens pour réaliser des films, mais il y a en quelque sorte un environnement favorable pour nous exprimer. Seulement, c'est le manque de moyens qui nous bloquent. Par contre ici, j'ai comme cette impression qu'il n'y a pas ce climat en Algérie qui permettrait aux artistes de s'exprimer. Il est vrai que c'est la première fois que je viens en Algérie et que je ne connais pas bien le terrain, mais c'est cette impression que j'ai. Je ne fais nullement allusion à un blocage, mais il n'y a pas une mentalité pour susciter les gens à la création dans le domaine du cinéma d'animation. Sinon, je ne pense pas que cela soit une question de moyens, c'est plutôt une histoire d'éducation culturelle en animation.
Que préconisez-vous alors comme solution pour hisser le cinéma d'animation en Algérie ?
D'une manière générale, je dirai que nous assistons à une crise et à une guerre culturelle mondiale. Je pense que l'Afrique n'est pas en reste. On doit gagner cette bataille culturelle. Il ne faut pas que les autres (les Occidentaux) nous imposent toujours des films et des cultures qui viennent d'ailleurs. Si vous observez bien les choses, vous verrez en réalité que l'imaginaire africain se balade dans des univers culturels qui ne collent à rien avec leur réalité et leur culture. Il faut remédier à cela. Je pense que nous sommes dans un créneau qui nous permet facilement de régler ce problème. Une fois de plus, nous avons besoin de nos autorités pour régler ce problème. Nous avons besoin d'un climat favorable pour raconter les histoires de chez nous. Il faut une synergie et un panafricanisme.
Nous sommes mieux placés pour raconter nos histoires, nos légendes et nos faits de société. Si cela se faisait, ça ne serait que de la falsification et des clichés, alors que la jeunesse africaine ne supporte plus cela. La jeunesse africaine a besoin de son cinéma. Elle a besoin de se voir au cinéma et de se situer par rapport à sa culture à l'écran et s'identifier. Je pense qu'il est temps de rebondir et susciter l'intérêt du film d'animation en Algérie. Il faut arriver à travailler ensemble de sorte qu'Alger devienne la capitale du film d'animation africain. A partir de là, une fois de plus, on doit faire appel à nos autorités qui doivent épouser nos idées, qu'elles essayent de mettre un climat favorable, de telle sorte que les cinéastes pourraient se retrouver à Alger pour réfléchir. Si Alger est la capitale du film d'animation, c'est que cela est un carrefour. Le Burkina Faso est reconnu mondialement à travers le Fescapo.
Les Africains ont créé ce festival, mais actuellement, c'est le Fescapo qui porte les Africains, faisant en sorte qu'avec le cinéma d'animation, cela soit la même chose. Par le biais de l'association Patrimoine, cette dernière peut servir de passerelle pour cela, c'est-à-dire avoir des agences ou encore une commission, habilitées à récolter les éventuels produits. C'est à partir de là, qu'on pourra avoir des œuvres de qualité. Je demeure optimiste. Je suis convaincu qu'on va gagner non seulement la bataille, mais également la guerre. Tout est là, c'est juste un manque de moyens. Il faut créer ces moyens. Le cinéma peut être le levier de l'économie, c'est la culture qui aura le dernier mot pour le développement de l'Afrique.
Partout dans le monde, la formation reste la condition sine qua non pour développer le cinéma d'animation...
Actuellement, beaucoup de personnes sont passionnées de cinéma d'animation mais qui ne savent pas comment devenir animateur ou réalisateur. Ces jeunes ont besoin de se cultiver cinématographiquement, ceux qui nous ont devancés ont le devoir de passer leur savoir aux autres. Une fois de plus, l'association Patrimoine peut servir de passerelle entre l'Etat et ces jeunes là. Sans la formation, on ne peut pas avancer. Je pense qu'il faut multiplier les modules et les ateliers de formation. Il faut surtout des formations de qualité et ouvrir des filières, car en animation, il y a beaucoup de métiers, à savoir la scénarisation, la réalisation, le décor. Et dans le décor, il y a les accessoires, les costumes ainsi de suite. Il faut connaître et maîtriser toutes ces donnes.
Au niveau du Burkina Faso, ces outils sont mis en place.J'ai bénéficié de cette formation, l'Etat avait mis en place des modules de formation. Actuellement, l'Etat a repris la formation. Au lieu d'avoir des modules de formation, c'est devenu maintenant une école de cinéma de prise de vue réelle. En Algérie, vous avez d'excellents universitaires. Vous avez des écoles dans la ligne de l'art. Il faut profiter de toutes ces opportunités et inviter des professionnels en décor et en réalisation. La synthèse de tout cela peut susciter une volonté et un intérêt certain, instaurant par-là même des filières.


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