La baisse de la production est expliquée par le phénomène de l'« alternance », selon lequel l'olivier produit abondamment une fois tous les deux ans. La direction des services agricoles (DSA) de la wilaya de Bouira n'attend guère cette année une récolte abondante, comme celle qui a été enregistrée durant la dernière saison. Cette année, la baisse est estimée à près de 50%, selon les prévisions de la DSA. « La production semble très faible cette année comparativement à l'année précédente. Nous attendons à ce que le rendement soit de 3 à 3,5 millions de litres de l'huile d'olive. Ce qui est en baisse par rapport à la saison précédente où la récolte était de 6,3 millions de litres », a souligné Mekaouche M'Hand, chef de service chargé de la production animale et végétale au niveau de la direction des services agricoles. Selon toujours le même responsable, la moyenne qui a été produite par chaque hectare d'oliviers, et ce, depuis le début de la campagne, soit la mi-novembre, à ce jour, est de 5 quintaux d'olives. Contrairement à la moyenne qui a été enregistrée au cours de la saison précédente qui était de 22 quintaux par hectare. La superficie récoltée depuis le début de la saison avoisine les 3500 ha. La superficie globale qu'occupe l'olivier dans la région de Bouira, rappelons-le, a atteint les 22 374 ha, dont la partie la plus connue en terme de productivité se situe dans un espace de 18 000 ha. Les services de la DSA prévoient d'ici 2014 une extension de 200 ha. Pour ce qui est des causes de la mauvaise récolte, les responsables de la DSA écartent toutes les probabilités d'avoir comme cause majeure une éventuelle maladie. Cependant, la baisse de la production est justifiée par le phénomène de l'« alternance », selon lequel l'olivier produit « abondamment » une fois tous les deux ans. Comme l'année précédente a été d'un rendement record, l'arbre doit se « reconstituer » cette année afin d'être près à produire pour la prochaine cueillette. D'autre part, il y a près de 200 huileries à travers toute la wilaya, dont 60 sont modernes, 65 semi-modernes et environ une soixantaine huileries traditionnelles. Quant à la commercialisation de l'huile d'olive, aucun mécanisme n'est mis en place pour réguler le marché. C'est pour la deuxième année consécutive que le prix du litre de l'huile d'olive n'a pas encore baissé. Le litre est cédé entre 350 et 450 DA. Cependant, suite à la faible production qui s'annonce, le prix de l'huile d'olive pourrait bien atteindre des sommets. Afin de promouvoir la filière oléicole dans la wilaya de Bouira, les responsables du secteur comptent sur une éventuelle organisation des oléiculteurs. Selon M. Mekaouche, l'exemple de la coopérative de l'huile d'olive de Kabylie, qui réunit les oléiculteurs et oléifacteurs, est très encourageant quant à l'avenir de non seulement l'oléiculture mais aussi toutes les autres filières de l'agriculture. L'objectif de cette coopérative est surtout la collecte de l'huile d'olive, son analyse, en plus son raffinage et sa commercialisation dans de bonnes conditions de qualité et de prix, à l'échelle nationale et internationale. Cela permettrait, à condition que les professionnels s'impliquent, d'influer sur le marché et que l'huile d'olive se vende à sa juste valeur.
