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Essai pour comprendre la situation de l'université algérienne
Publié dans El Watan le 17 - 12 - 2009

Sur le top 100 classement des institutions universitaires en Afrique, 26 institutions maghrébines sont présentes avec une dominance marocaine 13/26 ; et algérienne 11/26 avec à la traîne la Tunisie 2/26.
Sur les 13 institutions marocaines, 7 sont universitaires, 3 sont des facultés, 2 instituts et une école d'ingénieurs, alors que sur les 11 institutions algériennes, 10 sont universitaires et 1 école. (Voire tableau en bas de page) Ce classement montre qu'aucune université algérienne n'est dans le top 4000 du gotha mondial et ne parlons pas de nos écoles, instituts et facultés, alors que les universités sud-africaines et égyptiennes occupent le haut du pavé africain, sans omettre que certaines universités kenyanes, rwandaises et du Botswana sont mieux classées que Constantine, l'USTHB ou Béjaïa. Malgré la controverse suscitée en Algérie, le classement de Shanghai utilise les 4 critères de sélection suivants :
1- 10% pour la qualité de l'enseignement ;
2- 40% pour la qualité de l'institution ;
3- 40% pour les publications de renom et les brevets ;
4-10% pour les tailles de l'institution.
Donc 80% de la sélection dépend de la qualité des chercheurs et de la production scientifique. Essayons de faire une analyse terre à terre pour comprendre pourquoi la recherche algérienne est aussi mal classée. Il n'est pas important dans cette contribution de faire un rappel historique des péripéties de la recherche algérienne, mais on peut dire qu'elle a vu le jour le 22 août 1998 avec la loi 98-11 sur l'orientation et le programme à projection quinquennale sur la recherche scientifique et le développement technologique 1998/2002, modifiée et complétée par la loi 08-05 du 23 février 2008. Cette loi a eu le mérite d'instituer la création des laboratoires de recherche avec des ressources humaines, des budgets d'équipements et de fonctionnement. Hélas, le constat après dix ans de fonctionnement des laboratoires est plus qu'amer, les laboratoires de recherches sont mis sous la tutelle de l'administration de l'université au sens bureaucratique du terme. N'ayant pas d'autonomie réelle, ils dépendent essentiellement du bon vouloir du pouvoir de l'administration. (Imaginez que pour acheter un stylo, un directeur de laboratoire est obligé de faire une consultation, trois factures proforma, un conseil de laboratoire, un PV de choix et remettre le travail à l'administration qui à son tour va prendre son temps dans la vérification, pour faire signer le bon de commande par l'administration, quel gaspillage d'énergie et de moyens pour un stylo). Imaginez encore qu'il est interdit pour un laboratoire de recherche de se doter en micro ordinateurs portables, d'essence, ou de se doter de téléphones... la liste des interdits dépend de l'administration. Toute initiative de recherche devrait recevoir l'aval de l'administration et l'humeur de l'administration dépend des hommes qui la gèrent. Les superpouvoirs accordés par les textes aux administrateurs des universités font de sorte que les organes de consultation deviennent des faire-valoir et gare à ceux et celles qui ne suivent pas le droit chemin.
Comment peut-on expliquer que lors de la dernière décade le nombre de plaintes déposées par les administrateurs des universités sur leurs collègues enseignants n'a fait qu'augmenter, pourquoi cet acharnement de l'administration (constituée de responsables enseignants) sur le corps enseignants, étudiants et ATS, pourquoi les différents organes de consultation de l'université (comité scientifique de département, conseil scientifique de faculté et d'université, conseil de faculté, conseil d'administration, etc.) n'ont pas de légitimité représentative du corps enseignants et ne sont plus producteurs de l'initiative pédagogique, car vide de tout pouvoir de contrôle dans la gestion de l'université. Le système LMD est en soi une bonne réforme pour les notions de passerelles et d'équivalence, mais l'anarchie qui règne dans la confection des cycles Let M pas de concertation nationale, chaque université voulait concurrencer l'autre ne tenant compte ni des défis ni des besoins, a donné une cohorte de licences et de masters n'obéissant à aucune stratégie nationale, ni au court terme ni au long terme. Cette insouciance de mener une démarche pour réformer aura pour seule conséquence de déformer. Les organes d'évaluation de programmes pédagogiques régionaux ou nationaux devraient sérieusement se pencher sur les domaines filières et spécialités à ouvrir en accord avec les axes stratégiques du pays, et non pas faire des réunions que pour faire passer le programme d'un ami ou d'un collègue, qui à son tour rendra la pareille. La durée moyenne de responsabilité dans les universités est de 10 ans, en 10 années les universités algériennes ont régressé, si nous pouvons dire que l'esprit des textes gérant les universités répond peut-être aux aspirations du développement de l'enseignement supérieur, on ne peut pas dire la même chose des hommes qui ont mené cette réforme, car le constat est sans appel, la 1re des universités algériennes est la 23e à l'échelle africaine et 4116e à l'échelle mondiale. L'Algérie dispose d'une importante base sur le plan humain et matériel pour développer une stratégie dans la recherche scientifique et technologique, hélas la condition sociale du chercheur, mais surtout son environnement professionnel et son interaction avec son administration, font de telle sorte que cette ressource vitale du pays fuit vers d'autres horizons. On est d'ailleurs l'un des seuls pays au monde qui souffre le plus de la fuite des cerveaux. Les colloques coûteux, les forums inutiles et des partenariats sans assise devraient cesser dans l'intérêt de l'université, le salut viendra d'une association intelligente de la triade collectivité locale, industrie et université autour des intérêts scientifiques et publics dans un cadre légiféré.
L'auteur est : Enseignant chercheur, université de Béjaïa


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