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Ces dossiers enfermés dans les tiroirs des juges
Publié dans El Watan le 10 - 07 - 2014

Du côté du pôle judiciaire spécialisé d'Alger, l'affaire semble au point mort et rien n'indique qu'elle reprendra de la vitesse de croisière dans les jours qui viennent en raison des vacances judiciaires. Il en est de même pour le dossier de l'autoroute Est-Ouest, en attente d'un procès depuis plusieurs mois. En effet, cette affaire avait été criminalisée et renvoyée devant le tribunal criminel pour être jugée durant la première session criminelle, à la fin de l'année 2013, mais elle n'a pas été programmée. Dix-huit personnes et cinq sociétés étrangères sont poursuivies dans le cadre de ce scandale, qui avait éclaté vers la fin de l'été 2009.
Dans les deux affaires (Sonatrach et autoroute Est-Ouest), les enquêtes préliminaires effectuées par le défunt service central de police judiciaire du DRS, ont fait état de l'implication de ministres dans des transactions douteuses, mais seul Chakib Khelil a été inculpé ; il a même fait l'objet d'un mandat d'arrêt international qui, dans la discrétion la plus totale, a été par la suite retiré. Normal, diront les plus avertis, Chakib Khelil était le plus proche des conseillers du Président, tout comme d'ailleurs Mohamed Bédjaoui, qu'il connaît bien. Les deux hommes se fréquentent et côtoient deux personnages énigmatiques cités dans l'enquête sur l'autoroute Est-Ouest, à savoir Pierre Falcon et Tayeb Kouidri.
Né en Algérie en 1954, détenteur de trois nationalités (française, angolaise et brésilienne), Pierre Falcon est connu pour avoir géré une des plus grandes entreprises d'exportation d'armes en Afrique et en Amérique latine, avec l'appui des services de renseignement et de la droite français. Ses relations avec des pontes du régime algérien lui ont permis d'être un passage obligé pour une bonne partie des sociétés qui voulaient venir à Alger. Les entreprises chinoises n'ont pas dérogé à la règle et les services qu'il leur a rendus auprès des dirigeants algériens n'étaient pas gratuits.
Selon l'enquête préliminaire, les amis les plus proches de Falcon étaient l'ancien ministre des Affaires étrangères, Mohamed Bédjaoui, qu'il a côtoyé lorsqu'il était en poste à l'Unesco, à Paris, mais aussi Chakib Khelil. En le sollicitant, les Chinois avaient frappé à la bonne porte. Ils savaient que Falcon était tellement bien introduit qu'il a réussi à se faire inviter à un Conseil interministériel consacré au projet de l'autoroute Est-Ouest. Certes, la réunion n'a pu se tenir, mais cela n'a pas empêché Chakib Khelil de lui donner la majorité des marchés de réalisation des bases vie au sud du pays et d'installation des pipes, non pas en tant qu'entreprise, mais au titre d'intermédiaire. Sur chaque marché qu'il sous-traitait avec des sociétés étrangères, Falcon prenait sa commission.
Négociant pétrolier, toutes les portes lui étaient ouvertes au ministère de l'Energie, à Sonatrach et au ministère des Travaux publics. Pourtant, à aucun moment de la procédure judiciaire, il n'a été question de le convoquer ou d'établir une commission rogatoire pour l'entendre, ne serait-ce qu'en tant que témoin.Il en est de même pour Tayeb Kouidri, expert judiciaire natif de Meknes, au Maroc, propriétaire de biens en France et en Suisse où il est établi, dont la convocation par le juge (chargé de l'affaire de l'autoroute) est restée sans suite. Il avait quitté le territoire national juste après l'arrestation, en 2009, de son ami Mejdoub Chani, un homme d'affaires au centre du scandale de l'autoroute, en détention provisoire depuis septembre 2009.
Depuis, il vit en Suisse, où l'un de ses fils avait été à la tête du comité de soutien à la candidature du Président sortant pour un quatrième mandat. Kouidri a été cité par l'ancien directeur des grands projets de l'Agence nationale des autoroutes, Mohamed Khelladi (en détention), mais aussi par Addou Sid Ahmed, homme d'affaires (en détention provisoire) qui le désigne comme «un élément important dans le lobby de Pierre Falcon».
En fait, Kouidri Tayeb, parent par alliance d'un haut cadre du ministère de la Défense nationale, avait de solides «entrées» au ministère des Travaux publics et chez Chakib Khelil. Si pour la forme, le juge chargé de l'affaire de l'autoroute a entendu l'ex-ministre des Travaux publics, Amar Ghoul (en lui transmettant les questions par écrit) sur les graves révélations qui l'impliquent directement (toutes niées), le magistrat chargé du dossier Sonatrach a, quant à lui, fait l'impasse sur l'audition de Chakib Khelil et de Mohamed Bédjaoui, qui pourtant est lui aussi clairement cité dans le dossier.
Pour de nombreux juristes, le juge d'instruction a non seulement bâclé l'enquête, mais a laissé de grandes zones d'ombre. Il a correctionnalisé les faits avant que la chambre d'accusation ne les criminalise pour cinq prévenus sur 18 poursuivis. Jusqu'à quand la justice algérienne continuera-t-elle à limiter l'instruction aux PDG des sociétés, alors que les dirigeants politiques qui ont l'œil sur toute la gestion de leurs subordonnés, ont une grande responsabilité politique ?


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