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Mots à contretemps
Publié dans El Watan le 19 - 12 - 2009

Aux yeux de certains poètes, le temps, en tant que tel, est loin d'être ce concept aux contours incertains, voire tributaire de considérations d'ordre philosophique ou scientifique. Il ferait plutôt figure d'ennemi implacable, aux dimensions de l'homme et qu'il faut, à tout prix, dominer et soumettre à la volonté. Bien des poètes, pour des raisons purement romantiques ou par quelque élan nostalgique, ont supplié, en vain, le temps de « suspendre son vol » ou, encore, de revenir en arrière et de ne pas « prendre de l'âge », lui conférant ainsi une allure anthropomorphique, alors que les plus téméraires d'entre eux ont préféré, au mépris du bon sens, livrer un combat de titans contre cette créature boulimique.
William Shakespeare (1564-1616), disait avec ostentation dans l'un de ses sonnets : « Aux âges futurs, mes vers subsisteront ! » Avant lui, Al-Moutanabbi (915-965), n'hésitait pas à déclarer devant ses pairs : « Aussitôt que je déclame un poème, le temps se montre diligent et s'applique avec soin à le répéter ! » D'où vient cette assurance qui caractérise ces deux grands poètes, sinon par le truchement des mots ? Les deux étaient sûrs d'eux-mêmes, de leur postérité poétique, et les deux donnaient l'impression de mener leur combat sur des terrains conventionnels, alors qu'ils ne faisaient en vérité que compter sur le pouvoir de l'écriture.
Pour Al-Moutanabbi qui, selon certains historiens de la littérature arabe, avait été jeté en prison pour avoir revendiqué bêtement le statut de « prophète », le côté faussement démiurgique est frappant dans sa démarche poétique. En effet, n'a-t-il pas prétendu avoir « rendu la vue à ceux qui ont été frappés de cécité et permis aux sourds de récupérer l'ouïe » par la seule grâce de sa poésie ? Pour ce faire, son attirail n'a été autre que le verbe dont il avait une maîtrise exceptionnelle au point d'en laisser pantois les plus grands philologues de son époque. Frank Kermode, le grand ponte de la critique littéraire en Angleterre se fait fort, dans son dernier livre Shakespeare's language, de nous présenter ce dernier sous son véritable visage, à savoir celui qui se cache derrière les mots.
L'usage que celui-ci en fait révèle la véritable force de ses tragédies, à telle enseigne qu'il est impossible d'évoquer sa poésie et son théâtre sans mettre au devant de la scène la puissance des vocables au moyen desquels il pouvait broder à merveille des histoires allant de la basse Antiquité jusqu'au 16e siècle. Du reste, la langue anglaise, telle qu'elle est écrite et parlée aujourd'hui ne doit-elle pas une fière chandelle à l'époque de Shakespeare, coqueluche alors de toute la littérature anglaise, ainsi qu'à la version de la Bible élaborée sous la gouvernance du roi James en 1613 ?
Ainsi donc, qu'il y ait main cruelle du temps ou que des choses restent cachées et interdites à l'intelligence commune lorsqu'il est question de certaines échappées poétiques, le verbe, en tant que tel, se fait terrain de combat par excellence, n'en déplaise aux poètes eux-mêmes. C'est pourquoi, toutes les combinaisons poétiques demeurent possibles, y compris celles ayant trait à des démêlés avec une notion aussi abstraite, aussi confuse que celle du temps, comme ce fut le cas pour Al-Moutanabbi et William Shakespeare dont les similitudes sur ce plan et d'autres encore sont pour le moins plaisantes et intéressanes. Le tout, pour un poète, serait donc de savoir arranger ses vocables pour livrer son combat contre le temps.


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