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Réfugiés : Avant le retour au Niger, halte à Tamanrasset
Publié dans El Watan le 19 - 12 - 2014


De notre envoyé àTamanrasset
Des murs de 3 mètres de hauteur surmontés de fil barbelé. Des projecteurs tous les 10 mètres. Des postes de surveillance aux quatre coins du centre. C'est ici, encadrés par les services de sécurité et cernés par les falaises rocheuses, que 1152 réfugiés nigériens ont transité depuis début décembre. Bienvenue au centre d'accueil pour réfugiés de Tamanrasset. C'est là, à plus de 2400 km d'Alger, sur la route qui relie Tamanrasset à In Guezzam, juste avant d'arriver à la brigade de la lutte contre l'immigration clandestine et en face de la première unité régionale de la Sûreté et du siège de la police des frontières, que le Croissant-Rouge algérien coordonne l'opération de rapatriement de 3000 ressortissants nigériens. «J'espère qu'une fois arrivés au Niger, on aura ce que les autorités nigériennes nous ont promis, s'inquiète l'un d'eux. C'est-à-dire l'accès au travail et l'aide pour la création de microentreprises, car maintenant, avec tous les métiers qu'on a exercés en Algérie, nous avons des qualifications.»
Trois portails permettent l'accès au centre, dont un principal menant directement au milieu de cette base vie de 94 chalets de 12 places chacun. Le centre comprend aussi des blocs administratifs, où se trouvent un bureau pour le consulat du Niger et un grand parking pour permettre aux bus et aux camions de pouvoir stationner et manœuvrer. Arezki Bendali, le chef du centre, explique : «Nous partageons l'espace avec nos collègues des services de sécurité et de la Protection civile. On s'occupe ici de toute la partie administrative qui accompagne les réfugiés, dès leur arrivée au premier camp jusqu'au Niger
Photo de famille
Là, un photographe mitraille les nouveaux arrivants. «On prend en photo chaque réfugié et chaque famille. Quand il s'agit d'un célibataire, on le prend en photo. Quand il s'agit d'une famille, on en prend une du père de famille et une de tous les membres de la famille ensemble pour constituer un fichier pour chacun d'entre eux.» La Protection civile suit aussi, de son côté, le déplacement de chaque réfugié. «On surveille tout le suivi de l'opération, précise le lieutenant responsable. Dès l'entrée des réfugiés dans le premier centre, on trace un plan d'escorte en coordination avec toutes les unités de chaque wilaya, jusqu'au dernier poste frontalier de l'Algérie, à l'extrême Sud.»
La gendarmerie et la police travaillent aussi en coordination. «La police escorte les réfugiés dans les zones urbaines et nous, dans les secteurs non urbains, précise le commandant de la gendarmerie. Il ne faut pas oublier que c'est une mission humanitaire, les gens qu'on escorte sont des êtres humains et des ressortissants étrangers. Notre mission est d'assurer leur sécurité.» Et veiller aussi à ce qu'aucun d'entre eux ne s'échappe. Un réfugié rencontré sur place avoue que c'est un peu leur objectif : «Nous ne voulons pas rester dans ce centre ! On veut que les autorités nous relâchent. On n'a rien à faire au Niger, on va nous maltraiter et on va revenir en Algérie une autre fois.» Farouk Amarouche, un bénévole du Croissant-Rouge, explique aussi : «La police surveille et assure l'ordre dans le camp, aucune personne ne peut accéder au centre, sauf les gens qui travaillent ici.» Une mission qui peut parfois tourner mal : un policier a déjà été blessé à l'intérieur du centre après que plusieurs ressortissants aient refusé de suivre ses instructions.
Barre de fer
Quand ce dernier a insisté, un des réfugiés l'a frappé avec une barre de fer. Blessé à la lèvre, le policier a perdu deux dents et a été évacué vers la polyclinique. La surveillance médicale est assurée au quotidien par «des médecins, des infirmiers et des psychiatres mobilisés pour dispenser les premiers soins sur place en cas d'urgence», ajoute le chef de centre. Avant leur sortie, les réfugiés passent tous un test médical pour s'assurer qu'ils peuvent voyager sans le moindre problème sur la route. Dans le village de chalets, électriciens, plombiers, manœuvres et maçons travaillent «pour terminer dans les plus brefs délais tous les travaux entamés il y a quelques mois et permettre d'augmenter la capacité d'accueil du centre», souligne encore Arekzi Bendali.
Pour chaque réfugié, les bénévoles du Croissant-Rouge préparent «un lot de vêtements à sa taille, des chaussures et une trousse de toilette pour les mettre dans de bonnes conditions dès leur arrivée. Chacun d'eux trouve un lit propre et une chambre rangée», confie Djamel, un bénévole sur place. «J'ai peur qu'une fois arrivés au Niger, les autorités de notre pays nous confisquent tout ce que nous avons avec nous, même nos vêtements», craint un des réfugiés. Les repas sont pris dans un immense restaurant d'une capacité de 1000 personnes, équipé de tables et de chaises toutes neuves. La cuisine est en cours d'installation et comprend une grande chambre froide pour le stockage des aliments. «Pour le moment, on est conventionnés avec un restaurant qui nous fournit directement tous les repas des réfugiés et du personnel», souligne un responsable du Croissant-Rouge de la wilaya de Tamanrasset.
Confort
«A chaque fois, on présente les repas directement sur les tables, avec de l'eau, du jus et un dessert pour chaque ressortissant. Une fois le service terminé, on doit tout nettoyer et stocker dans les meilleures conditions tous les produits alimentaires qui ne sont pas consommés», explique Yahi Dalila, une jeune bénévole, qui a fait le déplacement de Béjaïa. Après le repas et une pause en plein air, les réfugiés repartent dans leur chalet. Devant le restaurant, un camion-citerne alimente le restaurant en eau pour la vaisselle et le nettoyage. Un énorme groupe électrogène est prévu en cas de panne électrique. Un chalet sur trois est équipé d'un projecteur attaché pour éclairer la cour quand il fait nuit.
Dans le hall se trouvent deux lits superposés et un autre à côté de la fenêtre, un climatiseur-chauffage et un placard avec plusieurs compartiments. Un couloir et trois portes nous donnent sur deux chambres, une salle de bains et des toilettes. Dans chaque chambre, munie de deux prises électriques, quatre lits, dont deux superposés, ont été installés, avec un placard. La salle de bains est équipée d'un lavabo et d'un miroir, d'une douche et d'un chauffe-eau électrique. «Pour les conditions d'accueil et de vie, on n'a pas à se plaindre, reconnaît un réfugié. On nous a assuré vraiment le confort depuis le début de l'opération. Je suis venu avec le Croissant-Rouge de Béjaïa jusqu'à Mila et de Mila jusqu'ici, tout s'est bien passé.» Depuis l'accident du bus qui a, jeudi dernier, coûté la vie à 9 ressortissants nigériens et 2 Algériens (le conducteur du bus et un accompagnateur du Croissant-Rouge algérien), les opérations de rapatriement ont été suspendues.
Humanité
«Nous nous occupons actuellement des blessés qui vont mieux», assure Saïda Benhabylès, présidente du Croissant-Rouge, jointe par téléphone. «Nous avons passé les deux premières semaines à travailler de 6h jusque tard dans la nuit, on a vraiment souffert pour que tout soit préparé, maintenant, nous sommes prêts à reprendre l'opération», assure Arezki. «Nous attendons des renforts de plusieurs wilayas, pour accompagner les réfugiés avec le plus d'humanité possible», promet Boubeker, un bénévole du Croissant-Rouge, qui a accompagné les réfugiés jusqu'à la frontière algéro-nigérienne. Reste à résoudre un dernier problème : la présence de onze réfugiés d'autres nationalités emportés par erreur dans l'opération de rapatriement lors d'une rafle de la police à Ghardaïa.
Parmi eux, quatre Maliens, un Gambien, un Sénégalais, un Sierra-Léonais, trois Guinéens et un… non identifié ! «Je suis Algérien, je suis Targui et je viens de Timyawine, je ne sais pas pourquoi ils me détiennent ici», s'interroge ce dernier. Selon le chef de centre Arezki Bendali. «L'identification est en cours, les services de sécurité devraient confirmer très vite s'il est Algérien ou pas.» Ils racontent : «Nous étions sur le chemin pour nous rendre au travail le matin quand la police nous a interpellés pour effectuer un contrôle d'identité et, par la suite, on nous a conduits jusqu'ici. Le problème, c'est que nous avons de l'argent à récupérer à Ghardaïa auprès de nos employeurs !» Interpellé sur leur sort, le wali de Tamanrasset affirme être en contact avec leurs ambassadeurs : «Nous allons prendre une décision avec le ministère de l'Intérieur et le Croissant-Rouge, car ils ne font pas partie de l'opération de rapatriement en cours.».


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