Pour se réchauffer, les habitants de nombreuses localités du nord de la wilaya, notamment ceux démunis, utilisent le système « D ». Le bois, qui était dans un passé pas lointain un moyen de chauffage pour les plus démunis, prend à présent des ailes avec une flambée des prix sans précédent. La demande dépasse de loin l'offre, d'autant plus que les services des forêts accentuent la pression sur les « destructeurs », lesquels ont fortement abîmé la forêt de liège de Aït Tizi et celle de Bouandas. La pénurie s'est donc répercutée sur le prix, hors de la portée d'une bonne partie de la population de ces zones enclavées et difficiles d'accès. Pour l'illustration, un smicard ou un chômeur ne peuvent se payer une petite « commande » d'un petit mois à 12 000 DA. Le recours au bois n'est désormais plus un signe de pauvreté, bien au contraire, l'utilisation de ce produit qui se substitue au gaz butane, à l'origine de nombreux drames, est un luxe pour une frange de la population qui prend son mal en patience. En attendant le raccordement au gaz naturel, lequel mettra un terme à des décennies de souffrances, les habitants des mechtas, douars, bourgs et bourgades de cette partie de la wilaya devront, une nouvelle fois, se débrouiller comme ils le peuvent pour faire face à la rudesse de l'hiver.
