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Le rire malgré tout !
Publié dans El Watan le 12 - 02 - 2015


– 60' : L'ère naïve de Djeha
Avec l'indépendance, la télévision fait son entrée dans les foyers. Les programmes de divertissement sont axés sur la comédie, dans le prolongement de l'esprit insufflé par Mahieddine Bacheterzi et Rachid Ksentini au théâtre algérien. Les sketches mettent généralement en scène un personnage naïf, inspiré de Djeha, qui découvre la vie urbaine, ce qui permet de mieux en railler les dysfonctionnements. Les stars de cette époque s'appellent Kaci Tizi Ouzou et Boubagra. C'est aussi l'âge d'or de la caméra cachée.
– 70' : Tout est dans les sous-entendus
Teinté de Don Quichotisme, le personnage de l'inspecteur Tahar, interprété par Hadj Abderrahmane, ne manquait pas de dénoncer les travers politiques de ces années-là à travers les «maâni» (litotes et autres sous-entendus).
– 80' : Chadli en prend pour son grade
Après une incursion timide sous la présidence de Boumediène, la blague politique explose sous le règne de Chadli Bendjedid qui reste, à l'instar des présidents arabes de cette époque (Anouar Sadate en Egypte et Mohamed Khatri Ould Saïd Al Djoumani au Maroc) le président algérien le plus brocardé. Certains milieux attribuaient la paternité de ces blagues aux services de sécurité. L'anthropologue Abderrahmane Moussaoui qui a mené une étude sur le sujet explique les origines de cette thèse : «Les blagues feraient partie de leur arsenal stratégique pour pérenniser le régime. Avec la manipulation du rire, ils accomplissent une double mission : ils offrent au peuple un exutoire nécessaire tout en rappelant au responsable brocardé ses faiblesses et ses travers potentiellement nuisibles.»
– 90': Rire malgré la violence
L'Algérien peut aussi rire dans les moments les plus tragiques. Les blagues traitant du terrorisme ont fleuri pendant les années 1990. «En faisant le choix d'en rire, les Algériens tentent de maîtriser les angoisses et les peurs suscitées par la perte des repères imposée par cette décennie meurtrière», décortique Abderrahmane Moussaoui dans une étude intitulée «Rire en situation de violence».
Exemple : «Un jeune couple est arrêté par un barrage dressé par des hommes armés. N'étant pas mariés, la fille et le garçon commencent déjà à trembler, car ni le moralisme hypocrite de l'Etat ni le rigorisme fanatique des islamistes ne pardonnent de tels écarts. On commence par faire descendre de voiture la fille, à qui on demande son prénom. Je m'appelle Aïcha», dit-elle en tremblant. Soudain, elle voit le visage du gaillard qui l'interrogeait s'attendrir et ses yeux s'embuer. «Ton nom me rappelle celui de ma mère que je n'ai pas vue depuis plusieurs mois. Elle s'appelle Aïcha également», dit le farouche terroriste devenu subitement un aimable et doux garçon.
Puis, se ressaisissant, le terroriste dit à la jeune femme : «Parce que tu m'as rappelé ma mère, tu es quitte cette fois-ci. Mais ton compagnon, lui, n'échappera pas au châtiment. Il sera exécuté.» Le compagnon qui tendait l'oreille avait tout écouté. Quand le terroriste lui pose la même. «Comment t'appelles-tu ?», il répond : «Mohammed», et s'empresse d'ajouter : «Mais, je dois vous dire que dans le quartier on m'appelle Aïcha.»
– 2000 : Mascara mon amour
Au début des années 2000, le Mascarien est devenu pour l'Oranais ce que le Belge est au Français. Les blagues s'étendent vite sur tout le territoire. Dans le régionalisme ambiant, ceux qui se présentent comme citadins raillent le paysan frustre et tiennent à démontrer leur différence. Abderrahmane Moussaoui explique : «Lorsqu'un groupe estimé marginal commence à présenter les signes d'une meilleure réussite, la concurrence s'exacerbe, nourrissant le ressentiment chez ceux qui se voient déclassés de leur supposé statut de couche supérieure.»
– 2010 : Hitler et les Youtubeurs
Internet a profondément bouleversé notre manière de rire. Auparavant cantonnée à la tradition orale, la blague suit le développement technologique. Les podcasteurs, ces jeunes qui se filment, enchaînant les blagues sur la société algérienne et ses travers, sont les nouvelles stars du rire. Anes Tina, Zarouta Youcef, dz Joker, Adel sweezy et Chemsou Blink sont les chefs de file de ce mouvement. Autre fait inédit : Adolf Hitler devient la coqueluche des blagues des internautes.
L'idée, à travers des phrases pleines de dérision commençant généralement par : «Je ne peux pas coloniser un peuple qui…», est de démontrer que les Algériens, par leurs travers, pourraient mettre à genoux même un tyran tel qu'Hitler. Florilège : «Je ne peux pas coloniser qui avance en arrière.» «Je ne peux pas coloniser un peuple qui triche même en éducation islamique.» «Je ne peux pas coloniser un peuple qui appelle sa mère ‘‘mama'' à la maison et qui lui «el3djouz» (la vieille) dans la rue»…


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