Cette île est-elle condamnée à ne connaître que des catastrophes naturelles et humaines ? Crises politiques, pauvreté, calamités, Haïti semble être le pays le plus maudit de la terre. Les Haïtiens (9 776 206 habitants) font face, depuis des décennies, à des malheurs en tous genres. Crise politique aiguë, misère économique, pauvreté et catastrophes naturelles en série. Il est le pays le plus vulnérable de la planète. Le dévastateur tremblement de terre qui l'a secoué, mardi dernier, n'est pas la première catastrophe naturelle qui frappe cette île des Caraïbes. Le pays subit régulièrement des précipitations importantes et des ouragans. La dernière décennie a été « très riche » en catastrophes naturelles, ouragans, tempêtes tropicales et inondations sont autant de désastres qui paralysent le pays le plus pauvre au monde. En 1998, le passage de l'ouragan George tue plus de 200 Haïtiens. Les inondations de 2004 qui avaient balayé une partie du pays ont fait plus de 3000 morts et plus de 300 000 sinistrés. Pendant l'année 2008, quatre ouragans et tempêtes tropicales ont frappé successivement l'île causant la mort de 800 personnes et quelque 100 000 maisons endommagées. Les catastrophes naturelles ne sont pas les seules responsables de ce désastre permanent dans lequel l'île est plongée. Les Haïtiens sont victimes aussi d'une grave instabilité politique qui fragilise le pays. Cette île, qui a eu son indépendance en 1804, a connu de fortes crises au sommet du pouvoir. En 1990, date de la tenue de la première élection libre et pluraliste, les Haïtiens ont élu Jean Bertrand Aristide, avant qu'il ne soit renversé, une année plus tard, par un coup d'Etat militaire. Contraint à l'exil, il revient au pouvoir en 2001. Son règne ne dure pas longtemps. Il est contraint, en 2004, par une insurrection militaire soutenue par les Etats-Unis d'Amérique et la France, à s'exiler de nouveau en Afrique du Sud. Mais les différents gouvernements n'ont pas pu offrir aux Haïtiens une vie digne. Bien au contraire, leur gestion autoritaire et despotique a fait de ce pays une île de misère et de pauvreté. Le taux de chômage atteint plus de 65% de la population active. 78% vivent sous le seuil de pauvreté avec 2 dollars par jour et 54% sont dans un état de pauvreté extrême (moins d'un dollar par jour). Un rapport de la Banque mondiale, datant de 2006, avait estimé que l'extrême vulnérabilité du Haïti « résulte d'un niveau de pauvreté élevé, d'une infrastructure inadaptée, d'un environnement dégradé et d'une série de gouvernements inefficaces ».
