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Iguerbouchène a été leader dans l'imprégnation de la chanson algérienne par les rythmes latino et par l'introduction de la valse
Publié dans El Watan le 31 - 07 - 2015

– Pourquoi l'œuvre de Mohamed Iguerbouchène est-elle si méconnue en Algérie ?
Iguerbouchène opère dans un style musical qui n'est pas habituellement écouté chez nous au quotidien, il a utilisé différentes formes d'expression, à savoir la rhapsodie, la symphonie, le poème symphonique et la sonate. Cependant, il a aussi écrit des quatuors pour oud, derbouka, nay et qanoun et a collaboré avec de nombreux chanteurs, comme Cheikh Nourredine, Farid Ali, Ahcene Mezzani… Par ailleurs, Iguerbouchène a composé une cinquantaine de musiques pour Salim Hellali. Ces chansons existent bel et bien sans que l'opinion publique sache quel en est l'auteur de ces mélodies. Je pense que ce rôle incombe aux programmateurs et animateurs radio, ils sont tenus de préciser le compositeur.
Les partitions d'Iguerbouchène existent, il suffit à mon sens qu'une «décision» soit prise, en partenariat avec l'orchestre symphonique, pour mettre en bande son ses œuvres, ainsi elles seront accessibles au large public. Ses œuvres sont particulièrement consultables quand il s'agit de musique de film. Iguerbouchène a cette faculté de création musicale instantanée, quand on lui déroule une pellicule, il en saisit rapidement le rythme des séquences, l'architecture motrice du film mais surtout le message émotionnel.
Premier compositeur algérien de musiques de film, il cosigne avec Vincent Scotto la bande son du film Pépé le Moko avec Jean Gabin, entre autres. Ses œuvres sont éparpillées dans les quatre coins de la planète, il suffit de les rassembler, les répertorier, les présenter au public avec toute la pédagogie qu'il faudra, vu que notre compositeur a emprunté beaucoup de styles musicaux.
– Dans votre nouveau livre Mohamed Iguerbouchène, une œuvre intemporelle, vous rappelez à quel point sa musique est universelle. Pensez-vous que cette notion d'universalité est due au métissage ?
La musique est bien universelle. Chaque culture en produit sa part, le mélange n'est pas figé. Elle disloque ses différentes sources. Sédimenté ou recomposé, ce patrimoine redevient un héritage international. La «centonisation» (composition d'une nouvelle mélodie à partir de stock ou formules harmoniques existantes auparavant) prend place alors dans le panorama musical mondial. Force est de constater que l'œuvre musicale d'Iguerbouchène est incommensurable. Il est vrai que le concept de world music était à la mode durant les années 90 et initié par Peter Gabriel avec son festival le Womad (World of music arts and dance).
Dans le cas d'Iguerbouchène, dès les années trente, il a su réaliser un syncrétisme fécond entre les traditions musicales maghrébine, orientale, africaine et occidentale. Ces influences mutuelles se déclinent dans ses compositions. La rhapsodie concertante, blue dream, la féerie orientale sont quelques exemples qui étayent cette démarche. Il a également excellé dans la rhapsodie, je rappelle que cette dernière est une composition libre qui repose sur des thèmes ou des folklores régionaux. Ses rhapsodies concertante et algérienne ont eu un franc succès.
A mon sens, le métissage a contribué à vivifier le patrimoine musical d'une façon générale. Par exemple, le zidane en a inspiré plus d'un compositeur occidental, on le retrouve dans «La bacchanale» de Samson et Dalila composée par Camille Saint-Saens, on le perçoit également dans «Sherazade», de Rimsky Korsakov, aussi dans «Dance of the seven veils», de Richard Strauss, même Jaques Ibert l'utilise dans ses «Escales».
Iguerbouchène a évolué dans un univers musical complexe et varié des années 1930 à 1950 : music hall, jazz, musique «contemporaine» occidentale, ce qui engendrera un troc d'esthétique intéressant dans ses démarches de composition. Par ailleurs, il a été leader dans l'imprégnation de la chanson algérienne par les rythmes latino (rumba, mambo, boléro …) et par l'introduction de la valse dans celle-ci.
– Vous parlez de quelques difficultés rencontrées lors de vos recherches, un peu en Autriche, est-ce le cas en Algérie ?
Au départ, ce n'était pas évident de démarrer une telle entreprise avec une partition en l'occurrence «Danse mauresque n° 4», une bande son et quelques articles, il fallait nécessairement aller voir ailleurs. Je me suis donc rendu en Autriche à la recherche de ses traces. A Vienne, l'on m'évoque la célèbre actrice autrichienne Hedy Lemar qui a joué dans la version hollywoodien de Pépé le Moko, c'est-à-dire Algiers et c'est Iguerbouchène qui a composé la musique de ce film.
Un bon accueil m'a été réservé dans leur Bibliothèque nationale, malheureusement, il y a des archives qui ont été détruites lors de la guerre. Au Centre de cinéma autrichien il y a quelques informations sur sa collaboration dans le film de John Cromwell Algiers, son nom a souvent été tailladé : Igwer Bouchen, Igar Bouchen, voire Igor Bouchen… Ceci a entravé un peu mes recherches.
A Paris, j'ai pris des notes et analysé quelques partitions, j'ai eu des informations de Londres. J'ai «ausculté» des proches, des musiciens pour soutirer des renseignements. En Algérie, très peu le connaissent dans sa globalité, c'est par bribes et recollements que j'ai rassemblé les informations. Il est déplorable de le dire, il faut savoir qu'il y a quelques personnes qui ont des documents et qui font dans la rétention. Allez savoir le pourquoi de ce comportement.
D'autres, qu'elles soient chanteurs, musiciens, responsables ou techniciens ont volontiers répondu à mes sollicitations, à l'image de K. Tahar, M. Sahnoun, M. Mokhtari, Z. Abdelatif, S. Kerrouche, K. Hamadi, S. Arkam, T. Akli… Les coupures de presse des quinze dernières années ne m'ont pas servi à grand-chose, il me semble que c'est la même information qui est dite autrement. Il fallait donc faire une synthèse de tous les éléments recueillis afin d'aboutir à ce modeste travail.


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