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Sila 2015 : Les enjeux de la traduction en Algérie
Publié dans El Watan le 10 - 11 - 2015

C'est parce que la traduction en Algérie bute contre de sérieux problèmes que des écrivains algériens ont plaidé pour la création d'une association de traducteurs. A la faveur de la tenue du 20e Sila, une rencontre portant sur les enjeux de la traduction s'est déroulée à la salle El Djazaïr, à la Safex des Pins maritimes.
Initialement, cette conférence devait être animée respectivement par le traducteur français Pierre Dublois, la directrice de l'Institut supérieur de traducteur d'Alger, Inâam Bioud, l'écrivain et traducteur Mohamed Sari, et Waciny Larej.
Les trois premiers intervenants ont brillé par leur absence, seul Waciny Laredj et deux autres universitaires ont dressé un constat des plus sévères sur la traduction en Algérie. L'écrivain Waciny Laredj a levé, succinctement, le voile sur la traduction dans le monde arabe. Une traduction qui est gérée dans la plupart des pays arabes par l'Etat. A titre d'exemple, au Liban, les maisons d'édition spécialisées dans la traduction fleurissent à vue d'œil. L'Egypte, pour sa part, a lancé en 2007 le projet Kalima, visant à traduire 100 œuvres contemporaines ou classiques par an.
Concernant la traduction en Algérie, Waciny Laredj estime que des efforts considérables ont été déployés durant cette dernière décennie. Si plusieurs livres ont été traduits du français à l'arabe et que plusieurs traducteurs ont émergé, il n'en demeure pas moins que cela reste insuffisant. Selon Waciny Laredj, il existe un travail individuel et de groupe qui est fourni par les traducteurs, mais ces derniers ne trouvent pas où s'accrocher.
La stratégie préconisée par l'Etat n'existe point. «Ces traducteurs, même s'ils effectuent de précieux efforts, cela reste insignifiant. C'est-à-dire qu'ils n'ont pas d'impact sur la tradition et la société. Dans notre pays, il y a au moins trois langues qui sont reconnues par la Constitution. Comment faire de façon à ce que ces trois langues puissent dialoguer ? Comment peuvent coexister ces dialogues si ce n'est par le biais de la traduction».
L'auteur de Le livre de l'Emir préconise à court terme une rencontre réunissant les spécialistes du domaine. «Il faut un état des lieux. Je pense que cela ne coûte rien à l'Etat et au ministère de la Culture. Il ne faut pas s'arrêter au discours, mais prendre des décisions», précise-t-il.
Toujours selon notre interlocuteur, le Centre national du livre algérien doit bouger. A titre d'exemple, il pourrait y avoir une institution autonome de traduction qui aura pour mission de veiller au bon fonctionnement de la traduction. «L'Etat doit jouer ce rôle. En France, les gros livres sont pris en charge par le Centre national du livre. Celui-ci finance le travail de la traduction. Mais, en même temps, quand les livres sont limités à 150 et 200 pages, l'éditeur peut prendre en charge cela, mais quand vous avez un bon livre qui mérite d'être traduit et qui fait 500 et 600 pages, c'est très difficile et cela devient inabordable pour les lecteurs.
Si on intègre le prix de la traduction, un livre normal, qui vaut 15 ou 20 euros, peut facilement coûter 35 ou 40 euros. Et là c'est facilement possible», argumente-t-il. Autre problème posé, celui de la traduction imminente de certains ouvrages sur la guerre d'Algérie. La génération de demain se doit de connaître son histoire à travers ce type d'ouvrages de référence. Waciny Laredj exhorte à traduire la production littéraire algérienne. De même que l'œuvre complète d'un écrivain doit être traduite.
Façon singulière de connaître et transmettre l'œuvre de cet écrivain à d'autres lecteurs dans une autre langue. «Nous ne sommes pas au diapason de ce qui se fait sur le plan international. Il faut rendre le texte au lecteur. Nous avons besoin d'une stratégie claire.» Pour sa part, l'universitaire Mohamed Amine Bahri de Biskra a brossé un tableau noir du métier. Il a également insisté pour la création d'une association de traducteurs. Il a révélé que dans la traduction actuelle, des erreurs flagrantes sont répertoriées. Il déplore aussi le fait que le nom du traducteur ne soit pas mentionné sur la jaquette d'un livre. Selon notre interlocuteur, la traduction doit fédérer les efforts de l'auteur, de l'éditeur et du traducteur. Mohamed Amine Bahri conclut son intervention par une interrogation de taille.
«Où sont les commissions de lecture ?» Une question qui trouvera une réponse, a priori, chez les décideurs. Bendjelloula Abderrahamne, de l'université de Béchar, reconnaît, lui aussi, qu'il y a un déficit dans le domaine de la traduction en Algérie. Il rappelle que la traduction nécessite un budget faramineux. Ce spécialiste ne manque pas de préciser que des travaux et romans ont été traduits mais, selon lui, on ne s'est pas intéressé aux grandes productions.


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