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«Des groupes occultes se substituent à l'Etat»
Publié dans El Watan le 11 - 11 - 2015

– Près d'une semaine après que vous ayez rendu publique votre lettre au chef de l'Etat, y a-t-il des signes que le Président va vous recevoir ?
Les réactions des partis au pouvoir et celle du Premier ministre sonnent comme un barrage vous empêchant de le rencontrer…
Je dois rappeler que nous avons bien déclaré que la lettre est adressée à «Monsieur le président de la République» et que nous allons attendre quelques jours pour que le Président en prenne connaissance, parce que nous savons qu'il a un plan de charge dense et que la fonction présidentielle n'est pas légère. Nous attendons la fin de la semaine. On se réunira pour décider de la suite. Nous attendons fortement que Son Excellence le Président nous reçoive, ou au moins une délégation.
Effectivement, nous avons vu des réactions de toute la classe politique. Il y a celle qui a réagi «sainement» je dirais, qui n'a pas jugé ni de la qualité des signataires ni du pourquoi de notre demande. C'est un signe de bonne santé de la scène politique. Ce qui, par contre, est pour le moins atterrant, ce sont les réactions de deux partis politiques (RND et FLN) et celle du Premier ministre. Je relèverais que ces trois responsables ont oublié un élément fondamental : la demande d'audience ne leur a jamais été adressée.
Ils oublient qu'en Algérie, il n'y a qu'un seul Président et qu'il y a un article de la Constitution qui précise clairement que le Président ne délègue jamais ses pouvoirs. Donc, à quel titre le Premier ministre, avec tout le respect que je dois à sa personne et à sa fonction, de quel droit s'accapare-t-il du courrier du Président et de quel droit s'accapare-t-il, comme dans un détournement, de la parole du Président ? Il n'a ni la qualité ni le droit de le faire. Quant à nous, nous sommes dans notre droit de faire une demande d'audience à notre Président.
Le Premier ministre est-il en train d'accaparer la parole et les missions du Président ? Je pose la question. C'est la preuve que ce que nous avons écrit était très juste. A savoir que nous vivons une situation très grave, caractérisée notamment par la déliquescence des institutions de l'Etat. Au fonctionnement légal, eh bien on substitue un fonctionnement parallèle, occulte, illégal et illégitime. Nous avons raison de dire que le pays est en danger.
– Le secrétaire général de l'ex-parti unique vous renvoie au président Hollande…
Quant au secrétaire général du néo-FLN, franchement, celui là ! On s'est jamais adressés à lui et on le rassure : on ne le fera jamais. Ce qu'il a dit est effarant et scandaleux. Il ne connaît pas des artisans réels de l'indépendance de l'Algérie. Il ne connaît pas Guerroudj, Zohra Drif-Bitat, Fettal, Bouregaâ, Boudjedra… Il ne connaît pas des moudjahidine. Plus grave encore, il s'adresse à nous et à ces gens extraordinaires qui ont donné le meilleur d'eux-mêmes, des combattants de la Libération nationale, et leur demande de s'adresser à un Président étranger, français de surcroît, pour avoir des nouvelles de notre pays !
J'espère que les militants sincères du FLN actuels vont tirer les conclusions d'eux-mêmes. Cet individu est en train de dire que l'Algérie est sous tutelle. Il serait mieux inspiré, lui est ses acolytes, de comprendre définitivement que l'Algérie n'est pas un bien vacant, que dans ce pays, il y a des hommes et des femmes qui ne laisseront pas un état de fait qui veut que l'Algérie soit sous tutelle.
La souveraineté est en danger. Eh bien, cet individu vient de démontrer que nous avions raison. Il reste une grande question parce que, in fine, il y a de la démesure dans la violence de la réaction de ces gens-là, mobilisant un média mercenaire pour exécuter carrément les signataires, notamment Louisa Hanoune et moi-même. C'est vrai qu'en Octobre 1988, nous étions dans la rue avec Louisa et bien d'autres militants qui scandaient dans la rue «Pouvoir assassin».
Parce qu'on voyait des gens de Bab El Oued et des quartiers populaires abattus, c'était insupportable. J'en profite pour rappeler que les libertés ont été payées par le sang de nos enfants. Mais là où il se trompe et qu'il ne connaît pas l'histoire de notre pays, il ne sait pas qu'avec Louisa Hanoune, nous avons commencé notre combat ensemble en 1979, sur la question des droits des femmes.
– Ce personnage ne pouvait pas être là où il est maintenant sans la grâce du chef de l'Etat ?
Je ne sais pas. Il est libre d'agir politiquement. Ce qui me choque, ce sont ses méthodes qui ressemblent à s'y méprendre aux méthodes qu'utilisent les partis des oligarques comme par exemple en Ukraine. Les méthodes, les insultes, l'utilisation des médias mercenaires… ça rappelle les méthodes des partis au service des oligarques. J'espère que les militants sincères du FLN vont mettre fin à cette dérive.
– Pensez-vous que ces réactions violentes sont un signe de panique ?
C'est le signe d'une peur panique. Ont-ils peur que le Président nous reçoive ? En tout cas, ils ont raison d'avoir peur parce que et j'affirme que nous connaissons des choses très graves qui ont été faites et qui se font quotidiennement contre l'intérêt de notre pays et de notre peuple, contre l'indépendance nationale. Nous espérons que le Président nous recevra.
– Vous parlez de groupes occultes et parallèles qui se substituent à l'Etat. Qui sont-ils ?
Eh bien, ceux qui agissent au nom du Président en détournant sa parole et ses prérogatives. Au moins trois hommes se sont autoproclamés détenir la parole du Président et qui ont répondu à sa place.
– Pouvons-nous en conclure alors que la fonction présidentielle est détournée ?
En tout cas, ils en apportent la preuve. Et ils n'ont qu'à prendre leurs responsabilités, le Premier ministre, le chef de cabinet de la Présidence et le secrétaire général du FLN. J'analyse ce qui se passe.
– Sommes-nous alors en présence d'un coup d'Etat qui ne dit pas son nom ?
Je ne pense pas, on ne va pas jusque-là tout de même. Un coup d'Etat, c'est l'armée, mais notre Armée nationale populaire est républicaine et elle a eu à le démontrer. Elle a protégé le pays et la République telle qu'enfantée par le Congrès de la Soummam contre la république islamique.
Mais ils font exactement ce que nous dénonçons dans la lettre et ils nous donnent raison. Il y a des choses graves, on en a cité, qui sont faites au nom du Président. Ils se précipitent toujours pour dire que c'est en son nom. D'après ce que nous connaissons de notre Président comme homme, comme responsable politique, comme parcours, ces décisions et agissements sont totalement étrangers à Abdelaziz Bouteflika que nous avons connu.
– Peut-être qu'il a changé ?
Eh bien on veut le voir pour vérifier. Mais permettez-moi, et que mes amis signataires me pardonnent, d'aller plus loin.
Il y a certaines choses qu'il est impossible que le Président fasse. Je vous donne un exemple : l'affaire du général Mejdoub, que tous les ministres connaissent. Lorsque quelqu'un est malade, même son ennemi (Bouteflika) lui tend la main. Il a eu une attitude très digne et humaine en agissant avec des gens qui lui ont fait beaucoup de mal par le passé.
Comment aurait-il donné l'ordre de traiter le général Mejdoub à l'aéroport, comme ce fut le cas ? La façon dont les autorités ont agi avec lui, le sachant malade, est indigne. Je déclare et j'assume : jamais le président Bouteflika n'aurait agi comme cela avec le général Mejdoub. C'est en tout cas un cas révélateur des agissements dont sont capables les pouvoirs occultes. Le président Bouteflika n'agit pas ainsi, «machi haggar». Il est impossible que ce soit un acte décidé, ordonné par le président de la République.
– Quelles sont ces forces occultes ?
Je parle d'actes. Mais si nous rencontrons Monsieur le Président, nous lui parlerons de choses encore beaucoup plus graves. Il saura qui est derrière quoi.
– Ce processus de mise en place de forces occultes qui se substituent à l'Etat ne date pas d'aujourd'hui…
J'ai envie de citer une immense dame dont j'ai l'honneur de me réclamer héritière, je nomme Mme Zohra Drif-Bitat, qui dit clairement que ceux qui ont le pouvoir, ceux qui décident n'ont aucune responsabilité et, surtout, ne sont comptables devant personne.
Alors que ceux qui ont les responsabilités et à qui on demande des comptes n'ont aucun pouvoir. Cette situation, oui, a commencé il y a quelque temps, mais aujourd'hui nous avons atteint le point critique. Le couteau a atteint l'os ! Nous avons dépassé le point critique. Voilà pourquoi les 19 signataires ont décidé de s'adresser au président de la République.
– C'est devenu irréversible ?
Moi, je ne connais pas d'irréversibilité en politique. L'impossible n'existe pas. Tout est réversible. Et si nous nous adressons au Président, c'est parce que nous n'avons jamais douté de sa légitimité et parce que justement, nous disons qu'étant donné qu'il est le chef de la nation ayant les pouvoirs constitutionnels, il peut changer les choses.
– Existe-il au sein des appareils de l'Etat des résistances à ce péril ?
Heureusement. Il s'agit de l'Algérie, qui n'est pas un vase creux. C'est d'abord un peuple avec son histoire extraordinaire dans laquelle nous n'avons pas toujours été vainqueurs ; mais nous avons eu de très beaux combats et de très belles victoires et la plus récente est celle contre le terrorisme. Tout cela grâce, bien sûr, à l'engagement des forces de sécurité et de l'ANP. Mais c'est grâce aussi – j'allais dire surtout – à la résistance du peuple algérien.
Nous avons consenti les sacrifices qu'il fallait pour que la République ne meure pas, pour que les institutions de l'Etat ne meurent pas. C'était la guerre contre le terrorisme. Et chaque Algérien a résisté là où il se trouvait. Mais je dis que beaucoup sont découragés, d'autres vivent les pires pressions, mais bien sûr, tous résistent.
– Vous parlez de prédateurs ou d'oligarchie. Pensez-vous que cette caste s'emploie à prendre le pouvoir politique, la référence à l'Egypte ?
Nous constatons un mélange de genres de très mauvais goût et très dangereux. Lorsque des gens qui se présentent comme acteurs économiques se mêlent de l'action du gouvernement et des départements ministériels, du Parlement, c'est un mélange de genres qui nous rappelle effectivement et étrangement ce qui s'est passé en Egypte avant la chute de Moubarak. Un groupe de patrons – pas tous, il y a des vrais privés qui résistent et qui engagent leur argent – qui ne jouent pas leur argent, exactement comme en Egypte, qui ne mettent pas en jeu leur argent mais leur capital relations personnelles avec des gens qui sont au pouvoir pour accéder à l'argent public.
Ils jouent l'argent de la collectivité nationale. L'oligarchie égyptienne s'est rendu compte que le pouvoir économique ne lui suffisait pas, elle a voulu le pouvoir politique et la suite on la connaît tous. Elle n'a pas été rose. Il n'y a pas que l'Egypte, y a aussi la Russie d'Eltsine qui a conduit au démantèlement de l'URSS. Certains agissent comme s'ils voulaient nous faire le coup d'Eltsine ou de Moubarak ici, en Algérie. Nous, nous savons que notre Président n'est ni Eltsine ni Moubarak. Et on veut le voir pour éviter cet avenir qu'on vient de décrire pour ces deux pays amis.


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