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Ce qui me reste de lui
Publié dans El Watan le 23 - 01 - 2016

Qui mieux qu'une mère de famille débarrassée momentanément de sa marmaille et de son mari brailleur, enfin seule pour s'adonner paisiblement à son inépuisable ménage dans un immense immeuble déserté par ses habitants partis joyeux et décorés au goût du jour pour accueillir l'Illustre hôte de Rome, Adolf Hitler, en ce dimanche 8 mai 1938, et un «inverti» qui ne se montre que parce qu'il est à la recherche de son perroquet, lequel vient se poser à la fenêtre de la mère de famille et provoquer le Destin, qui mieux donc que ces deux personnes pour dire, pendant que la radio de la concierge retransmet les cérémonies de l'Accueil, la profondeur de leur solitude ? «Une journée particulière» que celle de la rencontre entre ces deux, tandis que tonnent les menaces qui vont finir par happer Gabriele, l'inverti intellectuel, déjà chassé de la radio où il travaillait comme présentateur, et Antonietta, l'incarnation soumise de la mère-modèle mariée à un fasciste, sortant la tête de ses bassines le temps d'une émotion coupable partagée.
Bien deux décennies plus tard, dans un contexte et un style tout autres, Meryl Streep et Clint Eastwood joueront dans Sur la route de Madison une variation subtile de cette grande œuvre d'Ettore Scola sublimée par Sophia Loren et Marcello Mastroianni.
Nous nous sommes tant aimés sur chaque image ou situation de cet autre chef-d'œuvre de Scola que nous avons été tout un groupe d'étudiants et d'étudiantes à Constantine à aller voir durant une semaine, à chaque deuxième matinée au cinéma ABC de Bellevue. Depuis, pendant au moins trois ans, nous en avions fait un culte, au point de vivre les instants magiques de ce film comme une interprétation des véritables rôles de nos vies comparativement si faciles, dans une ville où nous avions élu domicile. Pourtant, à chaque instant, ce film nous transportait bien loin dans nos rêves. Magie du cinéma…
Quant à «Affreux, sales et méchants, ce qui m'intrigue toujours dans ce film – puisque je le regarde régulièrement à chaque fois que me prend la nostalgie des années-lumière –, c'est cette capacité du cinéaste à contrôler chaque détail au point de donner un rôle juste et totalement maîtrisé même à un rat, et filmer au plus proche la misère, non pas tant celle des moyens de vivre mais celle des entassements dans la crasse d'un bidonville qui amplifie les sentiments dans la haine comme en amour.
Sans concessions. Enfin, Le Bal (coproduit par l'Algérie, c'est vous dire…) qui nous présente l'Histoire se jouant de nous, au point de nous distribuer des tours de piste, valables ici comme ailleurs, aujourd'hui comme demain. Nous en sommes pourtant conscients, à telle enseigne que nous ne nous en lassons pas, entrant dans toutes les valses souvent malgré nous, pour croire inlassablement en une issue possible, une issue certaine, rêve de tous les danseurs que nous restons, infatigables jusqu'à l'effondrement.
Voilà ce qui me reste d'Ettore Scola, artiste qui a gavé de couleurs si vives l'époque où je continue de puiser, des années trop tard, des doses de survie. A Sétif, «école» se dit «scola» (enfin, presque !). Prière pour l'Absent. 
Le surtitre de ce texte fait allusion au dernier film d'Ettore Scola, Comme il est étrange de s'appeler Federico : Scola raconte Fellini (2013), un docu-fiction sur la relation entre les deux réalisateurs.


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