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Benjamin Stora
« La responsabilité est d'abord française »
Publié dans El Watan le 10 - 03 - 2005

Les harkis se sont livrés à des massacres, des exactions. Selon des stratégies de l'armée française, des commandos de harkis se faisaient passer pour des commandos de l'ALN.
Je vous renvoie aux écrits de Trinquier, Léger et d'autres acteurs français de cette guerre qui ont publié des livres très connus sur ce sujet. Des officiers ont embarqué avec eux leurs harkis vers la France, d'autres harkis ont quitté l'armée française et ont refusé d'embarquer vers la métropole, pensant qu'ils allaient échapper à l'Histoire. C'était sans tenir compte des sentiments de la population algérienne. Ce sont ceux-là qui, échappant à l'armée et au départ, vont se retrouver les plus exposés. » ... « La question harkie est abordée en France essentiellement sous l'angle de ce qui s'est passé en Algérie après l'indépendance, sans tenir compte des événements qui se sont produits pendant la guerre. Il convient de considérer ce qui s'est passé pendant la guerre d'indépendance, les exactions auxquelles certains harkis ont pu se livrer, pour en venir aux représailles et aux massacres dont ils ont été, par la suite, victimes. La guerre d'Algérie, c'est une guerre révolutionnaire et, dans une guerre révolutionnaire, il y a des éléments de « contre-révolution »... « Ils (les harkis) étaient attachés à l'ordre colonial et avaient peur de l'inconnu, l'émergence d'une nation indépendante. La vengeance de la population sera tout aussi terrible que les exactions qu'elle aura subies. »... « Tout s'est passé au niveau local. Il faut mettre en contexte l'histoire. L'Etat algérien ne s'est constitué que plusieurs mois après la proclamation de l'indépendance. La seule autorité, c'était l'Exécutif provisoire. Il y a eu ensuite les combats entre le GPRA (Gouvernement provisoire de la révolution algérienne) et les maquis de l'intérieur, l'armée des frontières. Ces luttes politiques ont duré jusqu'en octobre. A ce contexte, s'est ajoutée l'effervescence révolutionnaire pour la collectivisation des terres. Tous ces éléments se sont combinés. L'Algérie est un pays gigantesque. Sur les massacres eux-mêmes, formellement il n'y a pas eu d'ordres donnés par le GPRA, par les responsables de wilayas, d'exterminer les harkis. L'état actuel des connaissances des archives ne permet pas de l'affirmer. Par contre, ce qui est certain, c'est qu'il y a eu des exactions que des responsables locaux ont laissé faire pour une série de raisons. » ... « La responsabilité est d'abord française. La France aurait dû protéger ceux qui lui ont fait confiance. Pourquoi n'a-t-on pas rapatrié tous les harkis ? Le deuxième niveau de responsabilité française est d'avoir regroupé les harkis rapatriés dans des camps pendant de longues années, de les avoir coupés de la réalité française au lieu de les disperser dans l'espace territorial. Ils ont choisi la France, ils ont été traités en parias. D'où leur ressentiment. L'histoire n'est jamais écrite d'avance. Faut-il pour autant remettre en question la politique de de Gaulle sur l'indépendance de l'Algérie ? La réponse est non. On ne pouvait pas anticiper sur ce qui allait se passer. Les accords d'Evian sont un compromis. Qui pouvait prévoir le départ en masse des pieds-noirs, l'éclatement du GPRA. La maîtrise de l'armée des frontières sur la société n'était pas forte. C'était un contexte où tout était à construire. Le FLN s'est installé d'abord dans les villes, les exactions ont eu lieu principalement dans les campagnes. Il n'y avait pas de volonté politique délibérée d'exterminer les harkis, ni dans des discours ni dans des textes. Pas à ma connaissance. »
Ce passage est un extrait d'une interview déjà parue dans El Watan et dans laquelle l'auteur s'est exprimé sur la question.


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