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Les conditions d'un renouveau agricole
Publié dans El Watan le 01 - 02 - 2016

Un secteur sur lequel mise le gouvernement en cette période de vaches maigres pour booster la production hors hydrocarbures, et par ricochet les exportations. Mais aussi pour réduire la facture des importations qui a explosé ces dernières années, avant d'enregistrer une tendance à la baisse en 2015.
Ce que veut consolider le département de Sid Ahmed Ferroukhi durant ce quinquennat. L'objectif étant d'ailleurs de réaliser l'autosuffisance pour certains produits, plus précisément les viandes rouges, le blé dur et la poudre de lait à l'horizon 2019. Et d'introduire en parallèle sur le marché mondial des produits marqués par des excédents de production, à l'image de la pomme de terre et la tomate.
Le défi s'annonce difficile à relever «mais très possible», selon Chérif Omari, conseiller au ministère de l'Agriculture, du développement et de la pêche (MADRP), puisqu'il y a lieu d'intervenir sur plusieurs facteurs tout en rationalisant les dépenses : l'eau, la mécanisation agricole et les semences. Des points qui seront au centre d'une rencontre qui regroupera l'ensemble des acteurs du secteur début mars prochain.
Le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, l'a annoncé le 27 janvier dernier en marge de sa visite dans la wilaya de Laghouat pour souligner le regain d'intérêt du gouvernement à l'agriculture dans la conjoncture actuelle.
Ce que nous rappellera également le représentant du MADRP, qui dira : «Avec les difficultés financières, le secteur agricole peut donner beaucoup d'éléments sur la sécurité alimentaire qui est posée aujourd'hui avec acuité.» Il s'agit donc de travailler sur deux fronts. D'abord pour réduire la facture alimentaire, et deuxièmement pour contribuer à la diversification des exportations en essayant de placer la production nationale agricole sur le marché international.
L'eau, une question centrale
Mais avec un secteur en manque d'encadrement, de structuration et de mécanisation, les conditions à assurer sont nombreuses. Ce que reconnaît d'ailleurs notre interlocuteur selon lequel le travail est déjà en marche dans un cadre coordonné, notamment sur la question centrale de l'eau. «Nous travaillons en étroite collaboration avec le ministère des Ressources en eau.
Ce qui nous permet d'assouplir les procédures», notera-t-il avant de poursuivre : «Heureusement qu'il y a eu des investissements publics qui nous ont permis d'avoir cette marge de sécurité.» Cependant, beaucoup reste à faire pour diminuer la dépendance du secteur vis-à-vis des aléas climatiques, c'est-à-dire pour adopter les systèmes d'économie d'eau. «La question est prise en charge par les deux ministères. C'est une bataille à mener tous les jours pour économiser cette ressource rare», fera t-il remarquer.
Cela dit, pour M. Omari, l'objectif d'irriguer 2 millions d'hectares de surfaces céréalières (contre 1,2 million d'hectares actuellement) à l'horizon 2019 est réalisable. Une attention exprimée par l'ensemble des acteurs du secteur, à l'image de l'Union générale des paysans algériens (UNPA) dont le premier responsable regrette la non généralisation de l'irrigation, donnant l'exemple des fruits et légumes dont seulement 700 hectares sur une surface globale de 4 millions d'hectares sont irrigués.
Des pas sont encore à franchir Idem pour la réduction des importations. Si pour certaines filières les excédents de production, à l'exemple de la tomate (un excédent de 600 000 tonnes cette année) et la pomme de terre sont là pour montrer les capacités de la production nationale hors hydrocarbures d'aller à l'international, le manque d'organisation des filières freine cette ambition affichée de part et d'autre.
Manque d'organisation
C'est sur ce chantier que travaille aussi le MADRP en organisant des rencontres régionales avec les acteurs des différentes filières. «Nous devons agir sur l'organisation des filières et des segments de filière pour consolider certains résultats et en améliorer d'autres», nous dira encore M. Omari. Le ministre a mis l'accent sur cette question, soulignant la nécessité d'améliorer le savoir-faire des agriculteurs par le biais de la formation et un meilleur accès aux techniques de vulgarisation.
Car, faut-il le noter, sans cette condition, les résulats ne seront que faibles. Les crises cycliques que traversent les professionnels du secteur viennent rappeler à chaque fois ces lacunes en termes de structuration et d'organisation. D'où l'amoncellement des difficultés et le recours systématique à l'importation d'appoint dans plusieurs cas.
En effet, au cours de ces dernières années, particulièrement entre 2006 et 2011, les épisodes durant lesquels le gouvernement a opté pour l'importation ont été nombreux. Ils ont touché plusieurs produits, à l'exemple des viandes, de la pomme de terre et de la poudre de lait. Ce n'est qu'à partir de 2013 que les factures ont commencé à connaître une tendance baissière. Mais, c'est plutôt le résultat de la baisse des prix à l'importation dans les marchés mondiaux des matières premières alimentaires.
Quelle que soit l'explication donnée à la réduction de la facture alimentaire, le département de Ferroukhi ambitionne de maintenir cette tendance baissière pour arriver, à l'horizon 2019, à éliminer certains produits déjà cités (viandes, blé dur) de la liste des importations. Le ministre a d'ailleurs fait part de cette résolution cette ambition à maintes reprises lors de ses sorties médiatiques.
Comment réaliser ce résultat en trois ans ? Pour le blé dur, un segment dans lequel l'Algérie assure 50% des besoins nationaux, le MADRP prévoit d'intensifier la production. «C'est à notre portée, d'autant que nous n'importons plus les semences depuis 20 ans. C'est déjà un acquis», nous dira M. Omari. Pour faciliter la tâche aux professionnels de la filière, le cap sera mis au cours de cette période sur la mécanisation en équipant les céréaliculteurs en moissonneuses-batteuses, notamment.
Limiter les importations
Pour le lait dont les importations annuelles oscillent entre 300 et 350 000 dont 50% par le privé, l'accent est mis sur le suivi technique des éleveurs et sur l'intensification des cultures fourragères. Enfin, concernant les viandes rouges, une filière qui enregistre annuellement des achats de l'ordre de 500 000 tonnes, le MADRP essayera de grignoter graduellement sur les quantités importées à travers l'augmentation de la production nationale sur ces trois ans (2016-2019) tout en maintenant l'équilibre sur le marché au niveau local. Le ministère de l'agriculture semble confiant pour la réalisation de l'ensemble de ces objectifs.
D'où vient cette assurance ? «Nous avons des gisements de productivité d'une grande importance à exploiter. Nous n'avons pas encore atteint la limite de nos rendements», nous répondra M. Omari donnant l'exemple des céréales dont la moyenne de production nationale représente la moitié de celle enregistrée à l'échelle mondiale, c'est-à-dire 17 quintaux à l'hectare (contre 30 quintaux à l'hectare).
L'espoir est-il donc permis pour la relance de l'agriculture ? «La crise est une aubaine. Elle nous incite à renouer avec le travail et à couper avec l'esprit de la rente», conclura notre interlocuteur.


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