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La menthe et l'origan, plus rentables que le pétrole !
Publié dans El Watan le 05 - 02 - 2016

La camomille contre les cernes. L'argile contre les rides et les taches de vieillissement. La verveine et l'eucalyptus contre la grippe. L'origan contre la toux. La menthe contre le stress… Que ce soit pour un usage médical ou cosmétique, les plantes aromatiques et médicinales sont utilisées depuis très longtemps en Algérie, mais ne représentent pas encore une activité économique à part entière. Pourtant, les exemples de réussite ne manquent pas : plusieurs pays d'Asie, de l'UE et de la région MENA sont devenus aujourd'hui les principaux exportateurs de plantes. «Une seule plante exploitée peut être rentable plus que ne l'est Sonatrach», affirme Amina Younsi, experte en qualité, agriculture et environnement.
Selon elle : «L'Algérie possède une richesse et un trésor inestimables en plantes médicinales. Une seule plante peut contenir des dizaines d'alcaloïdes (des molécules naturelles issues des végétaux à l'origine de tous les principes actifs et des médicaments, ndlr). Ces molécules servent à soigner les grandes maladies… jusqu'à se substituer à la morphine.» Seulement, «certaines ne sont même pas connues ni identifiées pour être utilisées.» Pour Dr Sihem Tellah, chercheure au département Productions végétales à l'école supérieure d'agronomie ENSA : «La diversité de la flore algérienne en plantes médicinales et aromatiques est un atout important.
Les populations rurales se basaient sur un savoir-faire ancestral naturel qui est en voie de disparition depuis l'apparition des méthodes industrielles de médication et d'alimentation. Il est aujourd'hui primordial de revaloriser et de protéger les ressources phytogénétiques et de les préserver.» Les plantes médicinales et aromatiques (PAM) constituent la base des produits naturels transformés à forte valeur ajoutée tels que les huiles essentielles, les extraits secs, les liquides et les oléorésines.
Pour ces plantes, la demande industrielle est soutenue –mais pas assez– pour le développement des formules thérapeutiques à base de plantes, des cosmétiques et de compléments alimentaires. Parmi les principaux produits transformés et commercialisés sous forme industrielle, les huiles essentielles et l'eau florale du romarin, le thym, l'eucalyptus, le genévrier, la lavande, le géranium et la menthe poivrée. Concernant les plantes séchées, le romarin, le thym et l'eucalyptus sont les plus commercialisés.
Fichier mondial
«L'Algérie continue à importer presque la totalité de ses besoins en épices, huiles essentielles et plantes médicinales et aromatiques alors que tout peut être produit ici, à l'instar des pays du Maghreb. L'Algérie doit profiter de son potentiel et de la disponibilité de ces plantes et renforcer ses capacités pour développer cette filière à travers un fichier national contenant toutes les espèces disponibles.» Il faut inventorier, cultiver et industrialiser les PAM «pour une meilleure exploitation des ressources nationales en la matière», explique Sihem Tellah.
Belgacem Legseir, enseignant chercheur, chimiste spécialiste des substances naturelles à Annaba et Reims, estime que si le secteur des PAM est un marché juteux à exploiter, c'est pour les avantages qui le caractérisent : il s'agit d'«un secteur large et diversifié par le nombre d'espèces végétales qu'il peut englober ainsi que par la destination de ses produits. Une même plante peut être à la fois une espèce aromatique et médicinale comme c'est le cas du thym, du romarin, de l'estragon, ou du fenouil…
Le même secteur fait aussi intervenir des technologies très variées pouvant comprendre l'extraction, le séchage, le froid, la stérilisation, etc.», explique-t-il. Certains segments du secteur sont en pleine expansion, et enfin ce secteur représente un poids économique relativement faible comparativement à d'autres grandes productions agricoles. «Tant qu'on continue à bricoler, on ne pourra jamais parler de filière des PAM ni de diversification économique», souligne Amina Younsi. En effet, le secteur des PAM fait face à plusieurs problèmes qui handicapent son développement.
Transfert de technologie
Le premier est, d'après l'expert, le manque d'institutions adéquates. «A ce jour, nous n'avons pas d'organisme de certification des produits ni d'agence d'accompagnement à la labellisation des produits agricoles. Nous venons à peine de démarrer dans ce domaine avec la datte, la figue et l'olive mais les efforts restent très timides.
Aussi, nous remarquons l'absence de centres de transfert de technologie capables de passer de la recherche de développement à la production semi-industrielle en se basant sur les études des essais cliniques. Ces centres nécessitent des technologies de pointe, mais il faudra former notre personnel.» Pour sa part, Belgacem Legseir parle de manque de statistiques : «Notre capitale de biodiversité phytogénétique est toujours inconnu. L'Algérie n'a pas des statistiques fiables à ce sujet.»
Ce dernier affirme que ces plantes médicinales et aromatiques abondantes dans les zones forestières, montagneuses, arides et désertées du pays «suscitent un intérêt croissant des plus grands centres de recherche et sont de plus en plus recherchées par les industries pharmaceutiques.» En effet, dans le livre de Quezel-Bounaga de 1975, on parle d'un potentiel de pas moins de 3200 espèces. On considère que 640 sont rares et menacées et 168 sont endémiques à l'Algérie.
Ces espèces sont à protéger absolument parce que les milieux naturels subissent des dégradations aux causes multiples (développement des routes et des infrastructures, urbanisation, incendies, déboisement, défrichement et labours en écosystèmes fragiles, érosion des sols, surpâturage, sécheresse prolongée, et exploitation anarchique). Par ailleurs, une enquête lancée en 1995 par la Direction générale des forêts pour la reconnaissance des plantes médicinales par les herboristes et achabine à la Conservation des forêts et des parcs nationaux est arrivée à inventorier seulement 132 espèces.
Protection
Docteur Sihem Tellah fait, quant à elle, état d'un «vide juridique» pour protéger ces espèces sauvages souffrant de surexploitation, d'un manque de pépinières spécialisées pour une utilisation rationnelle et scientifique et enfin d'une marginalisation par les politiques agricoles adoptées par le pays au profit des grandes cultures, comme les céréales. Cependant, malgré les efforts des chercheurs, les PAM restent très peu étudiées, selon l'enseignante.
«L'identification des sites de culture traditionnelle de ces plantes suivie par des missions de prospection et de collecte semblent indispensables pour l'établissement de collections des PAM ainsi que les savoir-faire populaires qui leur sont associés, avant leur complète disparition», affirme-t-elle. Mais la valorisation de ce potentiel ne se fera qu'à certaines conditions, estime Amina Younsi. D'abord «une connaissance établie et une identification des potentialités effectives et immédiates et prioritaires de certaines plantes, une volonté politique et économique et une organisation des structures concernées».
Pour cette dernière, «les ministères de l'Agriculture, de la Santé et de l'Industrie doivent s'impliquer pour arriver à créer des laboratoires de recherche compétents, capables d'identifier, vérifier et valider les ressources algériennes en matière de plantes et végétation». Une fois toutes ces étapes mises en place, «il faudra répertorier, cultiver et produire la matière première brute avec un niveau de qualité irréprochable et désigner une institution chargée de collecter, identifier, caractériser et élaborer des bases de données utiles à l'industrie particulièrement».


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