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Abane, Aïssat, Bourouiba, Habla et les autres
Publié dans El Watan le 24 - 02 - 2016

Le 24 février 1956, il y a 60 ans, naquit l'Union générale des travailleurs algériens (UGTA). Belle épopée que celle de la création d'un syndicat algérien pour l'inscrire dans la lutte pour la libération du pays. Ce fut un incroyable croisement de destins, d'engagements qui convergeaient tous vers la conquête de l'indépendance de l'Algérie. Abane Ramdane, qui commençait la structuration du Front de libération national (FLN) à sa sortie de prison le 19 janvier 1955, pensait aussi à fédérer les travailleurs algériens.
Lors d'une réunion qui s'est tenue chez Rebbah Lakhdar, l'architecte du Congrès de la Soummam disait à Aïssat Idir, infatigable militant du Parti du peuple algérien (PPA) et homme rompu aux luttes syndicales et ouvrières, en présence de Mohamed Benkhedda : «Toi, tu as des idées syndicales et tu as un certain niveau intellectuel.
Maintenant, il faut constituer un syndicat pour les travailleurs, un syndicat pour les commerçants et pour les fonctionnaires.» C'est Mohamed Ghafir, dit Moh Clichy, de la Fédération de France du FLN, qui a rapporté ce témoignage. Aïssat Idir, l'enfant de Djamaa Saharidj dans la wilaya de Tizi Ouzou, était prêt pour mettre à exécution le projet, lui qui avait tout le temps voulu mettre en place un syndicat algérien parce que les organisations ouvrières françaises ne prenaient pas en charge comme il se doit les problèmes des travailleurs autochtones.
Selon l'historien Mohamed Abbes, «les idées de Aïssat Idir suscitèrent des réserves de la part des syndicats français, lesquels commencèrent à œuvrer pour l'écarter des postes de responsabilité». «En 1951, a raconté l'historien lors d'un débat au forum d'El Moudjahid il y a trois ans, la police française prit d'assaut l'usine dans laquelle il travaillait et il fut arrêté avec 10 autres travailleurs algériens.» Aïssat Idir au parcours syndical extraordinaire a fini par concrétiser son projet, précipité à vrai dire par la tentative des messalistes, durant l'été 1955, écrit l'historien, de mettre en place un syndicat. C'est ce que ces derniers feront le 16 avril 1956.
Et au nom du FLN, Abane Ramdane décida de constituer un syndicat et organisa le congrès de l'Union générale des travailleurs algériens le 24 Février 1956. Le mouvement syndical algérien était né. «Il s'attela alors à réaliser l'espoir de dizaines de milliers de travailleurs en s'impliquant totalement dans la Révolution déclenchée le 1er Novembre 1954.» L'UGTA, lit-on dans l'historique de l'organisation syndicale, «répondait à l'objectif stratégique de la Révolution de se doter d'une organisation syndicale ayant pour mission de faire participer les travailleurs à la lutte libératrice».
Parmi ses membres fondateurs, il y a lieu de citer, entre autres, Aïssat Idir, Ben Aïssa Atallah, Bourouiba Boualem, Djermane Rabah et Ali Yahia Madjid, membres du secrétariat national. Mada Mohamed, Amrani Abdelkader, Lamini Amar, Haddadi Messaoud, Ayache Mohamed et Zitouni Ahmed, membres du bureau exécutif. Rebbah Slimane, Abib Mohamed, Hanachi Mayouf, Bourouiba Hassen, Gaïd Tahar, Zioui Mohamed, Boudjelal Ali, Rabia Mohamed et Flissi Mohamed, membres de la commission exécutive nationale. Dès les premières années, l'UGTA suscita l'adhésion de quelque 100 000 travailleurs.
Elle fut même admise à la Confédération internationale des syndicats libres. Mais «la répression ne s'est pas fait attendre». Selon la même source, «dès mai 1956, les principaux leaders sont arrêtés». Pour la petite histoire, lit-on sur le site de la centrale syndicale, «le logo de l'UGTA est représenté par un cercle comprenant un croissant avec le nom de la centrale en toutes lettres et le sigle UGTA. Au centre de ce logo, bilingue dans tous les usages, figuraient deux mains se joignant en signe de solidarité.
Les cartes d'adhérents énonçaient les principes de l'organisation : liberté, solidarité, travail». Ce fut, indique la même source, «Boualem Bourouiba qui présenta le projet à ses compagnons et ce fut son frère Mahieddine, employé au bureau de dessin des ateliers du Hamma des chemins de fer, qui le réalisa». Mais dans l'histoire de l'UGTA, on ne peut pas omettre un autre nom. Celui d'une femme extraordinaire qui s'est éteinte en 2013 dans l'anonymat total à Birkhadem. C'est Nassima Habla qui, elle aussi, est originaire de Mekla, commune natale de Aïssat Idir.
La défunte était une des premières militantes du Mouvement national. Elle avait fait partie des premières femmes militantes du PPA avec Mamia Chentouf, Salima El Haffaf, Malika Mefti Sidi Moussa et Fatima Zekkal. Selon sa biographie publiée dans la presse, Nassima Habla était, au tout début de la Révolution, en contact avec Abane Ramdane, Amara Rachid, puis Benyoucef Benkhedda et Aïssat Idir. Celle qui était la secrétaire du CCE après le Congrès de la Soummam, était aussi permanente à l'UGTA, où elle assurait la frappe aussi bien du journal El Moudjahid, qui était volumineux, que celle de l'organe syndical L'ouvrier algérien. L'enfant de Fort national, Abane Ramdane, le père du FLN, trouvera la mort, il a été assassiné par ses pairs au Maroc en décembre 1957.
Aïssat Idir a été arrêté, lui, dans la nuit du 22 au 23 mai 1956, et déplacé de camp en prison (Berrouaghia, Saint-Leu, Bossuet). Il a été transféré à Alger (Barberousse) en mai 1957, interrogé et torturé sauvagement par les paras de Massu (il est particulièrement brûlé aux jambes et sur le corps avec un fer à repasser) et par les agents de la DST (Défense et sécurité du territoire) du colonel Godart, réinterné à Arcole et ensuite à Bossuet. Selon sa biographie, le premier responsable de l'UGTA a été acquitté, le 13 janvier 1959, par le tribunal militaire des forces armées.
Ramené le même jour à Birtraria, il a été livré à ses geôliers. «Les autorités françaises annoncent son ‘‘suicide'' le 26 juillet 1959 et refusent toute commission d'enquête sur les circonstances exactes de sa mort», ont indiqué les mêmes sources. Nassima Habla a été elle aussi arrêtée en février 1957. Elle avait subi d'abominables tortures dans plusieurs centres. Les autres responsables de l'organisation syndicale se sont exilés en Tunisie où ils ont continué à militer. A l'indépendance, ils se retrouveront pour la plupart sur le carreau. Le régime de Ben Bella leur ayant préféré une clientèle bien docile.


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