A la faveur d'une baisse importante des cours des céréales sur les marchés mondiaux, la facture d'importation algérienne des céréales a connu, au premier mois de l'année en cours, un recul de 38,84% comparativement à la même période de 2015. Selon les chiffres des Douanes algériennes, rapportés hier par l'APS, la valeur des achats de céréales (blé, maïs, orge), en janvier 2016, a été de 200,4 millions de dollars, contre 327,64 en janvier 2015. La baisse a également touché les quantités importées (sauf pour le blé tendre) mais à un moindre rythme, en s'établissant à 946 671 tonnes (t) contre 1,13 million de tonnes, soit un recul de 16,04%, précise le Centre national de l'informatique et des statistiques des Douanes (CNIS). La facture d'importation des blés (tendre et dur), qui a représenté près de 67,23% du coût des importations des céréales en janvier dernier, a chuté à 134,74 millions de dollars, contre 232,76, soit en baisse de 42,11%, pour des quantités ayant atteint 584 973 t, contre 694 802 (-15,81%). Le CNIS souligne que la facture d'importation du blé tendre, dont la consommation est la plus importante, a baissé à 103,13 millions de dollars, contre 113,92 (-9,48%). La facture du blé tendre a représenté plus de la moitié des importations des céréales et plus de 75% des importations des blés en janvier dernier. En revanche, les quantités importées de ce blé ont grimpé à 506 224 t, contre 441 534 (+14,65%). Pour le blé dur, la facture a reculé à 31,61 millions de dollars, contre 118,83 (-73,4%) pour une quantité de 78 750 t contre 253 268 (-69%). S'agissant du maïs, les importations se sont chiffrées à 55,97 millions de dollars, contre 79,78 (-29,85%), avec un volume de 310 447 t, contre 370 386 (16,2%). Quant à l'orge, l'Algérie en a importé pour 9,67 millions de dollars, contre 15,1 (-36%), avec une quantité de 51 250 t, contre 62 307 (17,75%). Ces importations ont donc coûté moins cher du fait que les cours mondiaux aient connu, dès 2016, une baisse significative de l'ordre de 1,7%, selon l'indice des prix alimentaires établi par l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO). La cause de ce recul est la même que celle qui pénalise aujourd'hui le pétrole et les métaux industriels : une offre abondante. L'indice des prix pour les céréales a ainsi connu son plus bas depuis 2006, avec des stocks mondiaux qui devraient atteindre 642 millions de tonnes sur la campagne 2015/2016. Il convient de rappeler que l'Algérie est le deuxième plus gros importateur de céréales dans le monde, après l'Egypte, pour une valeur de près de 3 milliards de dollars chaque année. La nouvelle feuille de route établie pour la filière céréalière tente de réduire le recours aux importations, en intensifiant la production qui devrait atteindre, selon les ambitions du ministère de l'Agriculture, près de 70 millions de quintaux de céréales en 2019, contre 34 réalisés en 2014/2015.