L'écrivain chroniqueur, Chabane Ouahiane, décédé lundi, à l'âge de 94 ans, a été inhumé, hier, en présence d'une foule nombreuse qui l'a accompagné à sa dernière demeure dans son village natal, Tassaft Ouguemoun, comme d'Iboudrarène, daïra d'Ath Yenni, à une cinquantaine de kilomètres au sud-est de Tizi Ouzou. Le défunt a eu droit à des funérailles grandioses eu égard aux milliers de personnes qui ont afflué sur les ruelles étroites du village. Des artistes, des écrivains, des élus et plusieurs anonymes ont assisté aux obsèques de Chabane Ouahioune. Le fils du défunt a annoncé que les livres de son père seront rééditées. Djamel Laceb, enseignant dans la région, estime que les écrits du regretté reflètent amplement la vie des villageois dans les montagnes de Kabylie. « Quand on lit Dda Chabane, on peut facilement découvrir son attachement viscérale à sa région natal. Son style d'écrire ressemble beaucoup plus à celui de Mouloud Feraoun. Il était quelqu'un de formidable qui aimait son village », témoigne M. Laceb. Hacene Halouane, enseignant au département de français à l'université Mouloud Mammeri de Tizi Ouzou, nous a déclaré, lui aussi, que « la mort de Dda Chabane est une grande perte car, nous avons perdu un aigle qui aimait sa terre, sa langue et son pays. Je lui ai rendu visite dernièrement, à l'occasion d'un hommage dans son village. Nous avons aimé le vœu qu'une bibliothèque porte son nom de son vivant mais, malheureusement il est mort un peu anonyme. Il est resté dans son village même s'il avait les moyens de partir s'installer ailleurs. Il me disait que notre pays méritait d'être aimé. On doit rééditer ses ouvrages et les introduire dans le système éducatif », a souligné Dr Halouane. Notons que depuis l'annonce du décès de Chabane Ouahioune, une exposition de photos, de coupures de presse et de livres a été mise en place au niveau du hall de la maison de la culture Mouloud Mammeri de Tizi Ouzou, pour retracer la vie et l'œuvre du regretté. Par ailleurs, il est utile de préciser aussi que quelques jours avant la disparition de Chabane Ouahioune, le journaliste de la radio nationale, chaine II, Slimane Ziani, lui avait également consacré une émission qui était le dernier passage du défunt dans les medias. Notons, par ailleurs, que le regretté, avocat de formation, est l'auteur de huit romans dont on peut citer, entre autres, « La maison au bout des champs » « Tiferzizouith où le parfum de la mélisse », « Ce mal des siècles », « Itinéraires brûlants » et « L'aigle du rocher ». Aujourd'hui, il repose en paix dans un bout de terre de ces « collines invaincues » qui surplombent les majestueux monts du Djurdjura.