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«Lancer un emprunt obligataire national sous cette forme peut miner la crédibilité du pays»
Publié dans El Watan le 27 - 04 - 2016

– L'Etat a lancé, il y a une semaine, un emprunt obligataire national destiné, selon toute vraisemblance, à couvrir le déficit du Trésor tant le FRR n'est plus en mesure de le faire. Selon vous, quelles sont les chances de succès d'une telle opération ?
Comment pouvez-vous estimer et analyser le résultat d'un emprunt obligataire national si vous ne définissez pas a priori ses objectifs et ses données de base ? Tout d'abord, l'absence de plafond recherché. Le ministère des Finances s'est bien gardé de fournir une indication sur le montant global sollicité des souscripteurs. Ensuite, il y a l'absence de détails sur l'objet de cet emprunt obligataire. Il est dit qu'il sera destiné à financer des projets économiques. Oui, mais lesquels ?
Quelle est leur pertinence dans le contexte actuel de l'Algérie, surtout qu'il n'existe pas de benchmarking national qui permette de juger favorablement les investissements lancés par les différents gouvernements ces 15 dernières années. En d'autres termes, en tant que souscripteur-investisseur, est-ce que les projets sur lesquels vont porter ces investissements vont générer une rentabilité suffisante pour que je sois sûr d'être remboursé ?
Le troisième élément est la durée de souscription. Pourquoi six mois ? Sur quels critères a-t-on défini cette durée ? Ces trois interrogations sur lesquelles le ministère des Finances n'a pas daigné communiquer — à tort, mon avis — laissent perplexes. Et c'est le moins qu'on puisse dire. Bien sûr, on croit pouvoir compenser ceci par une carotte : le paiement d'un coupon à 5% pour une maturité de 3 ans et 5,75% pour 5 ans.
Pour ma part, je pense que nous avons raté là une occasion formidable de familiariser la société algérienne — le public et les entreprises — aux instruments de l'investissement (et de l'endettement) et bâtir une relation de confiance avec l'Etat, élément-clé pour instaurer un climat d'investissement sain et faire d'Alger une place financière crédible et attractive. Cela ne semble pas la voie choisie. Si l'objectif était de siphonner au maximum la masse monétaire circulante, surtout dans le réseau informel, je ne suis pas sûr que l'emprunt obligataire national, tel qu'il a été structuré, soit la plus efficace des options.
Lancer un emprunt obligataire national sous cette forme, qui est à tout le moins ambiguë, peut miner la crédibilité du pays, surtout quand celui-ci en viendra à solliciter les investisseurs internationaux. En définitive, pour répondre à votre question, on ne peut strictement pas estimer le résultat de cet emprunt obligataire national dans la mesure où l'on n'a pas établi, a priori, ses objectifs.
– Selon certains analystes financiers, l'Algérie est en mauvaise posture pour aller lever des fonds sur le marché international et un emprunt pourrait lui coûter cher, étant donné que son déficit, qui devrait culminer cette année à plus de 17% du PIB, est l'un des plus importants de la région MENA. Qu'en pensez-vous ?
Si vous regardez les chiffres sur les 15 dernières années, vous verrez que le solde budgétaire rapporté au PIB est en constante érosion et que l'Algérie n'a presque jamais été capable de maîtriser ses équilibres budgétaires. Il y a donc là un sérieux problème de gouvernance financière (et politique). Ajouté à cela, le «risque Algérie» est qualifié d'assez élevé par la Coface (note B), en dépit des réserves de change du pays et du possible rebond du prix du baril de pétrole. Mais surtout, l'Algérie souffre d'un leadership politique, économique et financier.
Or, les plus orthodoxes des investisseurs internationaux ont horreur de l'acumulation des risques. Et quand ils acceptent d'en prendre, ils se font rémunérer à des niveaux très élevés. Cela est le b.a.-ba de l'investissement. Ces investisseurs savent — au-delà des notations des agences de crédit qui sont parfois peu objectives dans les deux sens du spectre d'évaluation — que l'Algérie n'a pas été capable de décliner une stratégie de diversification de son économie sur les 15 dernières années.
Et à trois années de la fin de l'actuelle mandature il serait, de leur point de vue, hasardeux de parier sur un miracle, même si ses réserves de change lui permettent une certaine flexibilité. La remarque que j'ai faite plus haut sur l'ambiguïté et l'absence de transparence de l'emprunt obligataire national ne facilitera pas leur perception sur l'attractivité de l'Algérie. Son facteur d'attrait est donc très réduit, surtout si le baril de pétrole continue à être sous les 50 dollars, seuil de convenance des budgets des pays dépendant des recettes en hydrocarbures.
Vous pouvez même en venir à élaborer mille et un nouveaux codes d'investissement, aussi permissifs soient-ils, il faut savoir que l'investissement stratégique, celui-là même dont a besoin le pays pour se développer sérieusement, obéit à des critères plus sophistiqués qui ne semblent, malheureusement, pas de mise dans notre pays.
A titre d'exemple, il y a près de 17 ans, Dubaï était un quasi-désert. Il a suffit que le gouverneur de cet émirat ait une vision, une stratégie et se soit entouré du meilleur des meilleurs pour qu'en moins de 20 ans, Dubaï attire des centaines de milliards de dollars et est aujourd'hui une formidable réussite dans le commerce régional et international, dans la finance, le transport et le tourisme pour ne citer que ces industries.
– Comment voyez-vous la situation des indicateurs financiers et macroéconomiques de l'Algérie cette année si les cours du brut ne remontent pas très vite ?
Il faut arrêter de raisonner dans des perspectives de court terme. C'est cela qui a nui à l'Algérie et l'a empêché d'élaborer des stratégies de développement efficaces. Ce syndrome a fait son temps, avec les conséquences que le pays vit aujourd'hui. En l'état actuel des choses, les seules données macroéconomiques satisfaisantes sont la relative bonne réserve de changes et un endettement extérieur plutôt faible. Ceci donne une marge de manœuvre non négligeable pour que l'Algérie réussisse à rebondir.
Elle ne peut le faire qu'en stimulant l'esprit d'entreprise à travers l'innovation, la performance et la compétitivité. Pas seulement en achetant des licences. L'ancien ministre des Finances, M. Benachenhou, faisait justement remarquer récemment que les entreprises algériennes avaient un très faible taux d'intégration. C'est dramatique pour un pays qui compte une élite dans toutes les sciences et qui a amorcé son développement industriel depuis les années 1970.
Cela veut dire qu'il faut maintenant une véritable révolution économique, intégrée à des réformes structurelles profondes et graduelles de la société entière, à travers ses institutions politiques, son système éducatif, social… afin de permettre aux Algériens de se réapproprier leur destin et de compter sur eux-mêmes. Il s'agit là d'un projet qui doit s'inscrire à un horizon de 5, 10 ou 15 ans au minimum et sur lequel il faut greffer des idées nouvelles, des responsables nouveaux. Le reste, tout le reste ne serait que pose de garrots sur un handicap profond.


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