Dans Infiltrator, il est l'agent des Douanes, Robert Mazur, qui, avec son coéquipier, incarné par John Leguizamo, se fait passer à Miami pour un homme d'affaires blanchissant de l'argent sale afin de pénétrer l'organisation du patron colombien de la drogue. Leur objectif : s'attaquer à sa fortune et aux banquiers complices. Pour cela, ils doivent gagner la confiance de l'un des lieutenants d'Escobar chargé de blanchir des millions de dollars tirés du trafic de drogue, dans cette ville clinquante du sud-est des Etats-Unis. Le film, basé sur des faits réels, sort mercredi aux Etats-Unis, puis en août au Canada et en septembre en France. Mis en scène par le réalisateur américain Brad Furman, ce long métrage s'ajoute à une série de fictions consacrées à la vie du célèbre chef du cartel de Medellin, abattu par la police en 1993, qui a construit un véritable empire dans les années 1980. Depuis quelques années en effet, le cinéma et la télévision reviennent avec appétit sur la vie haute en couleur d'Escobar : les séries, colombienne Pablo Escobar, le patron du mal (2012), et américaine, Narcos, sur Netflix (2015), ou encore le film Paradise Lost (2014) avec Benicio Del Toro. «D'un côté il a inspiré une peur et une méfiance profondes, de l'autre il a aussi fait de grandes choses pour son pays», relève Bryan Cranston. «Beaucoup de gens ne savaient pas quoi penser de lui, mais, au final, sa méchanceté dépassait sa bonté et c'est ce qui fait les bonnes histoires», estime-t-il. Dilemmes moraux Et l'acteur américain sait de quoi il parle. Ses aventures sous les traits de Walter White, le baron de la méthamphétamine dans Breaking Bad, ont séduit des millions de téléspectateurs jusqu'au dernier épisode, diffusé en 2013. Ce rôle lui a procuré une célébrité internationale et rapporté de nombreux prix. «Nous aimons tous les histoires de gangsters», dit l'acteur. «Les histoires où quelqu'un part de rien puis, en s'appuyant sur la force ou l'intelligence, ou tous les moyens possibles, arrive à s'emparer du pouvoir. C'est en fait un peu le rêve américain». Pablo Escobar n'apparaît pas à l'écran dans Infiltrator. C'est un fantôme, un nom mentionné avec terreur, la bête noire que tous craignent. Tout passe par son bras droit à Miami, Roberto Alcaino, incarné par l'acteur américain Benjamin Bratt («New York Police Judiciaire»). Grâce à des méthodes parfois peu orthodoxes, l'agent Mazur devient un as de la finance clandestine, parvient à infiltrer l'équipe d'Escobar et à blanchir des millions de dollars d'argent sale.