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Histoire et civilisation : Remarques et observations Sur l'histoire d'Algérie
Publié dans El Watan le 28 - 09 - 2016

Cette présentation est fausse. Le gros travail à faire est de lutter continuellement pour la corriger Les historiens occidentaux croient fermement que l'Afrique du Nord (AN) n'a pas d'histoire ou plutôt que son histoire est liée à celle des nations qui l'ont dominée. Ces historiens croient que les Berbères sont un peuple anarchique, qu'ils sont incapables de s'unir, qu'ils n'ont jamais pu constituer une nation, encore moins un Etat. C'est à partir de ce constat erroné qu'ils ont commencé à établir des contrevérités historiques qu'il faudrait rejeter et combattre. Ces contrevérités sont les suivantes :
1­— Concernant l'histoire ancienne, pour ces historiens, cette histoire commence avec les Phéniciens, précisément avec Carthage, tout au moins pour la Tunisie actuelle. Pour le reste de l'AN, cette histoire commence avec les Romains. Avec étonnement, ces historiens découvrent qu'avant les Romains, trois royaumes existaient déjà, mais ils ne leur accordent aucune importance et décident arbitrairement de les qualifier de vassaux aux Carthaginois et aux Romains, ce qui veut dire qu' ils n'ont pas d'histoire.
Et voilà, notre histoire ne peut commencer qu'avec les Romains. Aujourd'hui, nos médias et aussi beaucoup de nos historiens, quand ils parlent d'Alger, de Tipasa par exemple, ils font commencer leur histoire à l'époque romaine pour nous parler, avec une certaine fierté, d'Icosium en ignorant que ce mot vient du berbère «aghoussim» qui veut dire noyers et Tipasa vient du mot «tafza» qui est une roche que l'ont trouve dans la région. Il en est de même pour Timgad, Teleghma, Télemly, etc. Non, notre histoire ne commence pas avec les Romains. Il faut le crier fort
2— Concernant l'époque dite «arabe», on se plaît, pour cette période, à mettre en évidence deux phénomènes, très éphémères mais que les historiens présentent comme durables et déterminants : il s'agit de l'antagonisme arabo-berbère qui n'a duré que quelques années, au moment de la pénétration de l'islam et de l'invasion hilalienne qui a été, il est vrai, dévastatrice mais qui s'est résorbée avec l'action énergique de Abd El Moumen l'Almohade. Il faut éviter de donner à ces deux phénomènes l'importance qu'ils n'ont pas
3— Concernant l'époque dite «turque» , elle est présentée par les historiens comme étant la plus sombre de notre histoire. Ces historiens disent que les Turcs étaient des sanguinaires et des cupides et qu'ils ont accablé les populations par l'impôt et l'injustice. Ces accusations ne sont pas fondées.
Avant d'être pris en compte par les Français, il faut savoir qu'elles ont été formulées tout d'abord par les Espagnols et tout particulièrement par l'historien Haedo qui, comme on le sait, a été captif à Alger. Par ailleurs, il faudrait savoir que les Espagnols ont été empêchés d'occuper l'Algérie par les frères Arroudj et Kheir Eddine et qu'ils ont essayé trois fois de débarquer à Alger en essuyant de cuisantes défaites, la dernière, menée par Charles Quint qui a failli être capturé.
C'est là l'origine de l'animosité des Espagnols à l'égard des Turcs et des histoires invraisemblables qu'ils ont inventées pour les salir et ternir leur image. Les Français n'ont fait que reprendre ces mensonges, en grande partie pour justifier leur agression contre l'Algérie. Gardons-nous de reprendre ces mensonges , les Turcs sont venus en Algérie à la suite de la demande pressante des populations pour les aider à lutter contre la menace des Espagnols qui venaient d'occuper Oran, Béjaïa et se sont installés aux portes d'Alger.
Cette période de notre histoire est l'une des plus glorieuses. Elle n'est pas turque mais bien algérienne, Hussein Dey était fier d'être Algérien. Il s'était farouchement opposé au khalife qui voulait le destituer. Raïs Hamidou, le valeureux amiral, qui était redouté de tous les Occidentaux, était Algérien et l'Algérie était désignée par tout le monde comme le «Royaume d'Alger». Cessons donc de considérer cette période comme celle de la domination turque.
4— La colonisation française n'a pas duré 132 ans. C'était un constat avancé par le PPA et d'autres pour les besoins de la propagande nationaliste et pour affirmer que la colonisation française avait trop duré. En réalité, elle n'a duré que 70 ans au plus. En 1830, les Français ont occupé Alger, le reste du pays était souverain et cette souveraineté a continué d'exister jusqu'en 1881 avec la défaite des Ouled Sidi Cheikh. En 1943, avec l'élaboration du Manifeste et la constitution des AML, la souveraineté algérienne réapparaît pour s'affirmer militairement le 1er Novembre 1954. C'est de cette façon qu'il faudrait écrire et lire l'histoire de cette période de 70 ans de domination française, pas plus !
5— Les historiens occidentaux nous ont inculqués au sujet de notre histoire des contrevérités qu'il faut dénoncer avec vigueur. Pour eux, notre histoire est une succession ininterrompue de dominations étrangères. Or, entre la domination carthaginoise et romaine, il ya des siècles que ces historiens ont occultés et entre la domination romaine et les autres, il y a également des siècles que ces historiens n'ont pas vus. C'est là peut-être la première contrevérité.
Ensuite, d'après eux, notre histoire se résume à ces dominations. Soit. Faisons le calcul. Auparavant, il faudrait souligner que la durée de cette domination varie selon les régions. En Tunisie actuelle, sur la totalité du territoire ou une partie seulement, la domination étrangère a duré, globalement, six siècles. A l'Est algérien, elle a été de trois siècles, le centre de l'Algérie n'a été que de moins de deux siècles. A l'Ouest algérien et au nord du Maroc, cette domination n'a pas duré un siècle.
Enfin tout le Sud algérien et marocain, à partir de la frontière libyenne, en passant au sud de Sour, en allant vers Oujda et la côte atlantique, tout ce grand sud n'a jamais connu de domination étrangère. A partir de ces données, nos calculs ont donné, pour l'Algérie, une domination étrangère globale de trois siècles environ. Quand on sait que notre histoire s'échelonne sur 50 siècles, on se demande comment la conscience de ces historiens leur a permis de s'intéresser uniquement à trois siècles et d'occulter 47 siècles.
En réalité, trois siècles dans notre histoire ne sont qu'un accident qu'on ne doit pas oublier, certes, mais ce n'est pas l'essentiel. Aujourd'hui, nos enfants, les médias, les journalistes, des historiens… cherchent à ne pas utiliser le terme de domination et l'ont allègrement remplacé par le terme de «civilisation». On entend, donc parler de «succession de civilisations sur cette noble terre d'Algérie ». Que Dieu nous garde ! La domination coloniale est par conséquent une civilisation.
Nous sommes tout prêts du débat qui a eu lieu en France, sur les aspects positifs de la colonisation française ! Y a-t-il un aspect positif dans une domination coloniale ? Notre histoire nous apprend que la domination coloniale n'apporte que destructions, massacres, spoliations, exterminations. C'est la mort programmée pour tout un peuple. C'est tout le contraire d'une civilisation. Encore une fois, cessons de parler de «succession de civilisations».
En Algérie, il ne peut y avoir qu'une seule civilisation : c'est la civilisation berbère qui a existé depuis la Préhistoire et qu'on peut appeler, aujourd'hui, «civilisation algérienne». Un peuple ne peut avoir qu'une seule civilisation, celle élaborée consciencieusement et laborieusement par les autochtones. Des apports étrangers peuvent survenir, mais sont rapidement assimilés et intégrés. Ce sont des enrichissements, certes, mais ils ne modifient pas l'originalité de la civilisation.
Quel apport, la civilisation romaine a apporté à la civilisation berbère ? Personne ne peut le déterminer ! Devant des ruines, nombreuses en Algérie, on s'écrie toujours : «Des ruines romaines !» Mais pourquoi voulez-vous qu'elle soit romaines ? Elles se trouvent en Algérie, elles sont donc par essence algériennes. Quand même l'architecte est romain, les ouvriers et le financement sont algériens. Mieux encore, il a été érigé sur les décombres d'un monument algérien.
Un archéologue français s'est écrié : « Où sont donc passés les palais construits par Missipsa et Massinissa ?» Encore une fois, cessons de considérer toutes ces ruines comme étant «romaines». Surtout, évitons de retracer l'histoire de Rome, en faisant parler ces pierres. Quelle abomination ! Elles font partie de la civilisation berbère. Une civilisation authentique, riche et enrichie. Soyons fiers de lui appartenir, à elle, seulement et uniquement !
En ce qui concerne la Révolution algérienne, il me semble que tout a été fait pour connaître l'histoire de cette période : les événements importants et essentiels sont connus, très souvent en détails. Les documents algériens existent en abondance, parfois inexploités, il est vrai. Les témoignages sont nombreux. Beaucoup d'acteurs sont toujours en vie et s'expriment assez souvent. Naturellement, cette abondance et prolifération donne l'impression de désordre et surtout de contradictions.
Mais il faut bien le souligner, cela ne peut concerner que les détails de certains événements. La décantation viendra de la part d'historiens authentiques. Prenons l'exemple de Abane Ramdane, son assassinat est admis maintenant par tout le monde. Reste les circonstances et les raisons, elles ne peuvent être pour le moment que l'objet de controverses et de contradictions qui seront surmontées, un jour, certainement, par un historien avisé. Il me semble qu'il n'y a pas de quoi s'alarmer.
Le problème qui se pose actuellement pour cette période a deux facettes : d'une part, les documents algériens sont écrits soit en français, soit en arabe et malheureusement les arabisants ne prennent pas connaissance des documents rédigés en français et l'inverse est également vrai pour les francisants. Nous avons deux mondes qui ne communiquent pas entre eux et souvent s'ignorent. D'autre part, beaucoup d'Algériens ne sont pas encore arrivés à décoloniser leur esprit, ils accordent peu de crédit à tout ce qui est algérien et se rabattent sur les documents étrangers pour porter finalement un jugement négatif sur notre Révolution.
Les archives françaises sont encombrées par les documents de propagande élaborés par les services spéciaux de l'intox et de la désinformation qui avaient pour objectif la démoralisation et la déstabilisation du FLN et de l'ALN. Ces documents sont des mensonges et des contrevérités. Ces services sont allés jusqu'à falsifier le journal El Moudjahid pour faire dire à Ferhat Abbas ce qu'il n'a pas dit.
Malheureusement, des Algériens, chercheurs ou hommes politiques, leur accordent du crédit et se permettent d'élaborer des thèses fantaisistes qui n'ont rien à voir avec la réalité historique. C'est ce complexe dévastateur qu'il faut combattre et détruire. Le moyen le plus sûr pour y arriver est celui d'élaborer un esprit critique en installant une critique littéraire qui permettrait de ne pas s'attaquer aux individus qui écrivent ou qui témoignent, mais d'analyser les faits qu'ils rapportent. Cela pourrait peut-être rétablir la confiance entre nous.


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