Il est impératif que du côté algérien il y ait une volonté politique pour régler le problème autrement que par des gesticulations politiques », affirme en marge du colloque Bruno Barrillot, expert et cofondateur de l'Observatoire des armements. « Il faut que l'Etat algérien agisse pour restaurer l'environnement endommagé par les essais. Je suis impressionné qu'en l'espace de trois ans des efforts ont été réalisés sur le plan médical, les études sur le cancer et que le lien avec les radiations soit fait, c'est très encourageant, mais il faut prendre les mêmes dispositions en ce qui concerne l'environnement », indique l'expert, qui invite les autorités algériennes à ne pas attendre que l'Etat français ouvre les archives pour réagir, notamment sur le plan environnemental. Ceci et de soutenir qu'il y a très peu d'informations sur les explosions effectuées dans le Sud algérien. Le même expert a souligné que seul un traité d'amitié sincère reposant sur un système d'échange où la France reconnaîtra ses responsabilités et engage des aides de type compensatoire. Quant à l'Algérie, selon notre interlocuteur, elle est appelée à faire un travail de collecte de témoignages. « Je pense qu'aucun Algérien ne sera indemnisé, car la procédure est telle que dans une population basée sur l'oral comment peut-elle apporter des preuves. C'est étonnant que les médecins coopérants français n'aient pas encore remis les rapports médicaux spoliés », note-t-il en réponse à une question sur la dernière loi Morin sur l'indemnisation des victimes. Et d'ajouter : « L'Algérie n'est pas la Polynésie, c'est un Etat indépendant qui a les moyens de pression diplomatiques. » Ceci et de critiquer le manque de transparence dans le traitement par le comité algéro-français du dossier des effets des essais nucléaires. Par ailleurs, le même responsable a estimé que seul le départ des responsables français ayant eu un lien direct avec la période coloniale pourra désamorcer la crise et arriver à une solution.
