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Entre répression et insécurité
Mali
Publié dans La Nouvelle République le 17 - 11 - 2025

Les difficultés d'approvisionnement en carburant ont fortement ralenti les interventions dans plusieurs régions du centre et du sud du pays, notamment autour de Ségou, San, Koutiala, Mopti et Bandiagara, des zones charnières reliant la capitale Bamako au nord du Mali, en proie à l'insécurité. Une pénurie aiguë de carburant provoquée par un blocus djihadiste sur plusieurs axes routiers stratégiques nourrit la crise humanitaire au Mali. Une situation qui bouleverse la vie quotidienne des habitants et paralyse les opérations onusiennes dans un pays déjà miné par la faim, l'insécurité et la dérive autoritaire du pouvoir. Plusieurs partenaires humanitaires ont dû réduire leurs missions de terrain, limitant les cliniques mobiles à un rayon d'environ dix kilomètres autour de leurs bases. Les restrictions de mouvement, les braquages et les contrôles irréguliers ont conduit à la suspension temporaire de certaines opérations. Depuis septembre, le Groupe de soutien à l'islam et aux musulmans (GSIM), affilié à Al-Qaïda, bloque notamment les importations de carburant en provenance du Sénégal et de la Côte d'Ivoire, par où transitent la plupart des biens importés dans ce pays enclavé d'Afrique de l'Ouest. Le blocus affecte désormais Bamako et la majorité des régions du pays, plongeant les populations dans une crise énergétique et alimentaire.
Une région coupée du monde
Dans la région de Tombouctou, au nord-ouest du pays, la ville de Léré, proche de la frontière mauritanienne, est soumise depuis le 27 octobre à une restriction d'accès imposée par des groupes armés. «Cette nouvelle mesure a provoqué des déplacements de populations vers des zones plus sûres », indique l'OCHA, précisant que « hormis les acteurs humanitaires déjà présents dans la ville (…), aucun acteur humanitaire ou organisation humanitaire n'a accès à la localité ». En octobre, une cinquantaine d'incidents d'accès ont été recensés, soit une hausse de 13 % par rapport à septembre. Les engins explosifs demeurent la principale menace, avec 28 cas signalés. Trois attaques directes contre des humanitaires ont été rapportées, et neuf enlèvements ont été enregistrés, principalement dans les régions de Ségou, au centre du pays, et de Gao, dans le nord.
À Douentza, deux agents humanitaires ont perdu la vie dans le chavirement d'une pinasse sur le fleuve Niger, près du village de Kagnimé. « Ces violences compromettent la sécurité du personnel et ralentissent les opérations sur le terrain », souligne l'OCHA, ajoutant que « le contexte reste relativement imprévisible » et que « les contraintes logistiques, notamment liées au carburant et autres facteurs physiques, accentuent les défis d'accès aux populations dans le besoin».
Cette crise s'inscrit dans un contexte politique de plus en plus répressif. Depuis l'arrivée de la junte au pouvoir en 2020, le général Assimi Goïta a consolidé son emprise sur l'appareil d'Etat, suspendant indéfiniment les élections présidentielles et dissolvant en mai 2025 tous les partis politiques. En juillet, une loi lui a donné la possibilité de prolonger son mandat « autant de fois que nécessaire, jusqu'à la pacification du pays ».
Le chef des droits humains à l'ONU, Volker Türk, a depuis dénoncé « la fermeture de la porte à toute élection démocratique au Mali dans un avenir prévisible » et une « instrumentalisation de la loi contre l'expression de la dissidence ». Les arrestations d'opposants et de simples citoyens se sont multipliées, à l'image de l'ancien Premier ministre Moussa Mara, arrêté en août, puis condamné à une peine de prison pour « atteinte à la crédibilité de l'Etat ».
La dérive autoritaire s'accompagne d'une recrudescence des violences armées. Les attaques des groupes djihadistes du GSIM et de la branche locale de Daech continuent de frapper le centre et le nord du pays, notamment à la frontière avec le Burkina Faso et le Niger. L'armée malienne, appuyée par les mercenaires russes de l'Africa Corps (ex-groupe Wagner), mène des opérations qui touchent aussi les civils. Depuis le mois d'avril, le bureau de Volker Türk fait état de « centaines d'exécutions extrajudiciaires, d'arrestations et de détentions arbitraires, de disparitions forcées et d'autres enlèvements commis par toutes les parties au conflit ». Ce climat d'insécurité et d'impunité accentue la crise humanitaire dans un pays où 6,4 millions de personnes ont besoin d'aide, dont 3,5 millions d'enfants, selon l'OCHA. Dans le cercle de Koro, à la frontière avec le Burkina Faso, l'afflux massif de réfugiés accentue encore la pression. Depuis avril, près de 50 000 Burkinabés s'y sont installés, doublant la population réfugiée. Selon le Haut-Commissariat de l'ONU pour les réfugiés (HCR), cette arrivée met à rude épreuve les capacités locales d'accueil. Pour y répondre, l'agence a ouvert un bureau de terrain à Koro, opérationnel depuis le 16 octobre, afin de renforcer la coordination et d'accélérer la réponse humanitaire. Le Mali abrite aujourd'hui plus de 150 000 réfugiés burkinabés et nigériens, fuyant à la fois les attaques djihadistes et les opérations militaires menées contre les groupes armés.
Le Mali compte plus de 400 000 déplacés internes et 335 000 réfugiés dans les pays voisins. Selon un rapport de l'ONU publié mercredi sur l'insécurité alimentaire dans le monde, le Mali figure parmi les six crises alimentaires les plus graves de la planète, aux côtés d'Haïti, de la Palestine, du Soudan du Sud, du Soudan et du Yémen. Et la situation continue de se dégrader à un rythme alarmant dans plusieurs zones déjà fragilisées en raison du désengagement de la communauté internationale.


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