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Une guerre inscrite dans les annales de l'histoire du peuple algérien
Publié dans El Watan le 01 - 11 - 2016

Au Congrès de Bruxelles (10-15 février 1927), les délégués de l'Etoile Nord-Africaine, Hadj Messali pour l'Algérie et Chadly Khairallah pour la Tunisie, ont réclamé l'indépendance de l'Afrique du Nord. Hadj Messali demanda, entre autres, «l'indépendance de l'Algérie, le retrait des troupes françaises d'occupation, la constitution d'une armée nationale».
Les fondements mêmes du combat libérateur venaient d'être posés, le chemin était tracé. L'OS, le CRUA, les «22» (ou 21), les «5», les «6», les «9», le FLN, l'ALN ont été l'aboutissement inéluctable mais logique à la fois d'un cheminement sinueux et douloureux marqué, d'une part, par le martyre du peuple algérien, d'autre part, par les manquements historiques de la France coloniale à ses multiples engagements, le trucage des élections, les arrestations arbitraires et condamnations à de très lourdes peines de prison, les assignations à résidence, les bains de sang qui ont marqué les manifestations politiques pacifiques, dont celles du 14 juillet 1953 à Paris qui se sont soldées par la mort de six militants algériens, enfin par le louvoiement de la direction du parti indépendantiste.
C'est sans rappeler, par ailleurs, le souvenir des déportés en Nouvelle Calédonie et en Corse dès 1864. L'Algérie soumise en apparence, mais rebelle dans son âme, a cultivé l'esprit de résistance armée porté par l'Emir Abdelkader, les Cheikhs Bouammama, El Haddad, El Mokrani, Ouled Sidi Cheikh, etc.
Les poèmes consacrés aux Menfiyoune, aux actes héroïques des «bandits d'honneur», aux victimes du génocide de Mai 1945, les chants patriotiques Hayou ech chamel el Ifriqi, Mindjibalina, etc. ont été le credo non pas d'une, mais de plusieurs générations d'est en ouest, du nord au du sud, rurales ou citadines, lettrées ou illettrées, diplômées ou non diplômées, démunies ou aisées. La Guerre de Libération a été l'ultime recours pour briser les chaînes du colonialisme et libérer le peuple algérien. La rupture dans le Martyre n'a pas été une option prise de gaieté de cœur pour ceux qui n'avaient d'autres armes que la force de leur conviction et le sacrifice en mémoire.
Le 1er Novembre 1954 a été un commencement en ce sens que l'Algérie entamait une nouvelle phase de son histoire militante et combattante. Militante parce que le travail de sensibilisation avait pris un autre sens, pour un autre contenu, pour une autre Algérie. Les luttes politiques, les revendications pacifiques relevaient d'un passé obsolète et révolu. Combattante, parce que les colonisés algériens à l'image de leurs frères tunisiens et marocains, mais plus encore vietnamiens avaient décidé de prendre leur sort en main. La maturation a commencé par un travail sur soi d'abord, le procès du colonialisme français ensuite, et enfin l'analyse objective de la situation qui prévalait dans le monde au lendemain de la Seconde guerre mondiale.
La lutte des peuples colonisés n'allait pas tarder à entrer dans une phase active. La phase précédant le passage à l'acte le jour J a été marquée par la mobilisation des (faibles) moyens humains et matériels, à l'intérieur comme à l'extérieur, et surtout par la dotation de la Révolution d'une charte historique appelée «Proclamation au Peuple Algérien, aux militants de la cause nationale», médiatiquement connue sous le nom de Déclaration du 1er Novembre 1954.
Il y a lieu de signaler que le Bayane Awel Nouvember qui orne les bureaux des officiels n'est pas une fidèle traduction de l'original en langue française. Des rajouts, entre autres, en déforment le sens et la portée puisqu'ils accréditent, indirectement, la thèse de la guerre sainte, c'est-à-dire d'une guerre de religion. Ce qui n'a jamais était le cas. Pour les concepteurs de la Déclaration du 1er Novembre, il n'y avait qu'un seul ennemi, le colonialisme. Les catholiques, les juifs, les communistes, etc. qui ont apporté un précieux concours à cette guerre anticoloniale en sont la meilleure preuve.
Un volumineux rapport intitulé L'Algérie du demi-siècle, daté d'octobre 1954, décrivait une Algérie globalement tranquille, acquise à la France. Même si certains mouvements suspects ont été signalés ici et là, particulièrement dans les Aurès, la surprise a été totale au lendemain des fêtes de La Toussaint marquées par des attaques et des sabotages à travers toute l'Algérie. Soixante-dix attentats à travers une trentaine d'endroits.
Fidèle à sa tradition, la France a réagi sauvagement alors que la Déclaration du 1er Novembre laissait la porte ouverte à des discussions avec les autorités françaises. Forte de sa puissance militaire et de sa place dans le monde, quand bien même si elle venait de subir une cuisante défaite à Dien Bien Phu, la France coloniale n'a jamais envisagé de quitter l'Algérie, proclamée département français bien avant la Savoie (1860).
Du point de vue de la législation française, l'Algérie n'était pas une colonie à l'image de la Tunisie, du Maroc ou des lointaines colonies de l'Afrique française, Mauritanie, Guinée, Niger, Soudan, Sénégal, etc. ou celles de l'Afrique équatoriale comme le Togo, le Tchad, l'Oubangui-Chari, etc. L'Algérie relevait directement du ministère de l'Intérieur et non du ministère des Colonies. C'est dire l'impact politique, militaire, stratégique, économique, et par la suite affectif qui en résultera pour les pieds-noirs et la France durant et au lendemain de l'indépendance de l'Algérie.
Le traumatisme pour cette France coloniale et post-coloniale est l'une des constantes communes à toutes les familles politiques de France. Partant du principe cher au ministre de l'Intérieur de l'époque, François Mitterrand, «L'Algérie, c'est la France et la France ne reconnaîtra pas chez elle d'autre autorité que la sienne», les différents gouvernements de la IVe, puis de la Ve République, ne reculeront devant rien. Destructions massives des mechtas, établissement des zones interdites, emploi du napalm, mais pis encore, recours à la torture violemment dénoncée par les Français sous occupation allemande.
Remise au goût du jour, la torture sera institutionnalisée et pratiquée à ciel ouvert, y compris dans les écoles de la République. L'Algérie combattante venait d'entrer de plain-pied dans «sa» Guerre de Libération. Celle-ci s'étendra à la Métropole. Déclarée par les autorités françaises capitale du FLN au lendemain de l'implantation de la Fédération de France du FLN, Paris renouera avec le massacre des protestants le jour de la Saint Barthélémy (1572) en autorisant, un certain 17 octobre 1961, le massacre de milliers d'Algériens par une police sous les ordres d'un ancien collaborateur SS, Maurice Papon.
Qualifiées pendant longtemps «d'opérations de maintient de l'ordre», Paris finira par se rendre à l'évidence en reconnaissant en octobre 1999 qu'elle avait affaire non pas une «rébellion», mais à une «guerre» qui avait mis à feu et à sang ses trois anciens départements d'Algérie. Cette page n'est pas tout à fait tournée, pour preuve l'état du climat des affaires entre les deux pays et les questions mémorielles toujours en suspens de part et d'autre. Le principe de collégialité a été la marque de fabrique du FLN historique.
C'est du moins ce qui transparaît à travers les textes fondamentaux de la Révolution que sont en l'occurrence la Déclaration du 1er Novembre 1954 et la «Plate-forme de la Soummam» appelée aussi Charte de la Soummam. Pour Abane Ramdane, «le FLN n'appartient à personne, mais au peuple qui se bat. L'équipe qui a déclenché la Révolution n'a acquis aucun droit de propriété sur celle-ci. Si la Révolution n'est pas l'œuvre de tous, elle avortera inévitablement», avait-il déclaré à Abbas Ferhat à la veille de son départ pour Le Caire. C'est plus que clair. Le culte de la personnalité était certes condamné, mais la collégialité n'a pas été toujours au rendez-vous.
De nombreux et graves dépassements ont été déplorés. Longtemps occultés, ils nous éclairent à présent sur la vie au quotidien des combattants dans les maquis, dans les travées de la diplomatie, dans les prisons, etc. Il est temps de dire qu'il y avait au moins deux FLN-ALN. Celui des chefs militaires et politiques dont certains se sont très vite projetés dans l'avenir et se sont comportés en tant que tels, et celui de sa base composée de djounoud et du peuple qui n'avaient d'objectif que la concrétisation de la cause suprême. Aussi grande soit-elle, la Révolution algérienne reste inachevée.
On a pris l'habitude de dire et d'écrire que l'actuelle génération tourne le dos à l'histoire et au pays. Ce raccourci zappe surtout les ambitions exprimées et avérées de la génération que j'appellerais la génération-monde. Bien ancrée dans ses racines, forte de son savoir et de ses capacités, ouverte sur l'avenir, à l'origine de nombreuses innovations technologiques et autres, elle n'aspire à rien d'autre qu'à servir son pays et son peuple. Son modèle, la Corée du Sud.
Ruinée au sortir de la guerre en 1953, la voilà devenue un géant économique avec sa technologie de pointe, ses voitures qui défient toute concurrence. Dépourvue de richesses naturelles, la Corée du Sud a priorisé l'investissement dans la ressource mère de tous les développements, l'Homme, plus particulièrement dans l'éducation, du primaire au supérieur. La recherche scientifique occupe une place centrale dans le développement tous azimuts de la Corée du Sud. Pour préserver les acquis de Novembre et les inscrire dans le long cours de l'Histoire, il nous faut repenser l'Etat et la société dans toutes leurs fonctions et dimensions.
Le monde évolue à une vitesse vertigineuse. La communication emprunte des chemins qui ne sont pas ceux d'il y à dix-quinze ans. Il ne sert à rien, bien plus, il serait négatif de cultiver un passé fait plus de slogans que de savoir, de replis sur soi en lieu et place d'ouverture, de marginalisation et d'exclusion en lieu et place d'intégration des compétences. Pensons et définissons l'avenir en des termes nouveaux, dynamiques et compétitifs. L'Algérie du 1er Novembre a été l'œuvre d'une génération, jeune, motivée, prête au sacrifice suprême.
Le secret de sa réussite, la foi en elle-même, en son peuple et en un avenir débarrassé du carcan colonial. Une nouvelle génération d'Algériens tout aussi motivée que l'a été celle de Novembre s'apprête à faire irruption pour construire «son Algérie», celle de ses rêves, de ses ambitions, de ses fantasmes. Une Algérie ouverte sur elle-même et sur le monde. Une Algérie de tous les Algériens. Celle de Didouche, de Abane, de Ben M'hidi et de tous les autres.


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