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Il réclame une enquête impartiale : L'avocat de Tamalt accuse
Publié dans El Watan le 20 - 12 - 2016

Une semaine après l'enterrement du journaliste Mohamed Tamalt, mort en détention après une grave dégradation de sa santé liée, entre autres, à sa grève de la faim, Bachir Mechri, un de ses avocats, revient sur l'affaire et apporte de nombreux éclaircissements qui confortent la revendication d'une enquête impartiale sur les circonstances de cette mort tragique.
Il commence par planter le décor en revenant sur la thèse avancée par le journaliste Saad Bouokba, relatives aux circonstances du retour de Tamalt en Algérie. «Lorsque Tamalt était en Grande-Bretagne, protégé de toute poursuite, il avait publié, sur son site web, une vidéo qui comportait des propos diffamatoires et insultants à l'égard de personnalités influentes au sein du gouvernement algérien, qu'il a citées nommément.
En février 2016, Tamalt avait rencontré un journaliste algérien de passage à Londres, avec lequel il avait évoqué son éventuel retour au pays, après avoir reçu des garanties de non-poursuites données par des responsables à condition qu'il mette fin à sa campagne contre les dirigeants. Le journaliste en question lui a répondu que la seule garantie valable était celle du Président.
Les autres peuvent trahir à tout moment. Mais Tamalt a décidé de rentrer pour voir sa mère et il n'a pas été arrêté. Durant toute une semaine, ni la police ni la gendarmerie ne l'ont interpellé. Ce qui prouve que la décision de le mettre en prison n'est pas venue de la Présidence, mais d'une autre partie qui l'a ramené en Algérie pour le mettre en prison et le condamner au nom du Président», écrit Me Mechri, qui estime que «la naïveté de Tamalt a fait qu'il a rejoint le pays pour voir sa mère et il n'a pas été arrêté en l'absence de mandat de la justice.
Le 27 juin 2016, d'après les propos de son frère, il a été arrêté en début d'après-midi par des officiers de la police judiciaire du service de la Sécurité intérieure, relevant du ministère de la Défense nationale. Le 28 juin, il a été inculpé sur la base des articles 144 bis et 146 du code pénal, puis a fait l'objet d'une comparution immédiate devant le parquet d'Alger, qui l'a placé sous mandat de dépôt. Le défunt a refusé d'être jugé sans ses avocats. Lors de l'audience du 4 juillet, ses avocats ont plaidé sa libération immédiate.
L'article 144 bis, qui lui a été appliqué, ne prévoit pas de peine de prison, mais une amende. Tamalt a fait l'objet d'une détention arbitraire. Le refus du tribunal de le libérer a poussé les avocats à se retirer. L'audience a été reportée». Me Mechri note que lors de l'audience du 7 juillet 2016, la défense est revenue à la charge en plaidant l'annulation de la procédure, puisque le service à l'origine de l'arrestation du journaliste et de l'enquête préliminaire, en l'occurrence le Département du renseignement et de la sécurité (DRS), avait été dissous en vertu d'un décret présidentiel.
«Malgré les vices de forme et de fond, le tribunal a décidé de condamner le journaliste à deux ans de prison ferme. Le jugement a fait l'objet d'un appel et, le lendemain, sur ordre de l'administration pénitentiaire, Tamalt a été transféré de la prison d'El Harrach à celle de Koléa. C'est la première fois qu'un prévenu passe d'une prison à une autre avant que son appel ne soit tranché. Une situation qui n'a pas permis à ses avocats de le voir.
La cour a refusé de délivrer les permis de communiquer, sous prétexte que le dossier du prévenu n'était pas encore arrivé, alors que le tribunal a lui aussi refusé de le signer, parce que, nous a-t-on signifié, le prévenu avait introduit un appel et, de ce fait, il ne dépend plus de sa juridiction. Une astuce juridique intelligente pour empêcher les avocats de rencontrer le prévenu. Ce n'est que le 7 août que les avocats ont pu obtenir le permis, mais une fois à la prison de Koléa, Tamalt était absent. Il avait été transféré à El Harrach. Le lendemain, lors de la visite, il était sur une chaise roulante et affirmait avoir fait l'objet de coups, d'insultes, d'humiliations et d'étranglement par les agents de l'administration pénitentiaire.»
L'avocat poursuit son récit en revenant sur l'audience du 9 août, au niveau de la cour d'Alger, durant laquelle Tamalt, «assis sur une chaise roulante, affaibli et très affecté, avait fait état des violences qu'il a subies» à la prison de Koléa, en citant certains noms, «sans que le procureur général ne réagisse». La peine est confirmée et le lendemain, «avant même que le pourvoi en cassation ne soit transmis», le prévenu a été transféré à la prison de Koléa. «Le 17 août 2016 je lui ai rendu visite et je l'ai trouvé comme une masse de chair enveloppée dans un tissu, inconscient au point de ne pas me reconnaître.
Lorsqu'il est revenu à la réalité, il n'a cessé de se plaindre du traitement inhumain dont il faisait l'objet. J'ai rendu public un communiqué dans lequel j'interpellais les autorités pour qu'elles réagissent avant qu'il ne soit trop tard (…). Au-delà du délit, s'il existe, la mort du journaliste en prison porte un sérieux coup à l'image du pays. Mais l'administration pénitentiaire a fait la sourde oreille. Elle a poursuivi l'exécution de la programmation de la fin du journaliste.»
Le 24 août, souligne Me Mechri, le frère de Mohamed Tamalt a informé les avocats du transfert du journaliste «inconscient» à l'hôpital Lamine Debaghine, à Bab El Oued. «Avec Me Amine Sidhoum, nous avons appelé les autorités au secours du prévenu, à travers une lettre adressée au procureur général, lui demandant de nous donner une autorisation de visite à l'hôpital de Bab El Oued.
Notre demande a été rejetée sous prétexte qu'elle était à l'étude.» Me Mechri précise avoir introduit quatre demandes, «toutes sans suite». Plus grave, l'avocat affirme que le frère du journaliste, qui avait réussi à voir ce dernier durant la première semaine, a remarqué «des pansements entourant sa tête», alors que la semaine d'après, lors d'une autre visite, il a relevé «les traces d'un coup à la tête, avec des points de suture». Au mois de septembre, note l'avocat, à la demande de la famille, une plainte pour «coups et blessures volontaires ayant causé une infirmité totale dont a été victime» le journaliste a été déposée au tribunal de Koléa contre le directeur de la prison.
«Mais celle-ci n'a pas bénéficié de transparence.» L'avocat est formel : «Mohamed Tamalt a fait l'objet d'un homicide programmé, exécuté par l'administration pénitentiaire pour se débarrasser de sa langue et de son stylo.» Les «preuves sont nombreuses». «Tamalt a été jugé pour le délit d'‘atteinte à une institution et à la personne du Président' dont la sanction prévue par l'article 144 bis du code pénal et consiste en une amende de 100 000 à 500 000 DA.
Pourquoi a-t-on appliqué un article amendé par une loi ?» Il s'interroge également sur «les raisons» qui ont poussé au transfert du prévenu de la prison d'El Harrach à celle de Koléa, «avant même que le verdict ne soit définitif». Et de souligner que lors d'une de ses visites, le frère du journaliste avait demandé à ce dernier de mettre fin à sa grève de la faim et il avait accepté. «Dès le lendemain, l'administration pénitentiaire a arrêté de lui donner de l'eau sucrée.
Pourquoi le parquet général nous a t-il refusé la visite dès les premiers jours de son hospitalisation, s'il n'y avait pas des choses que l'autorité judiciaire et l'administration pénitentiaires voulaient cacher ?» Me Mechri évoque ces rumeurs qui avaient fait état de «visite de personnes étrangères à la prison de Koléa pour rencontrer Tamalt et qui auraient donné ‘des choses' pour provoquer son coma (…), pour que les gens ne sachent pas ce qui s'est passé, il fallait étouffer sa voix définitivement (…).
Il a été transféré à l'hôpital où il a connu sa fin». L'avocat s'attarde sur le communiqué de l'administration pénitentiaire qui, selon lui, «n'a pas répondu» aux nombreuses questions soulevées et, de ce fait, «n'a fait que conforter la conviction que le jeune journaliste a fait l'objet de la programmation de son assassinat depuis son arrestation». Pour Me Mechri, «l'affaire Tamalt est celle d'un assassinat par excellence, dont les auteurs ont voulu se venger du journaliste au nom du Président (…). Ce dernier doit savoir qu'à ses côtés et sous ses ordres, des personnes sont en train de porter atteinte à son image en lui imputant leurs crimes».


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